par | Mai 13, 2025 | Moments d'histoire


Liaowang-1 : le nouveau navire espion chinois
La République populaire de Chine (RPC) a déployé le Liaowang-1, son tout nouveau navire de surveillance et de renseignement spatial maritime. Il marque à la fois une avancée technologique pour les capacités navales de la Marine de l’Armée populaire de libération (PLAN) et une affirmation stratégique des intérêts chinois dans les domaines spatial et naval. Le Liaowang-1 est conçu pour surveiller les satellites militaires, suivre les lancements de missiles et servir de centre de commandement et de contrôle (C2) mobile pour les opérations spatiales et navales. Cette nouvelle classe de navires de surveillance remplacera les navires de classe Yuan Wang, en service depuis 1977. [ source ]
Ces dernières années, Pékin a investi activement dans sa flotte et constitue désormais la plus grande marine du monde en termes de nombre total de navires. Le déploiement du Liaowang-1 s’inscrit dans le cadre des efforts américains visant à renforcer leurs capacités spatiales en déployant 160 satellites dans l’espace d’ici fin 2025. [ source , source ]

Image du vaisseau Liaowang-1. [Source de l’image]
1 Historique du projet
Le Liaowang-1 s’inscrit dans le cadre des objectifs plus vastes de développement spatial et militaire de la Chine. Pékin remplace progressivement les navires obsolètes de classe Yuan Wang, en service depuis la fin des années 1970, par de nouveaux navires. Construit par la China State Shipbuilding Corporation (CSSC), le Liaowang-1 est le fruit de décennies de progrès dans les technologies de suivi spatial et de surveillance maritime. Dans un contexte de tensions internationales croissantes et de l’importance croissante accordée par la Chine à la fusion des domaines spatial et maritime pour des raisons stratégiques, le navire a été officiellement lancé en 2023. Ses capacités avancées illustrent la tendance à une intégration plus étroite des opérations spatiales et des activités navales. [ source , source ]
1.1 Qu’est-ce qu’un navire de suivi ?
Un navire de poursuite est un navire de collecte de renseignements équipé d’antennes et de systèmes électroniques permettant de suivre les lancements de missiles (y compris les missiles balistiques intercontinentaux [ICBM]), de roquettes et de satellites. Comme les missiles et les satellites traversent souvent de vastes zones océaniques, les navires de poursuite étendent la portée des radars terrestres en surmontant les limitations géographiques et de courbure. Équipés de capteurs sophistiqués, ces navires collectent des données télémétriques, surveillent les trajectoires et fournissent un soutien C2 en temps réel aux opérations militaires. Ils peuvent également améliorer les capacités de renseignement électronique (ELINT) et de renseignement d’origine électromagnétique (SIGINT) en collectant des informations sur les communications et les émissions radar des adversaires. [ source ]
2 Données techniques
De nombreux paramètres techniques du Liaowang-1 sont inconnus du public, cependant, les informations disponibles suggèrent les caractéristiques suivantes :
- Déplacement : 30 000 tonnes
- Longueur : 224 mètres
- Largeur : 32 mètres
- Équipement : Au moins cinq dômes radar (visibles) avec radars haute et basse portée, antennes à gain élevé, systèmes de traitement du signal ; probablement d’autres capteurs, récepteurs de télémétrie et systèmes ELINT/SIGINT à bord. [ source , source ]
La taille du navire et sa coque élargie lui permettraient d’accueillir davantage de systèmes et d’être plus résilient face aux menaces. Son héliport peut accueillir des hélicoptères de transport moyen, améliorant ainsi la logistique, la surveillance et les capacités potentielles de recherche et sauvetage. Grâce à son important déplacement, le Liaowang-1 est l’un des plus grands navires civils de la marine chinoise. [ source ]
Cela dit, les données spécifiques concernant la technologie utilisée restent confidentielles. Il est donc difficile d’évaluer les performances du navire en situation de combat réel.

Image du vaisseau Liaowang-1. [Source de l’image]
3 Mission
En tant que navire de suivi, le scénario de mission du Liaowang-1 impliquera probablement la fourniture d’une plateforme mobile en mer pour suivre en temps réel les satellites, les missiles, les ICBM et autres équipements spatiaux. Compte tenu des tensions géopolitiques entre la RPC et les États-Unis en mer de Chine méridionale et dans le Pacifique, ce navire pourrait faire contrepoids à l’augmentation des moyens spatiaux de Washington et à son futur projet de défense antimissile Golden Dome . [ source ]
Les capteurs sophistiqués du navire lui permettront d’améliorer la connaissance situationnelle et la surveillance de la PLAN dans les eaux internationales, au-delà de la couverture de ses stations continentales. En servant de nœud de commandement et de contrôle (C2) pour l’armée chinoise, il pourra faciliter les opérations de guerre électronique et de lutte antisatellite (ASAT) et potentiellement collecter des données acoustiques et électromagnétiques. [ source , source ]
Tout aussi important, cet outil de renseignement déployé vers l’avant sert d’outil dominant pour la projection de puissance stratégique et la détermination de Pékin à contester ses adversaires bien au-delà de ses propres frontières.

Image du vaisseau Liaowang-1. [Source de l’image]
3.1 Rôle dans la stratégie maritime de la Chine
La stratégie maritime actuelle de la Chine s’éloigne progressivement de sa stratégie côtière pour adopter une posture plus affirmée. Cela permet à la PLAN d’opérer plus loin de ses eaux territoriales afin de défendre ses intérêts mondiaux, son accès aux ressources et ses marchés étrangers. Pékin cherche à se doter d’une marine hauturière capable d’opérer loin de ses frontières pour en tirer des avantages économiques et géopolitiques. [ source ]
Le Liaowang-1 peut soutenir cette stratégie en renforçant les capacités de la PLAN à protéger les infrastructures critiques et à sécuriser les principaux points d’étranglement. Ses capacités de commandement, de contrôle, de communication, d’informatique, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (C4ISR) permettent à la RPC de développer sa zone intégrée d’interdiction d’accès et de déni de zone (A2/AD) et de défier la domination américaine, notamment autour de Taïwan et dans la région plus vaste de la mer de Chine méridionale.

Emblème du PLAN.
4 Conclusion
Le Liaowang-1 témoigne de la volonté de Pékin de devenir un acteur clé dans les domaines maritime et spatial, renforçant ainsi ses capacités croissantes en matière de renseignement. Plateforme mobile de surveillance spatiale, il peut contribuer à la surveillance des satellites et des lancements de missiles américains, offrant ainsi un avantage stratégique en cas de conflit potentiel.
Ce navire s’inscrit dans la stratégie maritime plus vaste de la Chine visant à projeter sa puissance à l’échelle mondiale et à intégrer les moyens spatiaux et navals à ses composantes de défense. Il illustre également l’importance croissante de la guerre multi-domaines, où des domaines tels que l’espace et la mer deviennent de plus en plus interdépendants et complexes.
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Objectif
L’Institut de recherche en études européennes et américaines (RIEAS) vise à améliorer la compréhension des affaires internationales en créant un cadre propice à la réflexion créative, aux discussions franches et à la diffusion impartiale de réflexions multidisciplinaires et d’idées innovantes. Une attention particulière est accordée aux domaines suivants :
ü Relations transatlantiques ;
ü Études du renseignement et terrorisme ;
ü Amélioration de l’analyse du renseignement
; ü Coopération en matière de renseignement ;
ü Intégration européenne ;
ü Sécurité internationale ;
ü Études balkaniques et méditerranéennes ;
ü Études critiques ;
ü Sécurité et renseignement dans le secteur privé.
Activités
L’Institut de recherche en études européennes et américaines (RIEAS) cherche à atteindre son objectif à travers :
ü La recherche et la publication d’articles évalués par des pairs, d’analyses et de rapports stratégiques, ainsi que de documents de réflexion d’universitaires et d’experts de la société civile, du secteur privé et du gouvernement ;
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ü La participation à des conférences et forums internationaux.
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L’Institut offre des postes de stage ouverts aux jeunes chercheurs (doctorants et masters, titulaires d’un doctorat obtenu après 2013) et aux jeunes experts de divers domaines dont les intérêts de recherche correspondent à ses objectifs.
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Dr Manu Chaudhary (PhD), Journaliste, Diaspora indo-grecque Relations, Inde
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Damjan Krnjevic Miskovic, professeur de pratique, Université ADA et directeur de la recherche politique,
Institut pour le développement et la diplomatie, Azerbaïdjan
Dr. Eyal Pinko (PhD), Institut international de recherche sur les migrations et la sécurité, Bulgarie
Robert Ellis (MA), Turquie Analyste et commentateur des affaires turques
Prof. Shlomo Shpiro (PhD), Université Bar Illan, Israël
Philani Dhlamini, (MA), Revue africaine d’études du renseignement, Université du Zimbabwe, Zimbabwe
Erik Kleinsmith, (PhD), Université militaire américaine (AMU/APU), États-Unis
Vasilis J. Botopoulos (PhD), recteur et directeur général, Université Webster (Campus d’Athènes), Grèce
Prof. S. John Tsagronis (PhD), Institut de politique mondiale, États-Unis.
Ruben Arcos (PhD), Chaire Services de renseignement et systèmes démocratiques, Université Rey Juan Carlos, Espagne
Robert J. Heibel, Fondateur et Business Developer, Institute for Intelligence Studies, Université Merchyhurst, États-Unis
Pr. Joseph Fitsanakis (PhD), Coastal Carolina University, États-Unis
Don McDowell (MAIPIO, CCA) Principal, College of Intelligence Studies (Royaume-Uni)
Keshav Mazumdar (CPO, CRC, CMAS, ATO) Renseignement, Certified Master Antiterrorism Specialist
Pr. Daniel Pipes (PhD), Directeur, Middle East Forum
Pr. Miroslav Tudjman (PhD), Université de Zagreb et ancien directeur des services de renseignement croates
Dr. Philip HJ Davis, (PhD), Directeur, Brunel Center for Intelligence and Security Studies
Français Le colonel (ret.) Virendra Sahai Verma, ancien officier du renseignement militaire indien
Prof. Anthony Glees (PhD), directeur, Centre d’études sur la sécurité et le renseignement, Université de Buckingham
Prof. Peter Gill (PhD), Université de Salford
Prof. Siegfried Beer (PhD), directeur, Centre autrichien d’études sur le renseignement, la propagande et la sécurité
Prof. Artur Gruszczak (PhD), Université Jagellonne de Cracovie, Pologne
Prof. Jordan Baev (PhD), Académie nationale de défense GS Rakovsky, Bulgarie
Dr. Julho Kotakallio, (PhD), Université d’Helsinki, Finlande
Prof. Iztok Podbregar (PhD), Université de Maribor, ancien conseiller à la sécurité nationale du président de la République de Slovénie, ancien chef de la défense (CHOD), ancien directeur de l’Agence slovène de renseignement et de sécurité, ancien secrétaire du Conseil national de sécurité slovène.
Professeur Gregory F. Treverton (PhD), Conseil national du renseignement
Julian Droogan (PhD), rédacteur en chef, Journal of Policing, Intelligence and Counter Terrorism, Université Macquarie, Australie.
Français Professeur Antonio Diaz, (PhD), Université de Cadix, Espagne
Professeur Thomas Wegener Friis (PhD), Université du Danemark du Sud
Demitrios Krieris (MA), Major de police, Unité CEPOL, Grèce
Ron Schleifer (PhD), Centre de recherche Ariel pour la défense et la communication, Israël
Zijad Bećirović, Directeur, Institut international IFIMES, Slovénie
M. Stuart Allen, (ACFEI ; ABCHS ; ASIS ; IEEE ; AES 😉 Président, Criminologue et enquêteur médico-légal en chef des preuves enregistrées secrètement, au Legal Services Group, IMSI (États-Unis)
Professeur Sohail Mahmood (PhD), Université islamique internationale, Pakistan
Ruth Delaforce (PhD), Chercheur associé, Centre d’excellence en matière de police et de sécurité, Australie
Professeur Hussein Solomon (PhD), Université de l’État libre, Afrique du Sud
Professeur Rohan Gunaratna (PhD), Centre international de recherche sur la violence politique et le terrorisme (ICPVTR), Singapour
Quantin de Pimodan, Auteur, Analyste de sécurité, France.
Corrina Robinson (PhD), présidente, On Mission LLC, États-Unis.
Paul S. Lieber (PhD), Joint Special Operations University, États-Unis.
Pr Marc Cools (PhD), Université de Gand, Belgique.
Andres de Castro Garcia (PhD), Universidad Nacional de Educacion a Distancia (UNED), Espagne.
Pr Darko Dimovski (PhD), Université des NIS, Serbie.
Athanasios Th. Kosmopoulos (LLM), Ministère de la Politique numérique, des Télécommunications et des Médias, Grèce.
M. Musa Khan Jalalzai, auteur et expert en sécurité.
Ioanna Iordanou (PhD), Université d’Oxford Brookes, Royaume-Uni.
Pr Nicholas Eftimiades, auteur, Université d’État de Pennsylvanie-Harrisburg, États-Unis.
Aditya Tikoo (MA), Conseil mondial de lutte contre le terrorisme, Inde.
Hriday Ch Sarma, (PhD), Caucase – Asia Center, Inde
Associés de recherche
Robbin Griffith, Études d’Europe centrale et orientale
Marina Artemeva, Études du Caucase du Nord
William Tucker, Études de sécurité nationale des États-Unis
Prem Mahadevan (PhD), Études de contre-espionnage indien
Christodoulos Ioannou (MA), Études du renseignement européen
Nikolas Stylianou (MA), Chypre et études européennes
Konstantinos Saragkas, (MSc, LSE), PESD/Coopération européenne en matière d’armement
Nickolaos Mavromates (MA), Relations gréco-israéliennes
Support technique et administratif
Anna Mavriki , Soutien administratif
par | Mai 13, 2025 | Moments d'histoire


Rats : outil non conventionnel de neutralisation des explosifs et munitions
Pendant des décennies, la neutralisation des explosifs et munitions (NEM) a reposé sur l’expertise de professionnels qualifiés, la précision d’outils spécialisés et le sens aigu des compagnons canins. Pourtant, dans la lutte continue contre les mines terrestres et les munitions non explosées (UXO), un allié inattendu a rejoint les rangs : le simple rat. Il s’agit du rat géant africain.
Souvent appelés HeroRAT, ces créatures révolutionnent discrètement la détection et la neutralisation des menaces explosives. Malgré leur taille modeste et leur réputation modeste, ces rongeurs doux et intelligents sont remarquablement efficaces pour détecter les explosifs et révéler les dangers cachés. Au-delà de leur efficacité et de leur fiabilité, ils offrent des avantages stratégiques uniques qui remettent en question les conventions militaires établies de longue date dans les opérations EOD. Cet article explore l’évolution surprenante du rôle des HeroRAT dans la détection des explosifs. Il retrace leurs origines historiques, examine leurs capacités biologiques et examine leur impact humanitaire plus large dans le paysage plus vaste des technologies EOD modernes.
Images provenant de : APOPO
1 Contexte
L’utilisation des rats en temps de guerre remonte à l’explosion du « rat explosif » de la Seconde Guerre mondiale, utilisée par le Special Operations Executive (SOE) britannique à partir de 1941 pour saboter les chaudières ennemies. Aujourd’hui, cependant, les rats ne servent plus d’explosifs, mais servent plutôt à les détecter. L’idée d’utiliser des rongeurs pour la détection d’explosifs peut paraître novatrice. Elle trouve cependant son origine dans la reconnaissance des capacités olfactives exceptionnelles de ces créatures, de leur coût de formation relativement faible et de leur fiabilité.
[ source ]
Rat explosif de la Seconde Guerre mondiale
En effet, le chef de la division des sciences de la vie du Bureau de recherche de l’armée à Charlottesville, aux États-Unis, affirme que ces rats peuvent être dressés à détecter « tout, des mines aux humains enfouis sous les décombres d’un tremblement de terre ». Ces rongeurs profitent donc aux organisations officielles et humanitaires. Si l’image traditionnelle du rat est celle d’un nuisible urbain, le rat géant africain possède des caractéristiques qui le rendent particulièrement adapté à cette tâche vitale. Par conséquent, cet humble rat est un allié précieux dans les zones de guerre, de conflit et de crise humanitaire. [ source ]
1.1 Origines
L’idée initiale d’utiliser des rats pour le déminage est probablement née de l’observation de leur légèreté (environ un kilo et demi) et de leur odorat très développé. Ces caractéristiques combinées leur permettent de localiser avec agilité la nourriture dans la nature et de se déplacer dans des environnements complexes. Conscients que les explosifs émettent des composés organiques volatils spécifiques, la possibilité d’entraîner des rats à identifier ces odeurs est devenue une perspective convaincante. De plus, leur capacité à se faufiler dans des endroits difficiles et à apprendre à détecter plusieurs odeurs simultanément est très utile pour les opérations de déminage. Malgré la longue tradition des rats et de la guerre depuis la Seconde Guerre mondiale, l’idée a néanmoins rencontré un certain scepticisme au début. Développer des méthodes de dressage efficaces pour des animaux qui ne sont généralement pas associés à de telles tâches a présenté plusieurs défis. [ source , source ]
1.2 La fondation d’APOPO
L’utilisation des rats pour la neutralisation des explosifs et munitions (NEM) a connu une avancée majeure avec la création d’APOPO, une organisation non gouvernementale belge dont l’acronyme signifie « Développement de produits pour l’élimination des mines antipersonnel ». APOPO a été fondée avec pour mission explicite de former des rongeurs à la détection des mines terrestres, d’autres explosifs et même de la tuberculose chez l’homme. L’association a été pionnière dans l’exploitation des capacités naturelles des rats géants d’Afrique pour le déminage humanitaire, avec pour mission de sauver des vies et d’apporter la paix aux communautés touchées. Son approche innovante consistait à entraîner les rats dès la naissance grâce à des techniques de renforcement positif, principalement avec des récompenses alimentaires comme de la pâte de banane. En 2021, Magawa, l’un de ces héros RAT, a reçu la médaille d’or de la PDSA pour son « bravoure qui a sauvé des vies », découvrant 71 mines terrestres et 38 munitions non explosées en cinq ans de service. APOPO a globalement connu un franc succès, notamment dans des pays comme le Mozambique, la Tanzanie et le Cambodge. [ source ]

Rat géant africain à poche
2 Caractéristiques biologiques et formation
Il est essentiel de comprendre les caractéristiques spécifiques du rat géant africain et les méthodes de dressage utilisées pour l’appréhender afin d’apprécier son rôle dans la lutte anti-mouches. Sa biologie unique et le programme de dressage spécialisé d’APOPO sont essentiels à son efficacité. [ source ]
2.1 Caractéristiques des rats géants africains à poche
Le rat géant africain ( Cricetomys gambianus ) est une espèce de rongeur de grande taille originaire d’Afrique subsaharienne. Malgré sa taille – il pèse environ 1,3 kg et peut atteindre 90 cm –, il présente plusieurs atouts pour le déminage. Sa relative légèreté le rend peu susceptible de faire exploser des mines terrestres activées par pression lorsqu’il traverse un champ de mines. De plus, il est intelligent, facile à dresser par renforcement positif et possède un odorat exceptionnel. Sa nature amicale et douce, comme l’a souligné le major John Ringquist, facilite également la manipulation et l’interaction avec les formateurs humains. [ source , source ]
2.2 Le processus de formation
APOPO a développé un programme de formation complet et rigoureux pour ses HeroRATs. Dès leur plus jeune âge, les rats sont socialisés et initiés à l’odeur de TNT grâce à des filtres de la taille d’une cigarette. Ils sont dressés à l’aide d’une technique de clicker et d’un renforcement positif intermittent, où ils reçoivent des récompenses alimentaires, de préférence de la pâte de banane, pour avoir correctement identifié l’odeur ciblée. Sur le terrain, les rats apprennent à gratter le sol deux fois lorsqu’ils détectent de la poudre explosive. Cette indication claire permet à leurs maîtres humains de repérer l’emplacement de la menace potentielle. La formation peut prendre jusqu’à 12 mois avant que les maîtres ne soient convaincus de la capacité des rats à détecter les explosifs de manière constante et précise. Notamment, les maîtres apprennent aux rats dès la naissance à ignorer la ferraille, un avantage considérable par rapport aux détecteurs de métaux traditionnels. [ source , source , source , source ]
D’autres organisations, comme le Defence Science and Technology Laboratory (Dstl) au Royaume-Uni, se sont également efforcées d’améliorer l’entraînement des rats détecteurs de bombes. Les recherches menées par le Dstl ont porté sur l’utilisation d’un système de carrousel pour exposer les rats à plusieurs odeurs simultanément. Les scientifiques cherchent à reproduire des environnements réels où les rats doivent détecter une odeur spécifique parmi d’autres. Cependant, le Dstl a précisé que le MOD n’utilise pas actuellement de rats comme animaux de travail militaires. Les recherches du Dstl visent principalement à améliorer le dressage des chiens en intégrant ses résultats. [ source ]
Comment des rats africains géants aident à découvrir des mines terrestres mortelles au Cambodge
3 avantages par rapport aux méthodes EOD alternatives
L’utilisation de rats dans la neutralisation des explosifs présente plusieurs avantages clés par rapport aux méthodes plus conventionnelles :
- Sécurité : Leur légèreté les empêche de faire exploser les mines activées par pression, réduisant ainsi considérablement le risque pour les humains et les animaux eux-mêmes. [ source , source ]
- Efficacité : Les rats peuvent travailler beaucoup plus vite que les humains grâce aux détecteurs de métaux, surtout dans les zones à végétation dense. Bien qu’ils parcourent environ 90 mètres carrés par jour, leur rapidité à repérer les explosifs dans cette zone est remarquable. [ source , source ]
- Précision : Les dresseurs apprennent aux rats à détecter spécifiquement le TNT, l’explosif présent dans la plupart des mines terrestres, ce qui entraîne moins de faux positifs par rapport aux détecteurs de métaux qui détectent tous les types de métaux. [ source , source ]
- Accessibilité : Les rats peuvent se précipiter et grimper dans des espaces restreints, tels que des tunnels, auxquels les animaux plus gros ou les véhicules ne peuvent pas accéder. [ source ]
- Rentabilité : L’entraînement et l’entretien des rats sont généralement moins coûteux que l’utilisation de véhicules de déminage ou l’entretien de chenils de chiens détecteurs de mines. [ source , source ]
- Capacité de détection : Les animaux, y compris les rats, sont capables d’identifier des explosifs à des concentrations plus faibles que les systèmes abiotiques. [ source ]
3.1 Rats contre chiens
Si les chiens sont traditionnellement l’animal de prédilection pour la détection d’explosifs, les rats offrent des avantages certains. Comme mentionné précédemment, leur légèreté et leur capacité à ignorer la ferraille offrent des avantages opérationnels considérables. Si les chiens sont souvent perçus comme plus loyaux, le succès des HeroRATs a démontré que leur efficacité transcende les préférences humaines. Comparés aux technologies avancées comme les détecteurs de métaux et les véhicules de déminage, les rats sont souvent plus économiques et peuvent accéder à des zones inaccessibles aux machines. [ source , source , source , source ]
Par ailleurs, le laboratoire de recherche de l’armée américaine a financé des recherches dans le cadre du programme RATS (Rugged Automated Training System). Ces recherches visent à déterminer comment entraîner des rats de manière fiable et peu coûteuse à détecter les engins explosifs improvisés et les mines, afin d’accroître les capacités de détection de l’armée sans remplacer les chiens. [ source ]
3.2 Rats contre technologies avancées
Des technologies émergentes, telles que les véhicules télécommandés (ROV) et les drones équipés de géoradar (GPR), sont également en cours de développement pour la NEDEX. Ces technologies offrent des capacités de détection et de neutralisation sans contact, mais elles s’accompagnent souvent de coûts et de complexités technologiques bien plus élevés. Les rats constituent une alternative ou un complément économique, facilement déployable et biologiquement sophistiqué à ces systèmes avancés. Selon un rapport de 2021 du Centre d’excellence NEDEX pour les munitions explosives, « l’histoire montre que ce ne sont pas les espèces les plus robustes, mais les plus adaptables » qui survivent aux périodes les plus difficiles. Des sources indiquent que d’autres méthodes et espèces, comme l’utilisation d’abeilles et de dauphins pour la détection d’explosifs, sont également à l’étude. Cela souligne donc l’intérêt croissant pour l’exploitation des sens naturels des animaux dans la NEDEX. [ source , source , source ]
4 Impact humanitaire dans les régions contaminées par les mines
Les HeroRAT se sont révélés efficaces pour les missions humanitaires, le contrôle des frontières et la détection des munitions explosives, comme l’atteste un projet de recherche mené par le Laboratoire de recherche de l’armée américaine. Ils renforcent principalement les efforts de déminage humanitaire dans des pays comme le Cambodge, fortement contaminés par les mines terrestres et les UXO. Dans ces régions, les vestiges des conflits passés constituent une menace permanente pour les populations civiles, entravant le développement et provoquant des accidents tragiques. Rien qu’au Cambodge, des millions de mines terrestres et de munitions non explosées subsistent, héritage de décennies de conflit. Depuis 2016, les HeroRAT d’APOPO ont découvert des centaines de mines antipersonnel et de bombes non explosées au Cambodge. Ils permettent ainsi de restituer des terres sûres aux communautés pour l’agriculture et le développement. Le travail des rats se traduit directement par le sauvetage de vies et de membres, permettant aux populations de vivre sans la peur constante des explosifs cachés. [ source , source , source , source , source ]

5 L’avenir des rats et la transition vers d’autres technologies
Si les rats se sont révélés être un outil EOD précieux et non conventionnel, ce domaine est en constante évolution. Avec le développement de nouvelles technologies, l’avenir verra probablement une combinaison de méthodes, avec une évolution progressive vers des solutions plus avancées et plus rentables.
5.1 Poursuite du déploiement et de l’expansion des programmes de lutte contre les rats
Malgré les avancées technologiques, les programmes HeroRAT continuent de se développer et jouent un rôle crucial dans les efforts de déminage à travers le monde. APOPO prévoit d’étendre sa force de rats et sa portée opérationnelle, en remplaçant les rongeurs en fin de carrière, dont la durée de vie est généralement d’environ huit ans. Leur succès continu et leur rentabilité garantissent leur pertinence dans un avenir proche, notamment dans les environnements aux ressources limitées. [ source , source ]
5.2 Recherche sur les systèmes de formation automatisés
Conscients du potentiel d’un déploiement plus large, des recherches ont été menées sur le développement de systèmes automatisés pour entraîner les rats à détecter les explosifs. Le système d’entraînement automatisé robuste (RATS) visait à créer un système économique permettant d’entraîner les rats à détecter les explosifs enfouis. Cela pourrait réduire encore les coûts et accroître la disponibilité de ces détecteurs animaux. Cet accent mis sur l’amélioration de l’efficacité et de l’évolutivité de l’entraînement des rats témoigne d’un engagement à poursuivre leur utilisation. [ source ]
5.3 Intégration et transition vers les technologies avancées
L’avenir des opérations EOD passera probablement par une approche intégrée, combinant les atouts de diverses méthodes de détection et de neutralisation. Si les rats offrent des avantages uniques en matière de détection, d’autres technologies excellent dans différents aspects des opérations EOD. Par exemple, les techniciens EOD utilisent de plus en plus de robots pour neutraliser et neutraliser en toute sécurité les engins explosifs, ce qui leur permet d’opérer à distance. Des exosquelettes sont en cours de développement pour alléger la charge physique des opérateurs EOD, améliorant ainsi leur endurance et leurs capacités. Les systèmes géoradar basés sur des drones offrent la possibilité d’une détection rapide et sans contact des menaces enfouies sur de vastes zones. [ source ]
À mesure que ces technologies mûrissent, deviennent plus rentables et s’attaquent aux limites actuelles, elles pourraient progressivement jouer un rôle plus important dans la NEDEX. Ce faisant, cela pourrait conduire à un abandon progressif de la détection animale dans certains contextes. Les capacités sensorielles uniques et le faible coût des rats pourraient toutefois leur assurer une place de choix dans des scénarios NEDEX spécifiques pour les années à venir. Les capacités de communication et de transfert de données des combinaisons NEDEX modernes, comme le soulignent les développements de Lubawa SA, seront également cruciales pour intégrer les informations issues de diverses méthodes de détection, y compris animales, dans une vision opérationnelle globale. [ Source , source ]
6 Conclusion
Le déploiement de rats géants africains à poche dans les opérations de neutralisation des engins explosifs improvisés (NEM) est bien plus qu’une simple tactique novatrice. Il illustre remarquablement comment une approche non conventionnelle peut conduire à des résultats transformateurs et salvateurs. Ces HeroRAT, dotés de capacités olfactives exceptionnelles, de légèreté et de douceur, ont surpassé les attentes. Ces créatures remarquables sont devenues indispensables dans la lutte contre les mines terrestres et les UXO.
Si l’avenir de la neutralisation des explosifs et munitions (NEM) sera sans aucun doute façonné par les avancées technologiques, l’héritage des HeroRAT témoigne de la puissance de l’innovation. Leur succès démontre le potentiel des alliés les plus inattendus à améliorer significativement la sécurité mondiale. À mesure que les technologies de NEM continuent d’évoluer, l’intégration de méthodes de détection animale, parallèlement ou au sein de ces avancées, pourrait ouvrir la voie à un avenir plus sûr pour les communautés touchées par les conflits.
par | Mai 13, 2025 | Moments d'histoire


Seconde Guerre mondiale : ces cinq espionnes qui ont mené les Alliés à la victoire
Ces femmes, comme tant d’autres, sont entrées en résistance au péril de leur vie.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les victoires ne furent pas uniquement le fait d’hommes. Une multitude de femmes courageuses œuvrèrent en tant qu’espionnes et en tant qu’agentes pour le compte de services de renseignement du monde entier, et ce au péril de leur vie, afin de révéler des informations secrètes qui influencèrent l’issue de la guerre. Leur travail était périlleux et la menace d’être découvertes puis torturées, incarcérées en camp de concentration ou même assassinées était bien réelles. Mais elles persévérèrent, persuadées que la victoire des Alliés était la seule option. Voici certaines des plus célèbres espionnes de la Seconde Guerre mondiale dont l’engagement s’avéra infaillible.
JOSÉPHINE BAKER
Dans les années 1930, alors que la ségrégation raciale fait rage aux États-Unis, l’Afro-Américaine Joséphine Baker se fait un nom à Paris en tant que meneuse de revue, danseuse et chanteuse. Elle évolue entre différents cercles sociaux, un fait que remarque le capitaine Jacques Abtey, agent de renseignement des services secrets français. En 1939, deux ans après sa naturalisation, alors que la guerre se profile, Joséphine Baker est approchée par ce dernier qui lui demande de recueillir des renseignements pour les Français. En dépit du danger, elle accepte volontiers la mission. « C’est la France qui a fait de moi ce que je suis, dit-elle. [Les Parisiens] m’ont tout donné, en particulier leur cœur. […] Je suis prête, capitaine, à leur donner aujourd’hui ma vie. »
Dès lors, Joséphine Baker assiste à des soirées diplomatiques aux ambassades d’Italie et de France et tend l’oreille pour tenter de repérer des agents de l’Axe ou des traîtres à la France. Lorsque les troupes allemandes prennent Paris en 1940, elle fuit en zone libre où, sous le couvert de ses spectacles, elle continue de travailler secrètement avec Jacques Abtey pour la Résistance. Début 1941, ils partent pour les colonies françaises d’Afrique du Nord. De là, elle fait passer secrètement des documents, des photos cachées sous ses vêtement et des messages écrits à l’encre sympathique sur des partitions, à des agents de Lisbonne travaillant pour les résistants en France Libre, menés par le général de Gaulle. Pour ses services rendus durant la guerre, Joséphine Baker se vit décerner la Légion d’honneur ainsi que la Croix de guerre. En novembre 2021, elle devint la première femme noire à entrer au Panthéon.
Joséphine Baker était danseuse, chanteuse, actrice et espionne. Cette photographie fut prise lors d’une représentation aux Folies Bergères, à Paris, dans les années 1930.

NOOR INAYAT KHAN
Déterminée et calme, descendante d’une illustre famille indienne adepte de la non-violence, Noor Inayat Khan était une musicienne et une autrice d’histoires pour enfants accomplie. Après une enfance en Angleterre et en France, elle fuit l’invasion allemande de 1940 avec sa mère, Américaine et veuve, et s’installe à Londres avec elle. Là, elle se forme pour devenir radiotélégraphiste. Son aptitude technique et sa maîtrise du français attirent alors l’attention de Vera Atkins, superviseure des agentes de la Section F, la section française du Special Operations Executive (SOE), service créé par le Premier ministre Winston Churchill afin d’infiltrer les territoires occupés par les Allemands et d’« embraser l’Europe ».
Vera Atkins envoie sa jeune recrue en France, où elle évite les arrestations en changeant fréquemment de cachette. En septembre 1943, Noor Inayat Khan est la dernière opératrice du SOE à continuer de transmettre depuis Paris vers Londres. Mais une personne au courant de sa couverture la dénonce. Arrêtée en octobre, elle est brutalement interrogée et tente de s’échapper. Son calvaire prend fin à Dachau, camp de concentration où elle est exécutée en septembre 1944. Son dernier mot, prononcé alors que son bourreau lui appuyait un pistolet derrière la tête, aurait été « liberté ».
Noor Inayat Khan, sous-officière de section et agente du Special Operations Executive (SOE) durant la Seconde Guerre mondiale, fut assassinée au camp de concentration de Dachau, en Allemagne, en septembre 1944. Son dernier mot aurait été « liberté ».

JOSEFINA GUERRERO
En 1942, juste avant que les Japonais n’occupent les Philippines, Josefina Guerrero contracte la maladie de Hansen, mieux connue sous le nom de lèpre. Son mari la quitte sur-le-champ, et on l’éloigne de sa jeune fille. Alors que le matériel médical se raréfie et que sa maladie s’aggrave, Josefina Guerrero décide de tout risquer et de devenir espionne pour le compte de la Résistance philippine. À cause de sa maladie, les Japonais, pourtant connus pour pratiquer des fouilles corporelles poussées, ne l’inspectent pas lorsqu’elle franchit leurs postes de contrôle. Cela lui permet de transmettre des messages secrets, les mouvements des troupes ennemies, des fournitures vitales et même des armes aux résistants et aux soldats. Elle cartographie également les fortifications des Japonais et les emplacements de leurs armes, effort qui permet aux Américains d’anéantir les défenses japonaises le 21 septembre 1944 dans le port de Manille, une étape cruciale dans la reconquête de la capitale. Par la suite, elle se colle une carte dans le dos et parcourt plus de 40 kilomètres pour retrouver les Américains et les guider à travers des champs de mines dans leur percée pour libérer Manille.
Après la guerre, Josefina Guerrero fut confinée dans une léproserie ; des révélations qu’elle fit parvenir à un ami américain en dévoilèrent les conditions de vie affreuses. En 1948, grâce à son témoignage, le gouvernement agit pour améliorer les conditions de vie de la léproserie. Josefina Guerrero fut finalement accueillie aux États-Unis pour suivre un nouveau traitement. Elle fut la première étrangère atteinte de la lèpre à se voir octroyer un visa pour entrer aux États-Unis. Son travail contribua grandement à déstigmatiser cette maladie.
AGNES MEYER DRISCOLL
Dans les annales de la cryptologie, on trouve peu de mentions du nom de l’une des plus grand.es cryptanalystes du monde. Agnes Meyer Driscoll, diplômée de l’Université d’État de l’Ohio, où elle a étudié les mathématiques, la musique, la physique et les langues étrangères, s’enrôle dans la marine américaine en 1918, durant la Première Guerre mondiale, et devient cheffe de timonerie, plus haut grade possible pour une femme à cette période. Après la guerre, elle poursuit sa collaboration avec la marine et contribue à l’élaboration de codes, de chiffres et de signaux d’exploitation. Alors que la Seconde Guerre mondiale se profile, Agnes Meyer Driscoll résout le JN-25, un code de haut niveau utilisé dans les communiqués navals japonais.
Bien qu’exploitable en partie seulement au moment de l’offensive japonaise sur Pearl Harbor en décembre 1941, il servit toutefois à prévoir d’autres attaques japonaises comme celle des îles Midway en juin 1942. Surnommée « Miss Aggie » et « Madame X », elle demeura une cryptanalyste de premier plan et restera au service de la marine américaine jusqu’en 1949, avant de rejoindre diverses agences nationales de cryptologie et de prendre sa retraite en 1959. En 2000, Agnes Meyer Driscoll fut intronisée au Hall of Honor de la NSA.
Agnes Meyer Driscoll a été une cryptanalyste américaine de premier plan, et ce durant les deux guerres mondiales. Elle a co-conçu l’une des machines de chiffrement de la marine américaine, la Communications Machine, qui fut un des principaux dispositifs de chiffrement de la Navy durant la majeure partie des années 1920.

ANDRÉE DE JONGH
Surnommée la « Factrice », Andrée « Dédée » de Jongh dirigea le réseau Comète, un réseau secret actif en Belgique et en France sous l’Occupation dont la mission était d’évacuer et de mettre en sécurité les soldats et aviateurs alliés tombés en territoire ennemi. Avec son réseau, elle leur fournissait des habits civils et de faux papiers d’identité puis les menait de lieu sûr en lieu sûr avant de leur faire traverser la frontière franco-espagnole dans les Pyrénées. Là, les responsables consulaires britanniques prenaient le relais et les évacuaient par Gibraltar. Le réseau Comète secourut 800 soldats alliés au total, et Dédée de Jongh effectua personnellement des dizaines de voyages à pied. Un pilote britannique qu’elle aida la décrivit comme « une jeune fille frêle qui semble avoir vingt ans, très jolie, agréable, gentille, joyeuse et simple. »
Les nazis finirent par l’arrêter et par l’envoyer dans plusieurs camps de concentration, dont celui de Ravensbrück. Malgré vingt-et-un interrogatoires, elle refusa de donner le nom de ses compagnons de résistance ou de trahir aucun de ses camarades, dont son père, qui était lui aussi soupçonné. Ce dernier fut exécuté, mais elle survécut, seulement parce que les nazis sous-estimèrent l’importance de cette jeune femme frêle.
Dédée de Jongh mit sur pied le réseau Comète avec des membres de sa famille afin d’aider les pilotes alliés abattus en Belgique à fuir ce territoire occupé.

par | Mai 13, 2025 | Moments d'histoire


Surveillance des risques de sécurité et évaluation des menaces du JNIM en Afrique
Opérations militaires avril 2025
7 mai 2025
Ces dernières années, les zones sahariennes et sahéliennes sont devenues de plus en plus importantes dans l’évaluation des menaces et l’expansion des risques, notamment en ce qui concerne le terrorisme salafiste-djihadiste.
Ce rapport examine et analyse les opérations militaires de Jama’at Nasr al-Islam walMuslimin (JNIM) en Afrique.
Date : avril 2025
Méthode : Suivi de la propagande djihadiste (vidéos, photos, déclarations, revendications) et des rapports provenant de sources sur le terrain.
Organisations/groupes :
- Jama’at Nasr al-Islam walMuslimin (JNIM).
Allié/Affilié : Al-Qaïda.
Zone d’activité :
- Mali, Burkina Faso, Niger, Bénin.

Aperçu et évaluations des menaces de sécurité :
Les nombreux problèmes de mécontentement populaire, de vulnérabilités économiques et sociales, etc., ont servi de base au soutien des mouvements indépendantistes du Nord par le passé. Ils sont également à la base du recrutement des organisations djihadistes aujourd’hui. La plus puissante d’entre elles est sans conteste le Jama’at Nasr al-Islam walMuslimin (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans – GSIM), une coalition de groupes rebelles salafistes-djihadistes opérant dans la région du Sahel en Afrique subsaharienne, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso, mais ayant également mené des attaques ces dernières années au Togo, en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Sénégal. Le GSIM est né en mars 2017 de la fusion de quatre groupes salafistes-djihadistes du Sahel : Ansar Dine dirigé par Iyad Ag Ghali, la Katiba Macina d’Ahmed Kouffa, al-Mourabitoun et la branche saharienne d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le GSIM est devenu un expert dans l’art de véhiculer le mécontentement et les revendications des couches les plus pauvres de la population et des minorités ethniques, notamment les Touaregs et les Peuls. Depuis sa création, le GSIM a étendu son territoire d’intervention à toute l’Afrique de l’Ouest, menant une campagne de violence soutenue contre les civils, les forces de sécurité locales, les armées internationales et les forces de maintien de la paix de l’ONU. La branche qaediste de la région a progressivement réussi à s’insérer dans le contexte malien complexe, se présentant comme une alternative crédible et légitime au gouvernement de Bamako et aux mouvements rebelles.

Le JNIM a réussi à concrétiser les revendications locales, tandis que les réponses à l’insurrection n’ont pas réussi à s’attaquer aux causes politiques du conflit et ont encouragé les violations des droits humains. L’expansion du JNIM dans le nord du Mali et la zone sahélienne est liée à des facteurs sociaux, politiques et économiques plutôt qu’idéologiques. Les groupes djihadistes ont réussi à créer un système de protection sociale alternatif et plus efficace que celui du gouvernement central, à travers la distribution de biens de première nécessité et de services de soins, l’emploi, l’éducation (toujours liée au radicalisme), l’administration de la justice et la défense des communautés et des minorités. Cette dernière a permis au JNIM d’assimiler, de manœuvrer et de raviver les anciennes revendications nationalistes des minorités, en leur offrant un soutien politique et logistique et, dans la plupart des cas, en prenant le contrôle du territoire et de la lutte contre le gouvernement de Bamako. La direction du groupe qaediste a été assumée par Iyad Ag Ghaly, l’un des chefs touaregs maliens les plus influents, ancien chef d’Anṣāral-Dīn et ancien lieutenant d’Oussama ben Laden pour l’Afrique. De nombreuses minorités facilitent les opérations du GSIM au Mali, et certaines s’étendent hors du Mali, donnant au groupe accès à un vaste réseau de collaboration. Au fil des ans, le GSIM a considérablement intensifié ses opérations et ses attaques dans tout le pays, non seulement dans le nord, mais aussi dans les pays voisins. L’organisation utilise un modèle organisationnel fédéraliste et paraétatique, imposant un contrôle direct du territoire afin de mieux gérer, directement ou indirectement, le trafic de migrants, de drogue et d’armes, qu’elle exploite pour alimenter sa structure et financer ses activités.

Le JNIM a été créé précisément pour mieux coordonner les activités des nombreux groupes djihadistes présents dans la région, optimisant ainsi le recrutement et le prosélytisme dans la zone sahélienne. Les attaques du JNIM visent principalement les infrastructures militaires, les convois des armées locales et les cibles civiles dans les principales villes maliennes et burkinabè, ainsi que la MINUSMA et Wagner. Ce dernier a renforcé le consensus et le recrutement du JNIM dans la région en raison de sa violence excessive. Les violences contre les civils ont augmenté après l’arrivée du groupe de mercenaires russes. Les attaques de Wagner ont ciblé les communautés civiles peules, principalement en raison de ses liens présumés avec le groupe djihadiste armé Jama’atNusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), composé des factions Massena et Sirma. Les différents schémas de violence au nord et au centre du Mali et au Burkina Faso reflètent la multiplicité des structures des alliances terroristes dans ces régions. Le nord est sous le commandement et les opérations de Ghali, chef du GSIM, dont la stratégie s’est concentrée sur l’attaque des forces étrangères et la conclusion d’accords avec des personnalités clés telles que des milices et des chefs politiques et religieux. Cependant, Amadou Koufa opère dans le centre du Mali et au Burkina Faso en tant que commandant de terrain et imam, et en tant que concepteur d’une stratégie différente, qui bénéficie du soutien des minorités ethniques, à l’origine du conflit.
L’expansion et l’escalade de la violence du JNIM sont devenues de plus en plus fortes depuis août 2023, avec la diffusion de l’appel à la mobilisation générale pour le jihad au Mali, publié le 21 août par la chaîne de propagande du Jama’atNusratul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), az-Zallaqa Media, qui a conduit à une augmentation significative des opérations militaires jihadistes de la filiale qaïdiste au Sahel entre septembre et novembre 2023.

Les cibles du JNIM ont été standardisées, ciblant l’armée malienne, la milice russe Wagner, les convois de la MINUSMA, l’armée nigérienne et l’armée burkinabè dans toutes ses zones d’activité. Ces zones d’activité s’étendent et peuvent être identifiées dans les régions de Kidal, Ségou, Tombouctou, Mopti et Gao, au Mali ; dans la région du Nord, la région des Hauts-Bassins, la région de la Boucle du Mouhoun, la région du Centre-Est, la région du Plateau-Central et la région du Sahel au Burkina Faso ; et enfin, dans la région de Tillabéri au Niger. On constate dans l’activité du JNIM une augmentation de la qualité des attaques, du type de dégâts infligés et de la difficulté des cibles touchées.
Cela montre, malgré les déclarations discordantes des gouvernements des pays impliqués dans la menace, comment la force du JNIM, en termes de contrôle territorial et de force militaire, continue de croître et de s’étendre, lui permettant d’attaquer sans difficulté dans de nombreuses régions du Mali et du Burkina Faso, tout en visant également à s’étendre au Niger, au Bénin et au Togo. La force et l’expansion du JNIM, en termes de contrôle territorial et de force militaire, se poursuivent sans relâche.

Nombre d’attaques en avril 2025 : 97
Toutes les attaques ont été suivies d’une vaste propagande, en particulier, le JNIM a publié ce mois-ci : 87 déclarations revendiquant les 97 attaques menées et 110 photos et 1 vidéo documentant les réalisations.

Cibles :
Les objectifs militaires du JNIM ce mois-ci ont été nombreux, et ils sont les suivants :
Armée malienne (FAMa), gendarmerie de Maliam, milices privées russes Wagner, armée burkinabè, armée nigérienne, armée béninoise, milice VDP.

Zone:
Le JNIM a frappé les pays suivants ce mois-ci :
- MALI;
- BURKINA FASO;
- NIGER.
- BÉNIN
Conclusion : Évaluation des menaces à la sécurité
La filiale d’Al-Qaïda au Sahel continue de démontrer une capacité militaire opérationnelle forte et croissante au Sahel.
La force JNIM, tant en termes de contrôle territorial que de puissance militaire, continue d’agir sans se laisser décourager (comme le montrent également les nombreux reportages photo des activités et de l’entraînement de Da’wah), et a été capable d’attaquer férocement dans différentes zones et à différents moments, même avec des attaques très complexes.
Les attaques se multiplient au Bénin et au Niger, tandis que la violence et le contrôle s’intensifient au Burkina Faso. Ce mois-ci, les attaques ont retrouvé leur niveau de février, augmentant à la fois en nombre et en violence. Au cours des quatre premiers mois de 2025, le JNIM a maintenu une capacité et une activité militaires élevées, avec 348 attaques revendiquées, soit une moyenne d’environ trois par jour.

La rivalité avec son rival salafiste-djihadiste, la province de l’État islamique au Sahel, se poursuit également. Les opérations militaires menées par le JNIM, parfois violentes et bien organisées, bien qu’en légère baisse par rapport aux deux mois précédents, démontrent ainsi que le groupe conserve un fort contrôle territorial et des capacités militaires incontestées.
par | Mai 13, 2025 | Moments d'histoire


Un projet militaire révolutionnaire sème la panique mondiale : DARPA dévoile ce gigantesque navire espion de 263 tonnes pour une surveillance maritime sans précédent
À la pointe de l’innovation technologique, le USX-1 Defiant de la DARPA promet de transformer les stratégies navales grâce à son autonomie révolutionnaire et son design sans équipage.

EN BREF |
- 🚢 Le USX-1 Defiant, conçu par la DARPA, redéfinit les opérations navales avec son autonomie avancée.
- Une technologie de ravitaillement innovante permet des missions prolongées sans intervention humaine.
- Le programme NOMARS vise à éliminer la nécessité d’une présence humaine à bord, améliorant ainsi l’efficacité et la furtivité.
- La réussite du Defiant pourrait inaugurer une nouvelle ère d’opérations maritimes autonomes dans la stratégie navale.
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La marine américaine s’apprête à franchir un cap technologique majeur avec le lancement prochain d’un navire de surface sans équipage révolutionnaire. Le USX-1 Defiant, conçu par la DARPA, incarne une avancée significative dans le domaine de la technologie navale, se distinguant par son autonomie impressionnante tant au niveau des opérations systèmes que de la navigation. Alors que ce navire de 263 tonnes se prépare pour ses essais en pleine mer, il promet de redéfinir l’avenir des opérations navales et annonce une nouvelle ère de capacités maritimes autonomes, susceptibles d’avoir des répercussions profondes sur les stratégies de défense à l’échelle mondiale.
USX-1 Defiant : une nouvelle ère dans la technologie navale autonome
Le USX-1 Defiant est un véritable symbole d’innovation, conçu dans le cadre du programme No Manning Required Ship (NOMARS) de la DARPA. Ce programme ambitieux vise à défier les conceptions navales traditionnelles en éliminant la nécessité de présence humaine à bord, aboutissant à un navire plus efficace et rentable. Actuellement soumis à des tests rigoureux, le Defiant est sur le point de démontrer ses capacités lors d’un essai en mer s’étalant sur plusieurs mois. Ce navire de surface sans équipage (USV) n’est pas seulement un chef-d’œuvre d’ingénierie, mais également un atout stratégique capable de transformer la manière dont les opérations navales sont menées, offrant un aperçu du futur de la guerre maritime.
Grâce à son haut degré d’autonomie, le Defiant est capable de mener des missions prolongées sans les limitations imposées par les opérateurs humains. Cette autonomie devrait améliorer la fiabilité et l’efficacité opérationnelle du navire, réduisant ainsi les coûts et augmentant la portée opérationnelle de la marine américaine. Les essais à venir serviront de test crucial de ses capacités, ouvrant la voie à une intégration potentielle dans la flotte de l’US Navy. L’anticipation entourant ces essais souligne l’importance stratégique des systèmes autonomes pour maintenir la supériorité navale dans un paysage mondial de plus en plus complexe.
Solutions de ravitaillement innovantes pour des missions prolongées
L’un des principaux défis auxquels sont confrontés les déploiements de navires autonomes comme le USX-1 Defiant est la nécessité d’un système de ravitaillement fiable ne reposant pas sur une intervention humaine. Pour y remédier, la DARPA collabore avec l’US Navy pour développer un système de ravitaillement en mer innovant. Cette nouvelle technologie permettra au Defiant de mener des missions de longue durée sans les contraintes logistiques des méthodes de ravitaillement traditionnelles, augmentant ainsi son autonomie opérationnelle et son efficacité.
Le développement de ce système de ravitaillement représente une étape cruciale pour garantir que les navires sans équipage puissent maintenir des opérations prolongées en eaux libres. En éliminant la nécessité de personnel à la réception, ce système améliore non seulement la sécurité, mais réduit également l’empreinte logistique des opérations navales. La mise en œuvre réussie de cette technologie pourrait établir une nouvelle norme pour les futures opérations maritimes sans équipage, soulignant le rôle de pionnier du Defiant dans l’évolution de la guerre navale.
Les avantages stratégiques du programme NOMARS
Le programme NOMARS, sous lequel le USX-1 Defiant a été développé, est une initiative audacieuse visant à redéfinir l’architecture navale. En concevant des navires spécifiquement pour des opérations autonomes, le programme cherche à débloquer une série d’avantages stratégiques que les navires traditionnels à équipage ne peuvent offrir. Ceux-ci incluent une efficacité hydrodynamique améliorée, une meilleure survivabilité et des coûts réduits. L’élimination des considérations de conception centrées sur l’humain permet à un navire plus profilé et furtif, mieux adapté aux exigences des engagements navals modernes.
La vision de la DARPA pour le programme NOMARS s’étend au-delà des capacités immédiates du Defiant. En démontrant le potentiel des navires entièrement autonomes, le programme vise à influencer les futures stratégies navales et les décisions d’approvisionnement. Le succès du Defiant pourrait mener au développement d’une nouvelle génération de navires sans équipage, chacun conçu pour remplir des rôles spécifiques au sein d’un réseau maritime distribué. Un tel changement pourrait fondamentalement modifier le paysage de la guerre navale, offrant à l’US Navy une flexibilité et une résilience sans précédent face à l’évolution des menaces.
L’avenir de la guerre navale : implications et opportunités

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Le déploiement du USX-1 Defiant représente bien plus qu’un simple exploit technique ; il incarne un changement stratégique dans la manière dont l’US Navy aborde les opérations maritimes. En intégrant des navires autonomes dans sa flotte, la marine peut améliorer ses capacités opérationnelles tout en réduisant les risques pour le personnel. La capacité du Defiant à opérer de manière autonome sur de longues distances et durées en fait un candidat idéal pour des rôles tels que la reconnaissance, la surveillance et même les engagements armés, où il peut servir de plateforme étendue pour le lancement de missiles ou d’autres charges utiles.
Alors que le Defiant se prépare pour ses essais en mer, les implications pour les futures stratégies navales sont profondes. Le succès de ce navire pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère d’opérations maritimes sans équipage, où des flottes de navires autonomes travaillent de concert pour atteindre des objectifs stratégiques. Cette transformation potentielle soulève d’importantes questions sur l’avenir de la guerre navale et le rôle de la technologie dans la définition des stratégies de défense. À l’aube de cette nouvelle ère, il convient de se demander : comment l’intégration des navires autonomes redéfinira-t-elle l’équilibre des pouvoirs en mer, et sommes-nous prêts pour les défis et opportunités que cette nouvelle technologie apportera ?