L’espion indésirable

L’espion indésirable

L’espion indésirable

En 2015, l’ancien officier de la CIA Jeffrey Sterling a été condamné à trois ans et demi de prison pour avoir violé la loi sur l’espionnage en divulguant les détails d’une opération top secrète à un journaliste – une accusation qu’il a toujours niée. Jeffrey pense que pendant son séjour à l’Agence, il a été victime de discrimination en raison de la couleur de sa peau et que ses plaintes ont fait de lui une cible. La position du gouvernement américain est claire. Dans cet épisode de True Spies, Daisy Ridley entend la version de Jeffrey de l’histoire.

Jeffrey Sterling est un avocat américain et ancien employé de la CIA qui a été arrêté, inculpé et reconnu coupable de violation de la loi sur l’espionnage pour avoir révélé des détails sur l’opération Merlin au journaliste James Risen. L’affaire reposait sur ce que le juge a qualifié de « preuves circonstancielles très puissantes ».

UnwantedSpy: The Persecution of an American Whistleblower 

L’histoire poignante d’un lanceur d’alerte de la CIA et prisonnier politique qui a refusé de renoncer à son rêve américain

En 2015, Jeffrey Sterling a été condamné à la prison, reconnu coupable de violation de la loi sur l’espionnage. Il est désormais clair que Sterling a été une autre victime de la répression draconienne menée par notre gouvernement contre les fuiteurs et les lanceurs d’alerte présumés.

Sterling a grandi dans une petite ville isolée du Missouri et a sauté sur l’occasion d’élargir son monde et de servir son pays, d’abord à la faculté de droit, puis à la CIA. Après une carrière impressionnante, les progrès de Sterling se sont brusquement arrêtés : il s’est vu refuser des opportunités en raison de sa race et a été expulsé de l’Agence. Plus tard, Sterling a courageusement dénoncé l’opération secrète bâclée de la CIA en Iran auprès des enquêteurs du Sénat. Après quelques années tranquilles dans le Missouri avec sa femme, il est arrêté subitement et accusé d’espionnage

une première ministre nationaliste-irlandaise à la tête de l’Ulster

 

Publié le 6 février 2024 dans la revue CONFLITS

Février 2024, une première ministre nationaliste-irlandaise à la tête de l’Ulster : approche d’une libération historique ?

par XAVIER RAUFER

Pour la première fois de son histoire, un nationaliste du Sinn Fein devient Premier ministre de l’Ulster. Michelle O’Neill va-t-elle conduire l’Ulster vers l’unification avec la République d’Irlande ?

 Février 2024, Irlande du Nord : basculement historique. Première dans l’histoire de l’Ulster, Michelle O’Neill, 47 ans, dirigeante nationaliste du Sinn Fein, parti militant depuis 1905 pour l’unification de l’île, devient chef de gouvernement de la province britannique à majorité encore protestante.  En tête des élections de mai 2022, le Sinn Fein fut la durable vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Michelle O’Neill (née Doris) est la fille de Brendan Doris, volontaire de l’IRA, East-Tyrone brigade, puis prisonnier des Britanniques. Les cousins de Michelle, (tous deux Volontaires, East-Tyrone Brigade, IRA) sont Tony Doris, mort au combat en 1991 face aux Britanniques et Gareth Doris, blessé au combat en 1997.

L’Irlande fut longtemps une colonie anglaise ; bien avant l’Afrique et l’Asie, l’Angleterre initia son empire en envahissant l’île voisine. Premier pays colonisé par Londres, l’Irlande sera le dernier à se libérer et retrouver sa pleine souveraineté sur ses 32 comtés. Première étape – narrée ci-dessus – en février 2024. Nous rappelons ci-après d’autres phases majeures de la plus longue guerre de libération de l’histoire du monde.

Ulster, vingt ans de pilotage fin de l’IRA

Le 31 août 1994, l’État-major de l’IRA annonce un cessez-le-feu permanent. La situation en Ulster se détend au point que, le 31 août 1995, fait inouï, le Sinn Fein manifeste en plein fief protestant, devant la mairie de Belfast. Cessez-le-feu, oui, mais la pression doit continuer sur le Royaume-Uni et la République d’Irlande, pour que la paix à venir favorise les nationalistes-catholiques de l’Ulster. D’où les coups de pression du patron du Sinn Fein, Gerry Adams, dont tout l’Ulster connaît le passé « militaire » (qu’il nie mollement).

Devant la mairie de Belfast, un homme s’écrie « vive l’IRA ». Gerry Adams entend, respecte un silence amusé puis lâche : « They haven’t gone away, you know » (Ils n’ont pas disparu, vous savez…). Hurlements : joie dans la foule ; indignation de la presse de Londres – mais le message est clair : le Conseil de l’armée de l’IRA est bien là et peut relancer la guerre à tout instant.

Les années passent ; le 15 décembre 2021, les cahots du Brexit risquent de réinstituer la frontière physique entre l’Ulster et la République d’Irlande. Casus belli pour le Sinn Fein qui diffuse alors une vidéo où, vêtu en père Noël, Gerry Adams visite (à des fins de charité), le ghetto catholique. Une porte s’ouvre : un homme le reconnaît et s’écrie « They haven’t gone away, you know » – sur quoi, Adams garde un lourd silence. Convulsions à Londres, mais là aussi, le message passe : attention au retour de l’IRA !

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Juillet 2019 – In Memoriam, Billy McKee (1921-2019)

Belfast, Ulster, devant la cathédrale catholique Saint-Peter : en ce grisâtre matin de juin, la pluie noie et la petite foule venue conduire Billy McKee à son ultime demeure, au son de la cornemuse irlandaise. Saint-Peter, Falls road, de Lower Falls à Andersonstown, artère vitale du Belfast catholique – vingt ans durant, le fief de Billy McKee, premier Officer Commanding (OC) de la Brigade de Belfast de l’IRA quand reprend la guerre en 1969, mort indompté à 97 ans.

Devant la cathédrale, le cercueil de Billy orné du drapeau irlandais, frappé du Serment gaélique ERIN GO BRAGH (L’Irlande à Jamais), proclamé à la Grande Poste de Dublin à Pâques 1916 : la république indépendante de 32 comtés. Sur le cercueil encore, le béret et les gants noirs du Volontaire de l’IRA qu’il fut, des décennies durant.

Portant Billy au cimetière – après l’arrêt-symbole au mémorial républicain de Falls Road, ses frères d’armes du IIe bataillon de la Brigade de Belfast-IRA, commando surnommé The Dogs, qu’il commanda et où combattit Gerry Adams et avant lui, le père de ce dernier.

L’IRA provisoire émerge en 1969 quand l’Army Council (Conseil de l’Armée) relance la guerre. Alors, sa Brigade de Belfast a pour premier OC Billy McKee. 1977 : après 8 ans de conflit, l’IRA est restructurée en Active Service Units, commandos plus opaques à l’efficace renseignement britannique. Billy McKee rentre alors dans l’ombre. Mais quelle histoire que la sienne : volontaire à l’adolescence, six ans de prison en 1940 pour « trahison » dans la geôle de Crumlin road, à Belfast nord. Puis d’autres séjours et grèves de la faim derrière les barreaux. Sur ses vieux jours, Billy McKee rejetait la trêve conclue par l’IRA en juillet 1997, La lutte armée restait pour lui la seule voie. Il se consolait en suivant la messe chaque matin – « catholique » à Belfast-ouest n’est pas un terme frivole.

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Ulster : l’IRA déterrera-t-elle la hache de guerre ?

Fin juin 2020, le Premier ministre britannique Boris Johnson déclare qu’en fin de compte, un Brexit dur avec Bruxelles, pourquoi pas ? Vu d’Europe, c’est l’énième épisode d’un divorce complexe. Mais pour le Sinn Fein, une possible frontière intra-irlandaise entre la (catholique) république d’Irlande, capitale Dublin, et l’Ulster britannique d’abord protestant, capitale Belfast, est un casus belli. D’où cette menaçante riposte des nationalistes, prélude annoncé de reprise d’une guerre éteinte depuis 23 ans.

Le mardi 30 juin, ces nationalistes enterrent Bobby Storey (mort d’un cancer à 64 ans) vingt ans durant le chef du renseignement de l’IRA qui, de Londres à Belfast, fit trembler les forces britanniques (armée, police, renseignement). Nous revenons plus bas sur ce personnage redouté. D’abord, la démonstration de force du Sinn Fein et de l’IRA.

Le 30 juin, les fiefs catholiques de Belfast-ouest, Lower Falls, Ballymurphy, Andersonstown, sont couverts des drapeaux noirs du deuil, mêlés de ceux vert-blanc-orange de la république d’Irlande. De la cathédrale au cimetière où l’IRA enterre ses morts, la foule salue son héros. Devant elle, encadrant tout du long le cortège funèbre, près de 2 000 hommes en uniforme, pantalon et cravate noire, chemise blanche : sur place, chacun comprend le sens de cette mobilisation, énorme pour une ville en majorité protestante de 280 000 habitants.

Dans l’ordre symbolique, voici qu’arrive le cortège : Gerry Adams, Gerry Kelly, Sean Hughes, ‘Spike’ Murray, ‘Duckser’ Lynch et Martin Ferris portent le cercueil de Bobby Storey ; ex-commandants de brigade de l’IRA, puis chefs d’état-major – donc, membres de droit de l’instance suprême du nationalisme irlandais, le « Conseil de l’Armée », formé de 7 ex-chefs de l’IRA. En 1969 ce Conseil déclare la guerre à « la Couronne » ; valide la trêve de 1997 ; enfin, ordonne de désarmer le 28 juillet 2005. Sous sa forme 1969-1997, l’IRA est dissoute – le Conseil de l’armée, non. Si un jour, doit reprendre la guerre de libération, il en donnera le signal.

Ce 30 juin, la symbolique explosive est dans l’ordre du cortège. En tête, les chefs militaires portent le cercueil ; la direction du Sinn Fein suit sagement, derrière sa présidente Mary Lou McDonald. À Londres, Belfast, Dublin, tout le monde saisit : le Conseil de l’Armée reprend la main. Si revient la frontière Ulster-Irlande du sud, ce sera la guerre.

Rituel connu : ce jour-là, l’agence de presse irlandaise recevra une lettre déposée à la grand-poste de Dublin, fief de la première IRA dans l’insurrection de 1916. Son en-tête (en gaélique) sera Óglaigh na hÉireann (Volontaires de l’Irlande, ou IRA). Elle sera signée « P. O’Neill », premier chef de la brigade IRA de Dublin en 1916 et alors, porte-parole du Conseil de l’armée – un symbole, encore.

 

SCO19 «  LES CHEVAUX DE TROIE DE LONDRES »

SCO19 «  LES CHEVAUX DE TROIE DE LONDRES »

SCO19 «  LES CHEVAUX DE TROIE DE LONDRES »

  1. Introduction :

Le SpecialistFirearms Command (SCO19) est l’unité d’armes à feu de la Metropolitan Police Force : la force de police de la région du Grand Londres. Par rapport à leurs homologues habituels, les agents métropolitains reçoivent une formation améliorée et sont constamment en attente, prêts à être déployés à tout moment en cas d’incident impliquant des armes à feu à Londres. ( Source ) 

SCO19 fournit une capacité de réponse aux armes à feu à la force métropolitaine qui n’est généralement pas armée (comme la plupart des policiers britanniques). Les membres du SCO19 n’ont pas d’autres fonctions et sont considérés comme une unité à plein temps qui sert naturellement à l’avant-garde de la lutte antiterroriste britannique dans la capitale nationale. ( Source ) La SCO19 permet aux femmes et aux hommes d’y adhérer.

De plus, SCO19 est membre du groupe antiterroriste ATLAS : un groupe international européen composé de 38 forces d’intervention spécialisées de 28 pays ( Source ). Il vise à renforcer les capacités de ces nations grâce à une formation coopérative et au partage d’informations. ( Source ) De plus, SCO19 est l’un des rares participants non européens à ATLAS.

  1. Histoire de la SCO19 :

Il existe une longue histoire d’officiers armés au sein de la police britannique. Depuis la création de la police britannique en 1829, des armes à feu ont été distribuées de manière ponctuelle. Qu’il s’agisse de pistolets à silex ou de revolvers, ils étaient souvent utilisés dans des situations où les armes à feu étaient probablement utilisées par des éléments criminels. Cependant, aucun système formel n’était en place ; au lieu de cela, le commissaire de police distribuait des revolvers aux policiers lorsque leur jugement le jugeait, ce qui, dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, était de plus en plus inefficace.

En réponse au massacre de Shepherd’s Bush en 1966, les forces de l’ordre britanniques ont formé le D6 : le prédécesseur du SCO19. Lors de ce massacre, deux fugitifs ont abattu de sang-froid trois policiers alors qu’ils échappaient à leur appréhension. Cet incident a provoqué une indignation massive du public, avec des appels à la réintroduction de la peine de mort récemment abolie et une forte augmentation du nombre de policiers spécialisés dans les armes à feu recrutés. 

Après avoir été sélectionnée dans l’unité, la police britannique a envoyé les futurs officiers du D6 à l’aile des armes légères de l’École d’infanterie de l’armée pour une formation spécialisée. ( Source ) 

En 2012, ils ont renommé l’unité SCO19. Son rôle actuel consiste à fournir une formation sur les armes à feu à tous les 2 594 agents des armes à feu des forces de police métropolitaines. Cela inclut également les unités spécialisées du CTSO, plus connues en raison de leur rôle important dans les opérations de lutte contre le terrorisme. ( Source )

Agents du SCO19 utilisant un fusil de chasse pour forcer une porte

  1. Organisation du SCO19 :

Comme indiqué dans les directives publiées par l’Association of British Police Chief Officers, l’objectif principal du SCO19 est la formation au maniement des armes à feu ; cependant, leur rôle et leur organisation ont quelque peu évolué au cours des 40 années écoulées depuis sa création. ( Source ) Comme mentionné, en 2012, l’unité a été nommée SCO19 en raison de la fusion des opérations centrales (CO) et de la Direction spécialisée de la criminalité (SCD). ( Source ) SCO19 forme les officiers des unités suivantes :

  • Commandement de protection
  • Commandement antiterroriste
  • Groupe de protection diplomatique
  • Unité de commandement opérationnel de la sûreté aérienne
  • Flying Squad ( célèbre unité de braquage de banque )
  • Commandement des spécialistes et de la protection des redevances
  • Officiers MO19 (La police armée qui fait directement partie du SCO19)

La SCO19 possède actuellement quatre niveaux de forces armées directement sous son commandement. Ils sont les suivants : ( Source )

3.1 Véhicules d’intervention armés :

Les unités de véhicules d’intervention armés (ARV), également communément appelées « chevaux de Troie », sont des unités d’intervention rapide en cas d’incidents liés aux armes à feu à Londres. ( Source ) Ils patrouillent dans la ville et fournissent un soutien armé immédiat aux autres unités de police si une arme à feu est utilisée. Ils sont également formés aux poursuites à grande vitesse et effectuent des patrouilles ciblées dans les zones à forte criminalité. Chaque unité comprend trois membres : un chauffeur, un opérateur de communication et un observateur/navigateur. De plus, ils utilisent actuellement les BMW X5 pour garantir des temps de réponse rapides. ( Source )

BMW X5 utilisé par les patrouilles ARV

3.2 Unité proactive des chevaux de Troie :

La Trojan Proactive Unit (TPU) est le deuxième niveau d’officiers armés au sein de la SCO19. Ils effectuent des patrouilles ARV dans les points chauds de la criminalité pour dissuader les crimes violents. ( Source ) Cette unité est composée de 24 officiers, ce qui en fait une unité plutôt petite. De plus, les agents TPU sont généralement détachés du service ARV. ( Source )

3.3 Équipes de soutien tactique :

Le troisième niveau d’officiers armés au sein de la SCO19 constitue les équipes de soutien tactique (TST). Structurellement, les TST sont composés d’agents ARV très expérimentés qui assurent le soutien des autres unités de la police métropolitaine. Ils opèrent en uniforme et en civil. (Source) En outre, les TST mènent souvent des opérations/raids pré-planifiés dirigés par le renseignement, telles que des arrestations à haut risque, ou même fournissent un soutien à la Flying Squad.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un niveau distinct d’officiers armés, il est important de séparer le groupe suivant, celui des officiers de fusiliers spécialisés (SRO). Les SRO sont des agents d’armes à feu expérimentés qui sont formés à l’utilisation de fusils de tireur d’élite/de tireur d’élite. De plus, ils travaillent souvent en tandem avec les TST et occupent des postes de surveillance lors de grands événements. ( Source )

Probablement un tireur d’élite SCO19 avec son fusil G3 sur les lieux de la fusillade de Stockwell

3.4 Agents spécialisés en arme à feu contre le terrorisme (CTSFO) :

Le niveau le plus élevé d’officiers armés au sein de la SCO19 et le plus sélectif sont les équipes d’officiers spécialisés en armes à feu contre le terrorisme. Les CTSFO s’occupent des opérations nationales d’armes à feu dans le cadre des opérations antiterroristes britanniques à l’échelle nationale. En outre, ils fournissent un soutien armé aux unités spécialisées et sont multi-entraînés, capables de s’adresser à tous les éléments de la police armée. ( Source )

Les CTSF sont en alerte constante, prêts à répondre à des événements majeurs tels que les attentats terroristes à Londres et au niveau national. Ils forment les membres du CTSFO à un niveau supérieur à celui des autres membres du SCO19, et la plupart des stagiaires ont commencé comme officiers ARV. Cela est dû au fait qu’ils doivent potentiellement prendre d’assaut des bâtiments, des avions, des bateaux et des trains, tout en se déplaçant potentiellement. ( Source )

SCO19 compte sept équipes CTSFO, chacune composée d’un sergent et de quinze agents travaillant par équipes de sept semaines. ( Source ) Au total, le SCO19 compte environ 130 spécialistes hautement qualifiés en attente et peut être déployé par voie aérienne ou maritime. En raison de la tenue des Jeux olympiques d’été à Londres en juillet 2012, ils ont modernisé l’unité selon de nouvelles spécifications. En conséquence, l’unité s’entraîne désormais avec les forces spéciales britanniques pour améliorer ses capacités et atteindre un niveau plus élevé. (Source) Cela comprenait un entraînement à la corde rapide à partir d’hélicoptères et un entraînement au combat rapproché (CQC). ( Source ).

Patchs d’identification CTSFO

  1. Équipement du SCO19 :

L’équipement du SCO19 est varié et d’une qualité primordiale compte tenu de la nature de l’unité et de ses responsabilités accrues.

4.1 Équipement personnel :

 Il comprend : ( Source )

Fusils :

  • Heckler et Koch G36C
  • Sig Sauer SG516
  • Sig Sauer SG517 
  • Sig Sauer MCX (le fusil le plus populaire utilisé, le SCO19 étant extrêmement courant)

Mitraillettes:

  • Heckler et Koch MP5A2
  • Heckler et Koch MP5A3
  • Heckler et Koch MP5K (ceux-ci sont régulièrement déployés par d’autres officiers armés au Royaume-Uni)

Fusils de tireur d’élite/tireur d’élite :

  • Heckler et Koch G3K (souvent équipé d’une lunette et d’un bipied lorsqu’il est utilisé comme fusil de tireur d’élite)
  • Guerre arctique internationale de précision 

Pistolets :

  • Glock17
  • Glock17M
  • Glock19
  • Glock19M
  • Glock26

Officier SCO19 avec un Glock alors qu’il pratique l’embarquement maritime

Fusils de chasse :

  • Benelli M3

Autre équipement:

Ils équipent les agents du même équipement que les agents métropolitains normaux, tels que :

  • Taser non mortel X26/X2 
  • Bâton ASP
  • Gaz CS
  • Menottes rapides
  • Radios
  • Gilet pare-balles (les officiers normaux sont juste équipés de pare-balles mais les SCO19 sont équipés de pare-balles)
  • Heckler et Koch HK69A1 (lanceur rond à bâton) 

4.2 Véhicules utilisés par SCO19 :

De plus, SCO19 utilise une variété de véhicules pour améliorer son temps de réponse et sa flexibilité tactique, notamment :

  • BMW 530D (était l’ancien véhicule utilisé par les équipes ARV en raison de sa vitesse élevée)
  • BMW X5 (récemment adopté pour les équipes ARV en raison de la suspension améliorée, mieux à même de faire face à l’augmentation du poids due à l’équipement supplémentaire)
  • Motos BMW F800 GS
  • Hélicoptère Eurocopter EC-145 (trois utilisés par l’unité d’appui aérien permettant les capacités d’insertion aérienne du SCO-19.
  • Bateaux pneumatiques semi-rigides (RIB) Delta 1000TX (permettant au SCO19 d’intervenir rapidement le long de la Tamise)

SCO19 utilise un RIB pour naviguer rapidement sur la Tamise

  1. Opérations notables de SCO19 :

SCO19 et ses prédécesseurs ont été engagés dans de nombreuses opérations depuis leur création. Rien qu’en 2015, l’unité CTSFO a participé à 144 opérations. ( Source ) De plus, les prédécesseurs de l’unité étaient également présents lors du tristement célèbre siège de l’ambassade iranienne en 1980. Certaines de leurs opérations les plus notables comprennent :

5.3 Siège de Norholt :

Le siège de Norholt était une prise d’otages le 25 décembre 1985, dans l’ouest de Londres. Errol Walker a pris en otage sa fille, sa belle-sœur et sa fille. La police a tenté en vain de négocier avec Walker, mais il a tué sa belle-sœur, ce qui les a amenés à prendre d’assaut l’appartement. Des grenades assourdissantes ont été utilisées et Walker a été abattu, ce qui a été un succès majeur pour l’unité puisque les enfants ont été sauvés. De plus, c’était la première utilisation de grenades assourdissantes par la police britannique et la première fois en 20 ans d’histoire de la branche des armes à feu qu’elle tirait un coup de feu. ( Source )

Officier SCO19 après un raid

5.4 Opération Hurlock :

L’opération Hurlock, également connue sous le nom de Chandler’s Ford Shooting, était la fusillade de voleurs armés par la Flying Squad et la SCO19 dans le Hampshire. Cela s’est produit le 13 septembre 2007, lorsque des voleurs armés ont tenté de retenir le conducteur d’une camionnette de transport de fonds sous la menace d’une arme et de voler le camion. Un tireur d’élite de la police a ouvert le feu, tuant un voleur. Lorsque son collègue a tenté de récupérer son arme, il a également été tué par balle par des policiers armés. Cela a été considéré comme un succès dans la mesure où seuls les suspects armés ayant commis un crime ont été tués et le public a eu une opinion favorable. ( Source )

5.5 Attaque terroriste de Westminster en 2017 :

Le 22 mars 2017, un attaquant, affirmant mener un Jihad individuel en réponse aux frappes aériennes britanniques contre l’Etat islamique, a conduit une voiture dans la foule sur le pont de Westminster et devant le palais de Westminster. Alors qu’il sortait du véhicule, l’agresseur a ensuite tenté de pénétrer dans le palais de Westminster, mais a été arrêté par un PC non armé qui est mort dans le combat qui a suivi. ( Source ) Un officier armé à proximité a immédiatement couru et a tiré sur l’attaquant à trois reprises avant l’arrivée des CTSFO dans les 6 minutes. Il y a eu 6 morts à cause de l’attaque et l’incident est bien ancré dans la mémoire britannique. ( Source ) Toutefois, la réactivité du CTSFO a rassuré le public. De plus, la forte publicité qui a suivi, avec des photos montrant le CTSFO patrouillant à Londres, les a propulsés sous le feu des projecteurs. 

5.6 Attaque du pont de Londres en 2017 :

Le 3 juin 2017, une série d’attaques terroristes à l’éperon et au couteau a eu lieu, faisant 8 morts et 48 blessés. Trois assaillants ont conduit une camionnette sur le trottoir du London Bridge avant de fuir le véhicule pour rechercher des personnes à poignarder à Borough Market. L’Etat islamique a par la suite revendiqué la responsabilité des attaques. ( Source ) Des membres du SCO19 ont rattrapé les assaillants et ont tiré 46 balles, les tuant tous les trois. Cela a été considéré comme un succès pour l’unité, car le temps de réponse a été si rapide et a évité de nouvelles victimes. ( Source )

  1. Résumé :

La SCO19 constitue donc un élément essentiel de la doctrine antiterroriste britannique, compte tenu notamment de son rôle central à Londres. Cette unité donne à la police métropolitaine une capacité intégrale, qui fait tellement défaut compte tenu de son rôle d’institution intrinsèquement non armée. L’OCS19 et ses éléments constitutifs constituent une unité d’élite qui, à une époque de montée de l’extrémisme, continuera à jouer un rôle important pour assurer la sécurité de Londres.

LE SITE DE SURVEILLANCE PAR SATELLITE QUI N’A JAMAIS EXISTÉ

LE SITE DE SURVEILLANCE PAR SATELLITE QUI N’A JAMAIS EXISTÉ

 

L’Alberta a-t-elle déjà été envisagée pour l’emplacement d’un site de surveillance par satellite pour le CST ? C’est mon hypothèse de travail actuelle.

Une demande d’accès à l’information que j’ai récemment soumise au Bureau du Conseil privé pourrait éventuellement fournir des preuves pour confirmer ou rejeter cette hypothèse – mais seulement si Ottawa parvient à transcender son réflexe de caviardage inutile.

Au cours des années 1980, le CST a entrepris un effort majeur pour moderniser le programme canadien SIGINT. Entre autres initiatives, l’agence a revitalisé ses capacités de cryptanalyse, établi des sites d’interception dans les installations diplomatiques canadiennes, commencé à surveiller les communications par satellite commercial (COMSAT) et renforcé le personnel du CST de 50 %. (Vous pouvez en savoir plus sur la renaissance du CST dans les années 1980 ici .)

Les communications par satellite ont joué un rôle de plus en plus important dans les télécommunications internationales gouvernementales et non gouvernementales au cours des années 1980.

Les services de communications commerciales par satellite ont débuté en 1965, lorsqu’un consortium intergouvernemental appelé INTELSAT a lancé Early Bird, le premier satellite de communications commerciales. Peu de temps après, la NSA et le GCHQ ont mis en place le programme ECHELON pour surveiller le trafic intéressant sur les satellites d’INTELSAT.

Dans les années 1980, le volume croissant des communications acheminées par INTELSAT et d’autres opérateurs de satellites commerciaux et nationaux a rendu souhaitable l’intégration des autres partenaires de l’UKUSA dans le programme. En mars 1987, l’Australie a annoncé son intention de construire une station de surveillance par satellite à Geraldton, en Australie occidentale, et en décembre 1987, la Nouvelle-Zélande a annoncé qu’elle construirait une station similaire à Waihopai.

Pour le Canada, l’adhésion au programme de surveillance par satellite était considérée comme un moyen à la fois d’augmenter notre contribution au partenariat UKUSA et de recueillir des renseignements présentant un intérêt particulier pour le gouvernement canadien.

Des documents récemment publiés dans le cadre du Projet canadien sur l’histoire du renseignement extérieur (CFIHP) par le biais de la Loi sur l’accès à l’information confirment les grandes lignes du plan canadien. Ces documents démontrent que le projet de surveillance par satellite était un élément clé du plan de renouvellement que le CST a présenté au Comité interministériel sur la sécurité et le renseignement (ICSI) en mars 1984 dans son Aperçu stratégique du programme cryptologique, 1985-1988.

Le document d’aperçu stratégique lui-même est assez fortement rédigé, mais il confirme que l’un des projets proposés par le CSE est lié à la collection COMSAT, et une annotation manuscrite indique que ce projet a été approuvé.

Un autre document, une note des Affaires extérieures de décembre 1987, est plus révélateur, confirmant que « ECHELON est un projet du CSE qui a été conçu pour collecter les communications Intelsat…. Notre position sur ECHELON a été de soutenir le projet en tant que contribution précieuse à l’effort global du Canada et de ses alliés. Au moment de cette note, le projet était suspendu en raison de problèmes de légalité exprimés par le ministère de la Justice. Mais ces préoccupations semblent avoir été résolues peu de temps après, puisque des documents de 1988 confirment que le projet était de nouveau sur les rails. Un document de juin 1988 note par exemple que « PILGRIM et ECHELON vont de l’avant ». (PILGRIM était le projet visant à exploiter des sites d’interception dans les installations diplomatiques canadiennes.) Un autre document, datant de mars 1988, énumère « les options possibles pour remédier aux lacunes identifiées en matière de renseignement », dont l’une est « une plus grande exploitation du programme ECHELON pour obtenir davantage de renseignements spécifiques au Canada ». informations, tout en contribuant à l’effort allié SIGINT.

La Station des Forces canadiennes Leitrim, située juste au sud d’Ottawa, est devenue le siège des efforts de surveillance par satellite du Canada.

Des photos aériennes que l’auteur a examinées à la National Air Photo Library montrent que la première parabole de surveillance par satellite a été installée à Leitrim entre la fin de 1984 et le début de 1985. Une deuxième grande parabole a été installée en 1985-86, suivie d’une troisième en 1987 et d’une autre. quatrième en 1989-90. Quelques petits plats étaient également en place à ce moment-là.

Cette photo de 1988, prise depuis Leitrim Road, montre les trois plats principaux alors à Leitrim (deux d’entre eux recouverts de radômes). Une petite coupelle est également visible entre le radôme gauche et la grande coupelle découverte.

Un autre site a été proposé

Le document d’aperçu stratégique révèle cependant que Leitrim n’était pas initialement prévu pour être le principal site de surveillance par satellite du Canada. Le fait qu’une ou plusieurs nouvelles installations étaient envisagées a été expurgé de la version transmise au FCFIS, mais une partie moins expurgée du document raconte l’histoire :

Les risques associés à cette initiative concernent [caviardé.] Si cela ne se produit pas, une installation de formation et de R&D COMSAT qui sera développée dans le cadre du projet à Leitrim sera transformée en installation principale. Les communications par satellite qui peuvent être collectées à partir de ce site représentent de la même manière [expurgé.]

Un autre document remis au CFIHP confirme également que « si [l’élément rédigé du plan] ne se concrétise pas, un site de formation prévu pour la SFC Leitrim sera transformé en une station de collecte à part entière ».

À l’origine, où le CST aurait-il voulu surveiller les communications par satellite?

Leitrim est bien situé pour surveiller les satellites INTELSAT stationnés au-dessus de l’océan Atlantique, qui assurent les communications entre les Amériques et l’Europe/Afrique. Il pourrait également surveiller de nombreux satellites nationaux qui desservent certaines parties des Amériques, tels que les satellites Morelos du Mexique et Brazilsats du Brésil, tous deux mis en place dans les années 1980. Mais c’est trop à l’est pour surveiller les satellites INTELSAT au milieu du Pacifique.

Ainsi, le CST aurait peut-être voulu construire un site distinct sur la côte Ouest à partir duquel collecter le trafic satellite entre l’Asie et l’Amérique du Nord et du Sud. Ou alors, il a peut-être cherché un site unique à partir duquel les satellites survolant à la fois l’Atlantique et le Pacifique – et partout entre les deux – pourraient être surveillés.

En route pour l’Alberta?

Un tel site aurait été possible dans le sud de l’Alberta, même si le satellite le plus à l’est au-dessus de l’Atlantique et le plus à l’ouest des satellites au-dessus du Pacifique ne seraient pas visibles. (L’arc de couverture s’étendrait d’environ 175 à 180 degrés est à 40 à 55 degrés ouest.)

Un tel site était-il envisagé ? Un autre document rendu public au FCFIS laisse entendre que c’est peut-être le cas.

Le document est une liste de dossiers liés au renseignement détenus par le Bureau du Conseil privé. Entre autres sujets, la liste contient plusieurs pages de dossiers liés au CST, dont deux ensembles de dossiers, tous deux établis en 1986, appelés « Sites de collecte – Alberta ».

Il est très peu probable que ces fichiers fassent référence à des sites de collecte de radio. Le Canada n’a pas eu de site de collecte de radio en Alberta depuis la fermeture du site de Grande Prairie de l’Armée canadienne en 1947, et je ne vois aucune raison pour laquelle le CST aurait envisagé d’ouvrir un nouveau site de collecte de radio dans la province dans les années 1980. L’un des principaux objectifs du projet de modernisation du CST était de réduire sa dépendance excessive à l’égard de la collecte de radio : la même année, l’ouverture de ces dossiers a permis de fermer le principal site de collecte de radio à Inuvik.

La réflexion sur les emplacements possibles d’un site de surveillance par satellite semble donc être une explication beaucoup plus probable à ces fichiers. En septembre, j’ai soumis une demande d’accès à l’information demandant que les documents contenus dans les dossiers soient divulgués. Nous attendons maintenant de voir ce que le BCP et le CST accepteront de publier.

Mais pourquoi attendre ?

En attendant, il est amusant de spéculer sur l’endroit où un site de collecte satellite en Alberta aurait pu être construit si le plan avait été réalisé.

Mon hypothèse la plus folle est que la Base des Forces canadiennes Suffield , la plus grande zone d’entraînement militaire au Canada, était le principal candidat du CST. Située à environ 50 km au nord-ouest de Medicine Hat, la base de 2 700 km² héberge également le RDDC Suffield (anciennement appelé Centre de recherches pour la défense Suffield).

La construction du site à Suffield aurait rendu la station CSE assez similaire à la station de recherche Yakima de la NSA , l’un des premiers sites ECHELON, qui était situé dans le centre d’entraînement Yakima de l’armée américaine, d’une superficie de 1 300 km², dans l’État de Washington, de 1974 à environ 2013. lorsque ses fonctions ont été transférées à la Buckley Air Force Base (maintenant Buckley Space Force Base).

Le CST aurait pu espérer que s’il construisait le site sur une base comme Suffield, son véritable objectif passerait inaperçu. Comme Yakima, Suffield aurait fourni un emplacement suffisamment grand pour garder les plats à l’abri des regards indiscrets sur un terrain déjà possédé par le ministère de la Défense nationale et avec des services de soutien déjà disponibles. La construction des paraboles aurait pu être expliquée comme un travail de recherche en communications associé au Centre de recherches pour la défense Suffield, tandis que la main-d’œuvre civile et militaire existante à la base aurait permis au personnel d’interception, principalement militaire, de se cacher à la vue de tous, attirant au moins potentiellement beaucoup moins d’attention. qu’un site indépendant nouvellement construit ne l’aurait fait.

La base était également bien desservie par des télécommunications de grande capacité, étant directement sur la route du système micro-ondes transcanadien.

Suffield semble donc être un candidat naturel.

Cependant, comme je l’ai dit, tout cela n’est que spéculation insensée. Il se pourrait bien que Suffield n’ait jamais été envisagé. Il se pourrait même que les dossiers « Sites de collecte — Alberta » ne soient pas liés aux propositions de surveillance par satellite du CST.

À notre connaissance, aucun site de collecte d’aucune sorte n’a été construit en Alberta depuis les années 1940. Il y a des raisons de croire qu’en 1992 le CST a étudié la possibilité de construire une station de surveillance par satellite distincte en Ontario, sur l’ancien site d’observatoire radio du Conseil national de recherches au lac Traverse, dans le parc Algonquin. Mais cela non plus n’a rien donné.

En fin de compte, Leitrim est devenu le principal site de surveillance par satellite du CST, et il demeure le principal site aujourd’hui. Des documents confirment que la surveillance INTELSAT associée au programme ECHELON s’est déroulée, mais il semble que cela se soit fait sans la construction d’un site distinct de surveillance par satellite en Alberta ou ailleurs.

Le BCP et le CST divulgueront-ils des informations supplémentaires qui feront la lumière sur ce que le CST a proposé, sur ce qui s’est produit et ce qui ne s’est pas produit, et pourquoi ces décisions ont été prises il y a 35 à 40 ans ? Cela reste à voir.

GUERRE ELECTRONIQUE 101 : Comprendre les bases et les Apllications

GUERRE ELECTRONIQUE 101 : Comprendre les bases et les Apllications

Les soldats de l’armée américaine affectés au peloton « Wild Bill », au 1er Escadron, au 7e Régiment de cavalerie et au 1er Bataillon, 4e Régiment d’infanterie, mènent une formation à la guerre électronique pendant la résolution combinée XV, le 23 février 2021, dans la zone d’entraînement de Hohenfels. CombinedResolve XV est un exercice multinational dirigé par le Département de l’armée et conçu pour renforcer l’état de préparation de la 1re Brigade blindée, de la 1re Division de cavalerie et améliorer l’interopérabilité avec les forces alliées et les pays partenaires pour combattre et gagner contre tout adversaire. (Photo de l’armée américaine par le Sgt. Julian Padua)

 

La guerre évolue constamment, les nouvelles technologies faisant passer les capacités opérationnelles des forces de l’imaginaire au réel. À l’ère de l’informatique, cela s’est manifesté par le développement de la guerre électronique (GE). La guerre électronique est un aspect souvent négligé de la guerre en raison de sa nature technique. Alors que l’individu moyen peut rapidement comprendre l’emploi des forces terrestres, navales ou aériennes conventionnelles, les capacités de guerre électronique défient toute explication simple. Tous les conflits depuis l’adoption de la radio incluent la guerre électronique. Dans les conflits futurs, la guerre électronique jouera sans aucun doute un rôle de plus en plus important à mesure que les armes de guerre gagneront en sophistication et en réseau. Il est donc important de définir ce qu’implique exactement la guerre électronique et comment elle a été utilisée dans le passé. 

1.0 : Définir la guerre électronique

En termes simples, la guerre électronique consiste à utiliser le spectre électromagnétique pour faciliter les opérations de combat ( source ). Comme le dit BAE Systems, « [d]offrir cet avantage critique pour soutenir la mission est la raison d’être de la guerre électronique (GE) » ( source ). Ce n’est qu’un aspect d’une opération militaire moderne, bien qu’important. Sur le champ de bataille moderne, la guerre électronique est un multiplicateur de force. Les multiplicateurs de force sont des composants de soutien qui améliorent les capacités de mission d’une unité donnée ( source ). 

« Le but de la guerre électronique est de priver l’adversaire de l’avantage du spectre électromagnétique et de garantir un accès amical et sans entrave au spectre électromagnétique. »  

OTAN

La guerre électronique combine donc toute la suite des aspects offensifs, défensifs et de soutien. Ceux-ci seront chacun explorés. Il est important de comprendre que ces capacités sont complémentaires. Le brouillage radar, une facette des attaques électroniques, peut également remplir un rôle de protection électronique. De même, les véhicules équipés pour la guerre électronique ne sont pas alignés sur un aspect de la guerre électronique. En règle générale, ils peuvent mener l’ensemble de la triade d’opérations.

2.0 : Support électronique

Le support électronique (ES) est la partie assistante de la guerre électronique. ES est « concerné par [la] détection, la radiogoniométrie, la localisation, l’interception, l’identification, l’enregistrement et l’analyse des signaux radar et de communication » ( source ). Cela comprend le radar, le sonar, l’équipement radiogoniométrique, l’IFF, etc. Si vous voyez une cible en premier, vous pouvez tirer en premier. Si vous tirez en premier, vous avez de meilleures chances d’éliminer la menace ( source ). Mieux encore, grâce à la reconnaissance des points forts et faibles de l’ennemi, les unités peuvent être guidées pour infliger un maximum de dégâts avec un minimum de pertes pour les forces amies. Dans la terminologie de l’OTAN, on parle de mesures de soutien électronique (ESM).

2.1 : Étude de cas /// Opération Iraqi Freedom

Au cours de l’opération Iraqi Freedom, la troupe Y des Royal Marines a utilisé la guerre électronique avec beaucoup d’efficacité. La troupe Y est la première unité de première ligne de renseignement électromagnétique (sigint) de l’unité. Pour l’invasion de 2003, il s’est déployé avec 40 Commandos et les Queen’s Royal Dragoons ( source ). Grâce aux communications interceptées, la troupe Y a permis à ces unités de contourner les embuscades des Fedayin tendues le long de la poussée vers Bassorah ( source ). En outre, la troupe Y a traqué des membres clés baasistes à Bassorah ( source ). Cela a permis aux forces britanniques de lancer des attaques précises pour cibler ces menaces potentielles lors de la sécurisation de la ville.

Membres du peloton de mortiers 40 Royal Marine Commando, 2004. La troupe Y, intégrée à l’unité pendant l’opération Iraqi Freedom, a joué un rôle essentiel dans la fourniture de capacités de guerre électronique au groupement tactique. Image originale : https://collection.nam.ac.uk/detail.php?acc=2005-01-67-38

2.2 : Étude de cas /// Opération Tempête du Désert

Les avions aéroportés d’alerte et de contrôle (AWACS) de la coalition ont facilité la réussite de la campagne aérienne contre l’Irak lors de l’opération Desert Storm ( source ). Les AWACS étaient essentiels pour guider les frappes sur la cible et identifier les amis des ennemis ( source ). Desert Storm reste la plus grande campagne aérienne depuis la Seconde Guerre mondiale grâce aux ES fournis par ces contrôleurs AWACS ( source ).

Un système d’alerte et de contrôle des aéronefs E-3 de l’USAir Force (AWACS) patrouille dans l’espace aérien irakien et syrien dans le cadre de l’opération inhérente résoudre, le 27 novembre 2017. L’AWACS E-3 fournit une capacité de contrôle aérien tactique sur un espace aérien contesté avec un terrain limité radar lors de missions de combat pour les forces américaines et de la coalition. Une telle capacité a permis le succès de l’opération Tempêtes du désert. (Photo de l’US Air Force par le sergent technique Gregory Brook). Source originale : https://www.dvidshub.net/image/4036721/awacs-patrols-skies

2.3 : Étude de cas /// Guerre des Malouines

Les échecs en ES peuvent être dangereux. Lors de la guerre des Malouines , le HMS Sheffield a coulé à cause d’une frappe de missile Exocet ( source ). Bien que capable de détecter une telle attaque, une série d’échecs en cascade a fait que la frappe est passée inaperçue jusqu’à ce qu’il soit trop tard ( source ). La transmission d’un autre navire britannique a « masqué » le radar de Sheffield, empêchant l’identification de l’avion qui a lancé la frappe ( source ). Un navire ami avait en effet identifié le Super Étendard transportant le missile, mais Sheffield a ignoré l’avertissement en raison de plusieurs jours de fausses alarmes ( source ). En conséquence, le navire était en veille défensive, avec la moitié de l’équipage au repos ( source ). Le résultat final de ces échecs dans la conduite correcte de l’ES a été la mort de 20 membres d’équipage, 26 autres blessés et la première perte au combat d’un navire de la Royal Navy depuis la Seconde Guerre mondiale ( source ).

Le HMS Sheffield après avoir subi une frappe de missile Exocet. L’incapacité/l’échec du navire à effectuer correctement l’ES a fait 46 victimes, dont 20 morts. Source originale : https://i.imgur.com/ygELfvh.jpg

3.0 : Attaque électronique

L’attaque électronique (EA) utilise intentionnellement le spectre électromagnétique pour perturber l’ennemi ( source ). Il est souvent utilisé avec l’expression « [d]interrompre, nier, dégrader, détruire ou tromper » ( source ). Cela peut se faire en première ligne, dans les zones arrière ou même viser les infrastructures situées à l’intérieur de leurs frontières. Cela peut impliquer la destruction physique d’une cible ou simplement dégrader l’utilité du spectre électromagnétique pour l’ennemi ( source ). Des exemples du premier incluent le HARM air-sol, ou missile anti-radiation à grande vitesse, qui se verrouille sur les radars ennemis émetteurs. Parmi ces derniers, citons les brouilleurs de radar, qui aveuglent ou perturbent les opérations radar de l’ennemi, entravant ainsi les capacités de défense aérienne ( source ). 

3.1 : Étude de cas /// Campagne aérienne de tempête du désert

La campagne aérienne de l’opération Desert Storm est un brillant exemple des capacités d’EA. Le système de défense aérienne intégré irakien, IDAS, était l’un des plus sophistiqués technologiquement au monde au moment du début des hostilités ( source ). La société RAND estime que l’Irak détenait 16 000 missiles sol-air (SAM) ( source ). Cependant, aux premières heures du 17 janvier 1991, un raid audacieux des AH-64 Apache a détruit une installation radar fournissant des ES à quatre bases aériennes irakiennes et à Bagdad, annulant cet avantage ( source ). Selon les mots du commandant des forces de la coalition, cela a « arraché les yeux » à l’IDAS irakien ( source ). Dans la première heure, les forces de la coalition ont détruit le « cœur » de l’IDAS irakien ( source ). En 36, il fut pratiquement éliminé ( source ).

Un F-4 Phantom II menant une mission Wild Weasel lors de l’opération Desert Storm, armé d’AGM-88 HARM (missile anti-radiation à grande vitesse). De telles missions, composante de l’EA, ont été essentielles dans SEAD et DEAD, permettant le succès de la campagne aérienne. Image originale : ID de l’US Air Force : DFSC7802091

Les semaines suivantes verraient les AWACS brouiller les radars et les communications ennemis ainsi que la suppression et la destruction des défenses aériennes ennemies, SEAD/DEAD, à travers des missions Wild Weasel ( source ).

3.2 : Étude de cas /// Campagne Desert Storm Ground

Sur le terrain, les équipes SAS ont détruit des câbles à fibres optiques irakiens sécurisés ( source ). Cela a contraint l’armée irakienne à intervenir sur les ondes, où le trafic pouvait être intercepté. Les forces de la coalition ont diffusé à pleine puissance les enregistrements du trafic radio antérieur pendant la campagne terrestre ( source ). Cela a trompé les Irakiens qui interceptaient ces communications en leur faisant croire qu’une force se déplaçait ailleurs ( source ). Les agents du renseignement ont distribué de faux ordres, semant encore plus la confusion dans les unités irakiennes ( source ).

SAS britannique pendant l’opération Desert Storm, dont l’un porte une tenue appropriée à la région. Les forces spéciales ont mené des opérations de guerre électronique essentielles pendant la campagne. Source originale : https://i.imgur.com/AjmYqEh.jpg

Le résultat de la guerre du Golfe fut une victoire éclatante de la coalition. Les commentateurs y font souvent référence comme la première « guerre de l’information » où la guerre électronique est passée « de manière décisive d’un rôle de soutien à un rôle de combat » ( source ). 

4.0 : Protection électronique

Le compteur de l’EA est la protection électronique (EP). L’EP, comme son nom l’indique, implique la protection des capacités amies d’utiliser le spectre électromagnétique ( source ). Cela inclut l’EA des amis et des ennemis ( source ). S’il est appliqué correctement, le PE est difficile à identifier. Cela signifierait que les choses se passeraient comme d’habitude, y compris en ce qui concerne la conduite d’EA et d’ES. Compte tenu de la dépendance à cet égard pour la communication, le transfert de données et le ciblage, l’EP a été au centre des efforts militaires visant à moderniser les capacités de guerre électronique ( source ). Compte tenu de la grande diversité des cibles potentielles de l’ÉE, les technologies et les procédures ne sont pas toujours universellement protectrices. Le cryptage fonctionne bien pour empêcher l’interception ennemie des communications radio, mais ne fonctionnerait pas lorsqu’il était appliqué au brouillage radar. Les leurres jouent un rôle déterminant dans la prévention des frappes de missiles anti-radiations ou infrarouges, mais ne seraient pas applicables si l’ennemi brouille les communications ou le radar. L’EP est donc plus spécialisée que les autres écoles de guerre électronique.

4.1 : Étude de cas /// Heures d’ouverture de la guerre russo-ukrainienne

L’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 s’est ouverte de manière tristement célèbre avec un assaut largement médiatisé sur l’aérodrome d’Hostomel, à seulement 10 km au nord-ouest de Kiev ( source ). L’EA russe a empêché les défenses aériennes ukrainiennes autour de la capitale d’abattre les hélicoptères qui s’approchaient, permettant ainsi aux formations VDV d’atterrir et de retenir l’aéroport pendant plusieurs heures ( source ). De plus, la dégradation de ce réseau a permis aux avions russes de frapper profondément en Ukraine, frappant plus de 100 cibles, notamment des installations radar à longue portée, des bases et des sites de stockage de munitions ( source ). Cela constitue un sérieux manque d’EP de la part des forces ukrainiennes, qui avaient déjà affronté les capacités russes de guerre électronique lors de l’invasion de la Crimée en 2014 ( source ). 

Des avions de combat survolent une ville peuplée d’Ukraine. Les premières guerres mondiales russes, lors de leur invasion de l’Ukraine, permettaient aux avions à réaction de parcourir le ciel sans craindre d’attaques au sol, un aspect de la guerre perdue depuis.

4.2 : Étude de cas /// Guerre russo-ukrainienne

Cependant, alors que la progression vers Kiev échouait, l’EA russe ne pouvait plus priver les forces ukrainiennes de l’utilisation du spectre électromagnétique sans faire de même avec leurs unités de première ligne ( source ). Le RUSI, le Royal United Services Institute, qualifie cela de « fratricide électronique » ( source ). Les forces russes n’ont pas pu communiquer efficacement, aggravant une situation déjà chaotique. Le manque de préparation – les unités n’étaient informées de leurs missions que 24 heures avant le jour J – signifiait que les forces situées sur le même axe d’attaque n’avaient pas le temps d’échanger des clés de chiffrement ( source ). La dégradation générale du radar des deux côtés a permis aux avions de faire de profondes incursions dans les zones arrière en grande partie sans être inquiétés ( source ). À peine une semaine après le début du conflit, l’EA russe a en grande partie cessé ( source ).

Les forces ukrainiennes posent avec un radar de surveillance du champ de bataille SNAR-10M1 capturé. L’incapacité de fournir une EP adéquate et l’offensive hésitante ont amené les forces russes à abandonner ce véhicule, car il serait inutile avec des EA russes sophistiqués contre les radars dans la zone d’opération. Source originale : https://www.oryxspioenkop.com/2022/02/attack-on-europe-documenting-equipment.html

La guerre continue toujours. Cependant, il est clair que l’arrêt de l’EA est le résultat de la mauvaise qualité du PE russe. Les avions épousent le terrain pour réduire la possibilité d’un verrouillage radar des SAM ( source ). L’utilisation de drones militaires et commerciaux, facilement brouillés lorsque la guerre électronique fonctionne comme prévu, se poursuit à un rythme effréné ( source ). Le manque de radios cryptées en Russie signifie que les forces ukrainiennes pourraient intercepter les communications et frapper les quartiers généraux à volonté ( source ). 

5.0 : Résumé

La guerre électronique fait partie intégrante de tout conflit moderne. La capacité de dégrader la coordination et les représailles de votre ennemi a toujours été un sujet d’un immense intérêt pour les penseurs militaires. La guerre électronique constitue l’aspect le plus moderne de ce désir et confère des capacités sans précédent aux forces capables de bien la mener. Ne pas le faire entraînerait une guerre d’usure sanglante, comme on le voit actuellement dans la guerre russo-ukrainienne.