Un aperçu complet des exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan

Un aperçu complet des exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan

Un aperçu complet des exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan

  • 23 décembre 2024

Lors de la montée des hostilités au Haut-Karabakh en septembre dernier, les vols de fret de l’Azerbaïdjan vers Israël ont sensiblement augmenté. Entre mars et septembre 2023, au moins 11 vols ont quitté la base aérienne d’Ovda, dans le sud d’Israël, à destination de Bakou [ source ]. Cela représente 72 vols en 7 ans vers l’Azerbaïdjan. La base aérienne d’Ovda, qui était auparavant un aéroport civil commun, est techniquement fermée [ source ]. Les relations cordiales entre Israël et l’Azerbaïdjan sont renforcées par un désir mutuel de voir un Iran agressif contenu.

Les exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan sont bien documentées. Une grande attention est accordée à l’impact des systèmes d’armes israéliens avancés sur le conflit qui a duré plusieurs décennies entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Dans quelle mesure les armes israéliennes ont-elles contribué à la victoire finale de l’Azerbaïdjan sur l’Arménie ? Les armes israéliennes font-elles de l’Azerbaïdjan un concurrent de l’Iran ? Les armes israéliennes permettraient-elles d’égaliser les chances dans un conflit de faible intensité avec Téhéran ?

  1. SilkWayAirline Express

SilkWayAirline est une compagnie aérienne privée azerbaïdjanaise de fret qui dessert plus d’une demi-douzaine de destinations. Sa flotte se compose principalement d’Ilyushin Il-76TD et de deux Boeing 747. Au début de la guerre du Haut-Karabakh en 2020, des allégations ont fait surface selon lesquelles SilkWay avait été engagée par le gouvernement azerbaïdjanais pour expédier des armes de fabrication israélienne en Azerbaïdjan. Mais dans quelle mesure ces affirmations sont-elles exactes ? Passons en revue certaines des allégations les plus incendiaires formulées à propos de SilkWay.

Un SilkWay Il-76TD atterrissant à l’aéroport de Trollenhagen. (Avec l’aimable autorisation de bomberpilot, image modifiée) Ce fichier est sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 Generic.

  • Selon un groupe d’investigation bulgare, SilkWay « exploite » une faille juridique dans la réglementation aérienne en demandant des exemptions diplomatiques [ source ].
  • Cette exemption permet à SilkWay d’envoyer par exemple des obus au phosphore blanc dans les zones de conflit. L’ambassade d’Azerbaïdjan à Sofia a catégoriquement démenti ces accusations [ source ].
  • SilkWay a été accusé d’avoir mené des « vols secrets » pour le compte du ministère américain de la Défense en soutien aux opérations du commandement des opérations spéciales américaines (USSOCOM) en Afghanistan [ source ].
  • L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis utiliseraient des avions de la SilkWay pour approvisionner les militants en Syrie et en Irak en armes fabriquées en Europe de l’Est. Ces livraisons sont délibérément masquées par des intermédiaires diplomatiques [ source ].
  • Certaines de ces armes auraient été récupérées par des militants de l’EI en Syrie [ source ].

Les preuves que SilkWay est le principal transporteur d’armes du gouvernement azerbaïdjanais ne sont en effet que circonstancielles. Mais les circonstances qui créent ce corpus de preuves sont également abondantes. Et malgré l’insistance du gouvernement azerbaïdjanais auprès de ses homologues bulgares sur le fait que SilkWay ne transporte pas de marchandises potentiellement dangereuses dans son espace aérien, leurs réfutations ne sont pas particulièrement convaincantes.

1.1 Explications improbables

Par exemple, si SilkWay est effectivement une compagnie aérienne privée, pourquoi le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a-t-il pris la peine de réfuter ces allégations ? Pourquoi le gouvernement azerbaïdjanais se donne-t-il la peine de réfuter des allégations incendiaires à propos d’une compagnie aérienne qui n’a apparemment aucun rapport avec ses objectifs de politique étrangère ?

En 2011, un Il-76 de la SilkWay (4K-AZ55) a été perdu lors d’un incident de « vol contrôlé vers le terrain » (CFIT) à 25 km de la base aérienne de Bagram. De plus, en 2016, un An-12 de la SilkWay a été perdu lors d’un décollage raté sur la base aérienne de Dwyer à Lashkargah. Ces incidents sont bien documentés et reconnus. Si la SilkWay ne transporte pas de munitions pour l’USSOCOM, que faisaient ses avions à Bagram et à Lashkargah ?

1.2 La connexion Ovda

Comme mentionné précédemment, la base aérienne d’Ovda est une installation située dans les déserts du sud d’Israël. Au départ, l’aéroport servait l’industrie touristique de la station balnéaire d’Eilat, sur la mer Rouge. C’était le cas jusqu’à ce qu’il soit remplacé par l’aéroport international de Ramon en 2019 [ source ]. Bien qu’il ne soit vraiment fonctionnel que pendant la haute saison touristique hivernale, la fréquence des vols vers Ovda était le résultat direct de l’accord Open Sky de l’UE avec Tel Aviv [ source ].

Mais Ovda n’était pas vraiment en faillite, comme le laissent entendre les médias. Elle est restée fonctionnelle en tant que base aérienne militaire. Il semblerait que l’une de ses principales fonctions soit de faciliter les exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan.

L’importance d’Ovda était suffisamment évidente pour justifier qu’elle soit prise pour cible par les milices mandatées par l’Iran. En avril de cette année, par exemple, la Résistance islamique en Irak (IRI), soutenue par l’Iran, a lancé plusieurs drones chargés d’explosifs vers la base [ source ]. L’IRI a publié des images de missiles de croisière al-Arqab sur son site Telegram, ce qui indique clairement que l’Iran a directement fourni les munitions utilisées dans l’attaque [ source ].

1.3 D’une pierre deux coups

En ciblant des bases comme Ovda, les Iraniens semblent avoir fait d’une pierre deux coups. Certes, la destruction de toute infrastructure civile ou militaire israélienne s’inscrit dans l’objectif général de l’Iran de rendre la vie dure à Tel-Aviv. Mais il se peut aussi qu’il s’agisse d’une revanche tacite pour la coopération semi-ouverte de l’Azerbaïdjan avec Israël. Passons en revue ce que nous savons d’Ovda et de sa relation avec SilkWay :

  • Les avions de SilkWay sont régulièrement surveillés à l’arrivée et au départ d’Ovda, qui est désormais une installation exclusivement militaire.
  • Les attaques répétées des milices mandatées par l’Iran indiquent qu’Ovda est suffisamment importante stratégiquement pour être détruite à l’aide de missiles de croisière.
  • Les combats de SilkWay vers Ovda sont assez réguliers.

Il existe de nombreuses allégations selon lesquelles les agents du Mossad qui ont volé les données nucléaires iraniennes ont transité par l’Azerbaïdjan [ source ]. De plus, les relations de l’Azerbaïdjan avec l’Iran sont bien plus conflictuelles qu’on pourrait le croire. La coopération énergétique de l’Iran avec l’Arménie est née de la crainte de perdre un corridor terrestre au profit de l’Arménie et de l’espace plus vaste de l’OTSC.

L’Iran a ainsi construit plusieurs lignes de transmission d’énergie vers l’Arménie à travers sa petite ouverture vers le Caucase [ source ]. De plus, les Iraniens ont une longue histoire de fourniture d’armes et de munitions aux Arméniens, depuis les années 1990 [ source ]. Pour aggraver les tensions, Bakou a toujours exprimé un certain niveau de soutien au séparatisme azéri dans le nord de l’Iran [ source ]. Cibler délibérément Ovda ne nuit pas seulement à Israël, mais aussi à l’autre antagoniste régional de l’Iran, l’Azerbaïdjan.

  1. Alors, quelle est la grande idée ?

Et alors, pourrait dire un cynique. De nombreux pays achètent en permanence des armes dans le monde entier. Israël n’est qu’un marchand parmi d’autres sur un immense marché mondial. C’est vrai, mais c’est certainement à côté de l’essentiel.

En tant qu’ancienne république satellite de l’Empire soviétique, l’armée azerbaïdjanaise a utilisé du matériel russe d’occasion tout au long des années 1990 et au début des années 2000. Et une grande partie de ce matériel russe ex-soviétique n’est tout simplement pas très bon, par rapport à ses homologues modernes.

Le S-200 Angara

Prenons par exemple le système de missiles S-200 Angara , utilisé à la fois par l’Azerbaïdjan et l’Iran. L’Angara est désuet. Ses missiles sont plutôt gros et encombrants et ne se manœuvrent pas aussi bien que les missiles de défense aérienne modernes. Son seul argument de vente est peut-être sa portée de 240 km, contre 150 km pour un Patriot. Et il peut certainement lancer une ogive à fragmentation HE de 220 kg sur des avions plus gros et plus lents [ source ]. En effet, les Ukrainiens ont abattu un avion russe Beriev A-50 AEW&C en février à environ 190 km des lignes de front [ source ].

2.1 Améliorations de la défense aérienne dans tous les domaines

Mais le S-200 n’est vraiment utile que pour les avions de grande taille et encombrants. Il est tombé en désuétude à la fin des années 60 précisément parce que l’US Air Force a développé des avions de bombardement plus légers, plus rapides et encore plus furtifs. Pensez à toutes les vidéos que vous avez vues sur les champs de bataille d’Ukraine. Pour chaque vidéo d’un bombardement de Su-25, vous pouvez probablement la comparer à 100 vidéos d’un petit quadricoptère miniature larguant une seule grenade dans la tourelle ouverte d’un T-90 ou d’un T-72 et faisant exploser le tout en orbite terrestre haute.

Le visage de la guerre aérienne a radicalement changé depuis la guerre froide. Les menaces ne viennent plus des bombardiers stratégiques comme le B-1 Lancer, mais des drones commerciaux de vos voisins. De plus, les avions de combat de 4e et 5e générations sont bien plus agiles et furtifs que leurs homologues de 3e génération. Alors, où en sont les armées comme celles de l’Azerbaïdjan ou de l’Iran ?

  • Les systèmes iraniens S-200 sont progressivement remplacés par les Talash 2/3, qui bénéficient d’une portée comparable de 150 à 200 km [ source ].
  • Le commandant adjoint de la base de défense aérienne de Khatam Al-Anbia, le général AlirezaElhami, a spécifiquement déclaré que le système Talash serait déployé dans les régions frontalières occidentales [ source ].
  • L’Azerbaïdjan utilise désormais des systèmes de missiles Barak 8, beaucoup plus agiles que le S-200. De plus, Bakou a acquis en 2021 le système SPYDER, à plus courte portée mais plus agile [ source ].

L’acquisition frénétique d’armes israéliennes par l’Azerbaïdjan est un indicateur assez fort que les hauts gradés de l’armée à Bakou se rendent compte que le visage de la guerre a radicalement changé, que les vieilles antiquités soviétiques ne suffiront tout simplement plus contre un Iran qui se vante lui-même de ses propres prouesses de modernisation.

2.2 Fusils d’assaut modernes

L’Iran et l’Azerbaïdjan ne se contentent pas de réinventer les équipements de gros calibre, comme les missiles antiaériens. Ces deux pays ont récemment introduit de nouvelles améliorations pour les fusils de service individuels portés par leurs troupes. Dans le cas de l’Iran, Téhéran a introduit de nouvelles copies produites localement du Heckler& Koch HK416 pour ses troupes de première ligne.

Le fusil de service individuel Masaf est un véritable atout pour l’Iran dans la rétro-ingénierie des armes dont il ne devrait pas être le propriétaire [ source ]. Chambré pour des cartouches de 7,62 x 51 mm et d’une portée efficace de 800 mètres, le Masaf s’éloigne certainement des fusils de type Kalachnikov standard largement utilisés par les forces de sécurité iraniennes.

L’Azerbaïdjan équipe régulièrement ses unités des forces spéciales avec des fusils d’assaut de fabrication israélienne, qui s’éloignent également considérablement du fusil standard de type Kalachnikov. Les unités des Marines et des Forces spéciales utilisent désormais les fusils IWI Tavor X95 et Tavor TAR-21. Les deux fusils peuvent accepter des munitions OTAN de 5,56 × 45 mm et plus particulièrement des munitions .300 AAC Blackout. Le passage aux munitions standard de l’OTAN est très révélateur.

2.2.1 Cartouches standard de l’OTAN

Certains lecteurs connaissent peut-être bien la puissance de performance relative du 5.56 par rapport au 7.62. Oui, il est vrai que les balles de 7.62 peuvent délivrer un uppercut mortel par rapport au 5.56. Mais la puissance relative délivrée par le 7.62 n’est pas le point important.

En cas de guerre entre l’Iran et l’Azerbaïdjan, les pays de l’OTAN peuvent rapidement livrer à l’Azerbaïdjan de grandes quantités de munitions utilisables. L’utilisation de munitions aux normes de l’OTAN témoigne également de l’ambition implicite de l’Azerbaïdjan de mieux intégrer son armée dans la sphère géopolitique occidentale. Les exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan ne sont qu’un moyen d’atteindre cet objectif.

2.2.2 Rondes de blackout

(AVERTISSEMENT : l’auteur possède une arme à feu chambrée pour le calibre .300 BLK. Ceci n’est en aucun cas destiné à servir de publicité pour les produits d’Advanced ArmamentCorporation  )

La capacité du Tavor à utiliser des cartouches Blackout de calibre .300 AAC peut également donner un léger avantage aux forces spéciales azéries. Pour ceux qui ne connaissent pas, les cartouches Blackout sont un ajout relativement nouveau à la panoplie d’options de munitions. Ayant personnellement utilisé des cartouches de calibre .300 BLK, la sensation réelle de la cartouche en tant que cartouche intermédiaire ne s’écarte pas considérablement des cartouches standard de l’OTAN en termes d’exécution et de performances générales des armes à feu.

La seule différence notable qui permettrait à cette munition de se démarquer de ses concurrentes est sa performance subsonique lorsqu’elle est utilisée avec des silencieux. La munition a été spécialement conçue pour fonctionner à des seuils sonores inférieurs à ceux des autres cartouches intermédiaires sans sacrifier sa puissance d’arrêt. Mais cela rend-il vraiment les forces spéciales azéries plus meurtrières et silencieuses qu’auparavant ?

Prenons comme exemple l’expérience du commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM) :

  • SOCOM a présenté le Sig Sauer MCX Rattler comme sa nouvelle arme de défense personnelle en 2022 [ source ].
  • Le Rattler a la possibilité d’être chambré avec du 5,56 OTAN et du .300 Blackout [ source ].
  • Le Rattler est un fusil relativement petit avec un canon mesurant 5,5 pouces. Avec des canons plus courts, la vitesse moyenne des balles commence à diminuer.
  • Voici la balle BLK. Malgré le canon plus court du Rattler, la balle frappe plus fort à la sortie et conserve une puissance d’arrêt similaire à celle du 5,56 OTAN [ source ].

Maintenant, ajoutez un silencieux et vous obtenez un fusil compact puissant, mortel et silencieux. Dans un futur engagement potentiel, les forces spéciales azerbaïdjanaises pourront certainement capitaliser sur l’avantage offert par les armes israéliennes. Le projectile Blackout n’est en aucun cas une solution miracle. En fait, il est relativement coûteux. De plus, avoir une armée qui utilise une grande variété de munitions est un cauchemar logistique. On ne peut pas dire dans quelle mesure l’Azerbaïdjan pourra s’adapter aux nouvelles exigences logistiques ou dans quelle mesure il pourra équiper ses unités de forces spéciales avec un type de munitions unique.

2.3 Nouvelles plateformes ISR

Les drones de combat israéliens ont peut-être joué un rôle important dans la victoire de l’Azerbaïdjan lors de sa guerre de six semaines contre l’Arménie en 2020 [ source ]. Les drones suicide israéliens Harop, par exemple, ont joué un rôle décisif dans l’élimination des blindés lourds arméniens et dans le renforcement de la portée de l’Azerbaïdjan sur le territoire arménien.

L’utilisation de drones suicide israéliens a été si prolifique et efficace que même l’armée américaine en a pris note et a commencé à ajuster sa planification stratégique pour les engagements futurs en conséquence [ source ]. L’arsenal renforcé de systèmes aériens sans pilote de l’Azerbaïdjan ne se limite pas aux drones suicide. Les nouveaux ajouts d’Israël comprennent :

  • ElbitHermes 450
  • Héron IAI
  • Recherche IAI
  • Orbiteur de défense aéronautique
  • Drone tactique Aerostar

Dans le cas du Defense Orbiter et du drone Aerostar, tous deux sont autorisés à être produits en Azerbaïdjan [ source ]. La grande majorité de la flotte de drones ISR d’Azerbaïdjan est de fabrication israélienne. Dans un sens, sans Israël, l’Azerbaïdjan n’aurait pas le même niveau de connaissance du champ de bataille ou de la situation tactique. Dans la guerre moderne, ce type de connaissance de la situation sur un espace de bataille peut vraiment faire ou défaire le succès d’un engagement militaire.

  1. Évaluation et synthèse

La question que nous avons posée au début de cet article est, bien sûr, vague. Dans quelle mesure les armes israéliennes ont-elles joué un rôle dans la victoire finale de l’Azerbaïdjan sur l’Arménie ?

Les armes israéliennes font-elles de l’Azerbaïdjan un concurrent de taille face à l’Iran ? Dans le cas de l’Arménie, c’est presque certain. L’Azerbaïdjan a complètement écrasé l’armée arménienne en 2020, en grande partie grâce à ses systèmes de défense aérienne plus robustes. De plus, il a pu décapiter les lignes d’approvisionnement profondément en territoire arménien avec des munitions suicides, avant que ces lignes d’approvisionnement n’aient le moindre espoir d’atteindre les lignes de front [ source ]. La paralysie arménienne a rapidement suivi.

3.1 Concurrence quasi-égale avec l’Iran

Dans le cas de l’Iran, les nouveaux systèmes d’armes israéliens de l’Azerbaïdjan lui ont permis de se mettre au même niveau que son voisin du sud. Pour être clair, l’Azerbaïdjan dispose d’une force aérienne bien plus réduite que son homologue iranien.

Mais si la guerre russo-ukrainienne nous a appris quelque chose, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une force aérienne plus importante et plus sophistiquée pour arrêter un adversaire plus puissant. Il suffit de refuser l’accès à l’espace aérien et d’attacher une grenade à un quadricoptère. Les systèmes de défense aérienne israéliens comme le Barak-8 permettent certainement à l’Azerbaïdjan de le faire. Les futures exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan pourraient également inclure des drones de type UCAV plus mortels.

  1. Conclusion

Les nouveaux ajouts israéliens à l’arsenal militaire de l’Azerbaïdjan rendent certainement son armée beaucoup plus meurtrière. En fait, il n’est pas exagéré de dire que les forces militaires azerbaïdjanaises ont désormais un avantage qualitatif par rapport à leurs homologues iraniennes. L’Iran dispose de moyens importants et d’une profondeur stratégique, mais les récentes améliorations apportées par l’Azerbaïdjan devraient donner matière à réflexion à Téhéran. Il est certainement probable que les exportations d’armes israéliennes vers l’Azerbaïdjan se poursuivront pour cette même raison.

YAL-1 : système laser aéroporté de Boeing

YAL-1 : système laser aéroporté de Boeing

YAL-1 : système laser aéroporté de Boeing

  • 31 décembre 2024

Les lasers sont un élément emblématique de la science-fiction militaire et, pour les observateurs occasionnels, ils semblent encore bien loin d’être une réalité. Ce n’est pas le cas ; plusieurs pays ont développé des lasers à des fins militaires, notamment de défense ponctuelle. Le Boeing YAL-1 représente une approche unique de cette tendance et fait donc l’objet de cet article.

1.0. Le YAL-1 : Qu’est-ce que c’est ?

Le Boeing YAL-1 est un système d’armes autrefois utilisé par l’ US Air Force (USAF) ( source ). Il est également connu sous le nom de laser aéroporté de l’USAF (ABL), YAL-1 étant son nom opérationnel ( source ). Un laser chimique à oxygène et iode (COIL) installé sur le nez d’un Boeing 747-400F modifié est à la base de l’ABL ( source ). Les sous-traitants de la défense ont conçu le YAL-1 pour intercepter et détruire les missiles balistiques tactiques de théâtre pendant leur phase de lancement ( source ). Les cibles incluraient le tristement célèbre Scud et peut-être les ICBM ( source )( source ).

Images B-Roll des tests du YAL-1.

2.0. Le développement des lasers militaires

Dans les années 1970, les experts en défense ont identifié les lasers comme une technologie prometteuse pour lutter contre les menaces aériennes, notamment les avions et les missiles ( source ). La Defense Advanced ResearchProjects Agency (DARPA) a été à l’origine des premiers concepts, tels que le Baseline Demonstration Laser (BDL) en 1973 ( source )( source ).

2.1. Conceptions parallèles

En collaboration avec l’US Navy et Northop Grumman, la DARPA a développé le laser de l’Advanced ResearchProjects Agency (ARPA) peu de temps après ( source )( source ). L’ARPA a abattu avec succès un missile lors d’un test de l’US Navy en 1978 ( source ). En 1980, la DARPA et Northop Grumman ont conçu conjointement le laser chimique avancé à infrarouge moyen (MIRACL), le premier laser capable de produire un mégawatt d’énergie ( source )( source ).

2.2. BOBINE

Le laboratoire d’armes de l’armée de l’air a testé pour la première fois un COIL en 1977, mais le développement s’est poursuivi au cours des décennies suivantes ( source ). Les COIL de la fin des années 90 étaient huit fois plus puissants que les générations précédentes ( source ). L’efficacité du COIL, comparée à d’autres systèmes, est la raison pour laquelle il constitue la base du laser aéroporté utilisé par l’USAF ( source ).

La complexité des systèmes de l'[ABL] est comparable à celle d’une raffinerie de pétrole

John Kalita, chef de projet du Laboratoire d’intégration des systèmes [ source ]

Il comprend six systèmes interconnectés de la taille d’une berline, chacun pesant environ 3 000 kg (6 500 lb) ( source ). Chacun de ces systèmes comporte 3 600 pièces individuelles ( source ). Les COIL créent suffisamment d’énergie en cinq secondes pour « alimenter un foyer typique pendant plus d’une heure » ( source ). La source de cette immense énergie provient de réactions chimiques. Le peroxyde d’hydrogène se désintègre pour produire de l’oxygène, qui à son tour dynamise l’iode ( source ). 

Ce processus nécessite bien sûr du carburant. La taille, le poids et les besoins en carburant du COIL nécessitent une cellule de grande taille, pour laquelle le Boeing 747 est un choix simple ( source ). L’arrière du 747 abrite le COIL ; le nez distinctif du YAL-1 est le faisceau et le système de contrôle de tir ( source ).

2.3. Histoire des débuts des lasers aéroportés

L’USAF a effectué ses premiers tests sur l’efficacité des lasers aéroportés en 1981 ( source ). Un KC-135 fortement modifié a utilisé COIL dans un rôle de défense ponctuelle, détruisant cinq AIM-9 Sidewinder et un drone de missile de croisière ( source ). Le programme a pris fin en 1984 en raison de son impraticabilité ; il s’agissait avant tout d’une preuve de concept ( source ). Les dommages causés à la cellule par les contraintes vibratoires et les perturbations atmosphériques du laser provoquant des « tremblements » ont dissuadé toute expérimentation future ( source ). En 1988, le véhicule a volé jusqu’à être stocké au Musée national de l’US Air Force ( source ). Il y est toujours à ce jour ( source ).

 

Le NKC-135A, modifié avec un système COIL, au Musée national de l’armée de l’air américaine peu après sa retraite. Source originale : https://web.archive.org/web/20150722020529/http://www.nationalmuseum.af.mil/factsheets/factsheet.asp?id=787

2.4. Renouveau et expérimentation

La menace de frappes de missiles Scud sur les forces de la coalition pendant la guerre du Golfe de 1991 a renouvelé l’idée des systèmes laser aéroportés ( source ). En 1994, le ministère américain de la Défense (DoD) a attribué des contrats de développement à deux équipes dirigées respectivement par Rockwell International et Boeing ( source ). L’USAF prévoyait alors de découvrir comment l’atmosphère déforme les propriétés physiques des armes laser et comment contrer ce phénomène ( source ). Un C-130 modifié a mené l’expérience Airborne Laser Extended AtmosphericCharacterizationExperiment (ABLE-ACE) en 1995 ( source ). ABLE-ACE a découvert que l’optique adaptative pouvait corriger le « jitter » des faisceaux laser, prouvant que de tels dispositifs avaient une utilisation pratique ( source ). 

2.5. Développement du YAL-1

En 1996, le ministère de la Défense américain a accordé à l’équipe de Boeing (composée de Lockheed-Martin et de Northop Grumman) 1,1 milliard de dollars pour développer davantage son concept ABL ( source ). En 2004, toutes les modifications de la cellule du 747 étaient terminées ( source ). L’équipe a installé des lasers d’éclairage Beacon et Track (BILL et TILL) en 2006, composants essentiels du système COIL ( source ). BILL fournit les données atmosphériques nécessaires à l’étalonnage de l’optique adaptative ( source ). TILL donne la portée de la cible et constitue le point de visée principal du COIL ( source ). En 2008, l’équipe de développement a finalement installé le système COIL et le YAL-1 a commencé les tests d’armes ( source ).

Le YAL-1 revient à la base aérienne d’Edwards en 2006 après l’installation de BILL et TILL. Source originale : https://www.aftc.af.mil/News/On-This-Day-in-Test-History/Article-Display-Test-History/Article/2422739/december-21-2006-yal-1a-airborne-laser-returned-to-the-center-after-modification/

3.0. Tests YAL-1

  • BILL et TILL ont tiré avec succès sur une cible factice le 15 mars 2007 ( source ). 
  • YAL-1 a tiré sa COIL pour la première fois en septembre 2008, pendant une seconde ( source ).
  • Le premier tir COIL de longue durée a eu lieu en 2009 par un YAL-1 stationné à la base aérienne d’Edwards ( source )( source ).
  • YAL-1 a intercepté avec succès une cible de test en janvier 2010, premier succès opérationnel ( source ).
  • Le 3 février 2010, le YAL-1 a détruit avec succès un missile balistique lors d’un test au-dessus du polygone de tir de la division navale de guerre aérienne de Point Mugu ( source ). Un autre test effectué le même mois s’est également révélé concluant ( source ).

4.0. Fin du programme

Le succès du YAL-1 fut de courte durée. En 2010, l’USAF a coupé le financement du programme ABL ( source ). Le DoD a officiellement annulé le projet en décembre 2011 ( source ). Les raisons sont multiples.

  • Dépassements de coûts : le contrat initial d’ABL prévoyait la production de sept avions opérationnels d’ici 2008, coûtant chacun 45 millions de dollars, pour un coût total estimé du programme à 5 milliards de dollars ( source ). Au final, le programme a coûté 11 milliards de dollars et n’a produit qu’une seule cellule opérationnelle en 2010 ( source ).
  • Aspect pratique : La portée du COIL du YAL-1 n’est que de 200 miles, ce qui signifie qu’il devrait pénétrer l’espace aérien hostile pour contrer les lancements de missiles balistiques ( source ). La cellule du 747 ne se prête pas à l’action dans un espace aérien contesté ( source ). De plus, de grandes flottes seraient obligées de rôder autour des sites de lancement, ce qui est peu pratique pour des raisons de coût et de logistique ( source ).
  • Enjeux stratégiques : En raison de son rôle de moyen stratégique anti-missile balistique, une action hostile contre YAL-1 pourrait être interprétée comme un avertissement d’une attaque imminente ( source ). Cette évolution pourrait provoquer une escalade indésirable et extrêmement dangereuse.
  • Dommages collatéraux : les États-Unis sont signataires du Protocole de 1980 de l’ONU sur les armes laser aveuglantes ( source ). Ce protocole interdit l’utilisation de lasers pour des missions aveuglantes, que l’arme soit conçue spécifiquement à cet effet ou non ( source ). Le COIL du YAL-1 a le potentiel, en particulier s’il est tiré au niveau du sol ou à proximité, d’aveugler accidentellement les personnes à proximité ( source ).

Le 14 février 2011, le YAL-1 a effectué son dernier vol vers la base aérienne Davis-Monthan à Tucson, en Arizona ( source ). Il y a été enterré dans le « Boneyard » avant d’être finalement mis à la ferraille pour en récupérer les pièces de rechange en septembre 2014 ( source ).

5.0. Conclusion

Le YAL-1 est un avion véritablement unique. Comme ses prédécesseurs, il s’agit d’une preuve de concept, fonctionnant comme un banc d’essai pour les systèmes d’interception basés sur le laser. Les entreprises de transport maritime et de logistique envisagent d’utiliser des lasers pour défendre leurs avions contre les attaques de missiles ( source ). Les lasers aéroportés militaires restent un domaine de progrès technologique rapide. La miniaturisation de la technologie permet de l’installer sur des avions tactiques et de chasse ( source ). Paul Shattuck, directeur des systèmes d’énergie dirigée chez Lockheed-Martin, s’est vanté que « [n]otre technologie de contrôle du faisceau permet une précision équivalente à celle d’un tir de ballon de plage du haut de l’Empire State Building depuis le pont de la baie de San Francisco » ( source ). Il reste à voir dans quelle mesure cela relève de l’exagération.

En fin de compte, les lasers représentent un développement futur important dans le domaine de la défense. Le YAL-1 a largement contribué à cette tendance projetée.

Le soutien de la Famille Royale d’Angleterre au général de Gaulle en 1940

Le soutien de la Famille Royale d’Angleterre au général de Gaulle en 1940

Le soutien de la Famille Royale d’Angleterre au général de Gaulle en 1940

La France et l’Angleterre en 1940, le jugement de « queen Mum », la mère d’Elizabeth II,
sur Charles de Gaulle, le 12 juin 1940 : «ce jeune de Gaulle est prêt à lancer une contre-
offensive d’unités mobiles contre les chars allemands. Le maréchal Pétain est un
défaitiste.» En deux phrases écrites dans son journal, l’épouse du roi Georges VI avait
tout compris. Il ne faut pas oublier que, le roi, son épouse, sa fille Elizabeth, prirent fait et
cause pour Charles de Gaulle (et parfois, contre l’avis de Churchill), et la France libre.
L’article complet en suivant le lien ci-dessous :

https://monarchiebritannique.com/blog/histoire/137-de-gaulle-et-le-royaume-uni

 

 

 

 

Philippe koenigswerther

Philippe koenigswerther

Philippe Koenigswerther
(Mandrille) – Secteur Hangar

Né le 21 juillet 1918 à Dinard (Ille-et-Vilaine) ; exécuté sommairement le 1er
septembre 1944 au camp de Natzweiller-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) 
Philippe Koenigswerther alias « Mandrille« , » Genêt », « N10 » était le fils de
Albert Léopold, négociant, de nationalité belge, âgé de 39 ans et de Grace King,
sans profession, âgée de 33 ans. Il était célibataire. Il avait la possibilité de vivre
en sécurité, riche et beau aux Etats Unis, où l’attendait un gros héritage, mais il
eut la volonté, malgré la demande naturelle de protection de ses parents, de s’en
détourner pour aller affronter par patriotisme les dangers encourus : « non ! moi
Philippe, je refuse de m’enfuir, je suis né français et je m’engage comme soldat
pour affronter la guerre ».
PhiilippeKoenigswerther a rallié les FFL et s’est engagé au sein de la 1re
Compagnie d’Infanterie de l’Air.
Breveté à Ringway en avril 1941, il a suivi la formation à la lutte clandestine. Alors
que la 1re CIA embarque en juillet pour le Moyen-Orient (et intègrera la Brigade
SAS), Philippe et une partie de la compagnie intègrent les SR à la Station 36. (1) Il
fut intégré au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) après sa
formation en juillet 1941.
En juillet, les relations entre le général de Gaulle et le gouvernement britannique
se tendirent si violemment que le service SOE reçut l’ordre de ne plus travailler
avec le BCRA que pour expédier les affaires courantes. Ceci amena un retard de
près de six semaines dans l’envoi de nouvelles missions
« Action ». Le BCRA ne recommença en effet les parachutages que dans la nuit du
29 au 30 août. Cette nuit-là, Lencement, sous le pseudonyme de « Cip », partit
pour Vichy pour une mission technique qui fut appelée « Trombone ». Un
opérateur, Philippe Koenigswerther, lui fut envoyé au début de novembre
lorsqu’il eut achevé son entraînement.

2

Nicole Proux écrit :
« En novembre 1941, Philippe Koenigswerther, rodé pour la recherche des
renseignements maritimes, est parachuté en Dordogne mais au mauvais endroit
à la suite d’une erreur de pilotage. Egaré, contraint d’abandonner son poste
émetteur, il cherche vainement pendant 9 mois, un contact avec les gens du
service. Finalement, récupéré par le réseau Alliance, il propose à Marie-
Madeleine Fourcade d’accomplir sous ses ordres, la mission que le Service lui
avait confiée sur les côtes atlantiques : « Employez-moi, dit-il à Marie Madeleine
Fourcade, je suis radio, je suis rodé pour la recherche du renseignement
maritime, envoyez-moi là où je devrais être depuis des mois, sur la côte
atlantique… ». Après confirmation de son histoire par l’IS, il devient le chef du
secteur Bordeaux-La Rochelle avec l’aide de Jean Kiffer son adjoint  et le
soutien de Pierre Audevie, un cheminot qui connaît bien la région . Il va créer
dans ce secteur codé « Hangar » une des pièces manquantes du sous réseau
« Sea Star » spécialisé dans le renseignement maritime.
Se recommandant d’un lointain cousin, Philippe Koenigswerther prend contact à
La Rochelle avec Jean Godet capitaine de réserve, qui est alors un prisonnier de
guerre libéré. Avant d’accepter, Godet très méfiant lui demande de lui fournir
comme référence le nom de gens du réseau d’autres secteurs géographiques qu’il
pourrait connaître. Il lui demande également de faire passer à la BBC un message
personnel de reconnaissance (« le lapin porte des chaussettes blanches »).
Rassuré par les résultats, il accepte de devenir le chef du secteur rochelais, sous
le pseudonyme de « Antilope ». Il est secondé par son beau frère, le Capitaine de
la Motte-Rouge (« Méhari ») responsable du centre de démobilisation à La
Rochelle. Leur première mission consiste à faire le relevé du réseau de
fortifications que le commandement allemand a entrepris de construire autour
de La Rochelle et sur la côte. Il s’agit de surveiller l’avancement des travaux,
dénombrer et situer exactement les blockhaus, déterminer leur équipement, leur
but stratégique.
L’année 1943 voit le groupe s’élargir et s’organiser. Dès janvier, Philippe
Koenigswerther met Jean Godet en relation avec deux grutiers des chantiers
navals Delmas-Vieljeux : Frank Gardes dit « Homard » et son beau frère Louis
Gravot alias « Cabillaud », tous les deux professionnellement bien placés pour
surveiller les mouvements des navires de guerre et surtout ceux des sous marins
à la base de La Palice. Leur beau frère commun Pierre Audevie (« Marco »)
membre du réseau Alliance à Bordeaux, les a convaincus de le rejoindre dans la
Résistance. Grâce à « Marco » qui est chauffeur de locomotive, Mandrille
camouflé dans le tender, peut se déplacer discrètement dans tout le Sud-
ouest. ».

3
Considéré comme un élément d’élite, l’Intelligence Service, interrogée par Marie
Madeleine Fourcade, est enchanté qu’un pareil gaillard soit des leurs et à
disposition par l’intermédiaire de l’Alliance. Il faut spécifier que le BCRA a donné
son accord à Marie Madeleine Fourcade pour ce « transfuge » via l’adjoint du
Colonel Passy, le colonel « Manuel ».
Et le massacre des sous-marins, beaucoup d’Allemands et quelques Italiens, par
la Royal Navy commence au large des côtes aquitaine et charentaise. Seuls les
résultats obtenus par Jacques Stosskopf, le héros de Lorient, ingénieur de la
Marine, qui joue au collaborateur pour mieux renseigner les Britanniques, sont
comparables.
Philippe Koenigswerther, dit « Mandrille », rend compte : « le 8 décembre (1942),
des forceurs de blocus japonais et des bâtiments allemands ont sauté dans
l’estuaire. Les Britanniques, une dizaine d’hommes des commandos, sont venus
en Dinghy et ont posé les mines magnétiques aux bons endroits ».
Ce que Mandrille ne sait probablement pas encore, c’est que le colonel
Kauffmann, son responsable,  a pris part à la fête. Ila été chargé par Londres de
vérifier les informations de Koenigswerther, de C. Boileau et de leurs camarades.
Les anglais ne croient pas à la présence des japonais à Bordeaux : pas possible
qu’ils aient traversés tous les dispositifs de surveillance navale alliés depuis
l’extrême Orient ! Par contre ils connaissaient les conditions de sécurité dans
lesquelles les opérateurs radios d’Edouard Kauffmann émettent : ça se passe le
plus souvent dans les champs de topinambours de son domaine de Rivaux. Et ils
ont confiance en « Criquet », le nom de code du colonel.
« Radio-Topinambours » confirme que le secteur côtier a dit la vérité. La réponse
d’Outre-manche tombe : « Nous faisons le nécessaire ». Edouard Kauffmann
réalise que les bombardiers de la RAF vont frapper avant le déchargement des
cargaisons, si précieuses pour l’industrie d’armement du Reich. Or les bateaux
sont amarrés aux quais du port situé dans l’agglomération. Il fait envoyer un
nouveau message : « pas de bombardement par avions. Voyez position sur quais
au milieu de la ville. Trop de pertes pour population civile. Si vous bombardez, je
ne vous dis plus rien ». Bien entendu il a fallu chiffrer ce renseignement, presque
une prière, avec un ton un peu sec à la fin même si le colonel, surmontant sa
culture Maurassienne admire maintenant le courage des peuples Britanniques.


D’habitude les anglais mettent deux jours pour répondre. Là, au bout de 10
minutes : « Ne vous fâchez pas, surtout en ce moment. Faisons le nécessaire. »
On parle d’égal à égal entre Sarlat et Londres !
L’une des nuits suivantes des explosions retentissent dans la Gironde. Au lever
du jour, on ne voit plus les navires japonais et allemands : ils sont au fond de
l’eau.

Le Dresden et le Tannenfels

quai Carnot Port de Bordeaux.
Pas un avion, n’a été entendu dans le ciel. Les commandos ont opéré comme le
racontera Mandrille à Malfonds. (Faits d’arme cité dans le bulletin  « l’Agent de
Liaison » de février 1953 et dans « l’Apha » n° 126 du 4eme trimestre 2004 de
l’association des anciens élèves de l’école militaire de l’Air).
Il fut arrêté le 8 décembre 1943 à la suite du démantèlement du réseau Alliance
par l’Abwehrstelle et déporté sous la classification « NN » (« NachtundNebel »-
« Nuit et Brouillard ») à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva
par le convoi du 29 avril 1944 et fut interné au block 10 avec les autres hommes
du réseau.
Devant l’avance alliée les 107 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck,
dont Philippe Koenigswerther, furent sur ordre du Haut commandement de la
Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le
camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2
septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis

5
incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même
bâtiment.
Distinctions :
Il fut décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec Palmes, de la croix de chevalier
de la Légion d’honneur et de la médaille de la Résistance et déclaré « Mort pour
la France » le 16 octobre 1946.
Rédaction Nicole Proux et association l’Alliance
Sources: Nicole Proux – MémorialGenWeb. — Wikipédia « Réseau Alliance » et
« camp de concentration de Natzweiler-Struthof ». — Marie-Madeleine Fourcade
« L’Arche de ¨Noé » Fayard 1968. — Auguste Gerhards « Tribunal de guerre du 3e
Reich », Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague. — « Les rues de
Bordeaux » de Roger Galy mise à jour EricChaplain, Éditions des régionalismes
1997/2010. — « Mémoires du chef des services secrets de la France libre »,
colonel PASSY, ed. Odile Jacob – Sources internet diverses. — État civil –
Edouard Kauffmann de Louis Morgat, Mai 2005. Famille Koenigswerther.
(1) David Portier
 Il possède un cénotaphe à son nom au cimetière de Passy, à Paris 16e.
avec une plaque portant l’inscription « à la mémoire de notre bien-
aimé ».
 Une rue de Bordeaux porte le nom de capitaine Koenigswerther.
 Son nom figure sur la plaque commémorative de la base sous-marine à
Bordeaux, sur la plaque commémorative de l’école libre des Sciences
politiques, à Paris 7e et sur la plaque commémorative du camp de
concentration du Struthof – réseau S.R. Alliance à Natzwiller

VYMPEL : L’ÉPÉE DU KGB À L’ÉTRANGER

VYMPEL : L’ÉPÉE DU KGB À L’ÉTRANGER

Vympel, le groupe spetsnaz du KGB pour l’action à l’étranger, était une unité forgée, selon les mots de son initiateur, le président du KGB, Yuri Andropov, « sans égal ». Le texte suivant décrit la fondation de Vympel, le processus de formation de l’unité et son historique opérationnel général.

L’idée de créer une unité commando pour le KGB appartient au chef du Directoire S (Illégaux) Yuri Drozdov , l’un des hommes qui ont dirigé l’assaut contre le palais du président afghan Hafizullah Amin. De retour de Moscou, il s’est adressé au président du KGB, Iouri Andropov, et lui a présenté un projet visant à créer un groupe spécial pour mener des opérations pendant la « période spéciale », en bref, une unVYMPEL : L’ÉPÉE DU KGB À L’ÉTRANGERité de commando.

Le 19 août 1981, lors d’une séance conjointe à huis clos du Politburo du Comité central du PCUS et du Conseil des ministres de l’URSS, la décision de créer une unité spéciale top-secrète dans le système de la première direction générale du KGB (FCD : ForeignIntelligence ) a été fait. C’est ainsi qu’est né le groupe spécialisé « Vympel » (Fanion). Structurellement, il faisait partie du huitième département de la direction S, subordonné au chef de la direction, le général de division Yuri Drozdov, et au chef du département, le général de division Nikolai Yefimov (par la suite, le général de division V. Tolstikov). . La décision d’activer le groupe a été prise au niveau du Politburo et n’a été mise en œuvre que sur ordre écrit du président du KGB. Le nom officiel de Vympel était le Centre de formation séparé (STC) du KGB FCD de l’URSS et il était situé à Balashikha, juste à l’extérieur de Moscou. Les commandants du groupe étaient : le capitaine EvaldKozlov (1981-1984), le contre-amiral Vladimir Khmelev (1984-1990) et le colonel Boris Beskov (1990-1992).

Le général de division du KGB Yuri Drozdov, chef de la direction S (illégaux).

Pour Vympel, les hommes étaient sélectionnés non seulement au sein du KGB, mais aussi dans l’armée et les forces frontalières. Au début, des officiers et des soldats furent emmenés, mais il fut ensuite décidé que le groupe serait composé exclusivement d’officiers.

Vladimir Vasilchenko était à l’époque chef du département des opérations de combat. Il se souvient :

Pour le premier « recrutement » dans l’unité, ils nous ont imposé une période très difficile. Cela était dicté par la nécessité d’un déploiement rapide d’hommes en Afghanistan.

Vers février 1982, 75 hommes sont venus chez nous. Il est difficile de se rappeler maintenant combien de candidats nous avons examinés, mais la sélection s’est avérée plutôt bonne.

Ils les ont formés pendant trois mois. Il n’y avait pas de temps pour cela. En avril déjà, les 123 premiers hommes sont partis pour l’Afghanistan. Et puis nous avons sélectionné le deuxième « assortiment » plus longtemps et plus scrupuleusement, essentiellement pendant tout le reste de 1982. Eh bien, bien sûr, nous les avons formés de manière plus approfondie…

Que faut-il entendre sous le mot « substantiel » ? Les opérateurs étaient acceptés dans l’unité pour leur service d’au moins 10 ans – c’est-à-dire que les professionnels étaient formés. Par conséquent, pour faire d’un nouveau stagiaire un officier du renseignement spécialisé pleinement qualifié, il fallait cinq ans. Il a fallu deux ans pour qu’un diplômé de l’École supérieure aéroportée de Ryazan devienne opérateur Vympel .

« Ils leur ont enseigné vigoureusement à Vympel », se souvient le général Drozdov.

Entraînement physique général, marches de plusieurs kilomètres le long des zones traversées, exercices de puissance, sauts d’une hauteur d’un demi-mètre à deux mètres et demi, exercices de développement général. Entraînement au corps à corps non pas sur des tapis souples, mais sur de l’asphalte. Tirer avec tout ce qui tire : pistolets, lance-grenades, mitrailleuses de fabrication soviétique et étrangère, armes spéciales, etc… Conduire des voitures et des véhicules blindés. Explosifs, y compris les moyens de produire des explosifs à partir de produits chimiques courants. Formation au travail radio : fonctionnement gratuit sur les stations de radio de tout type aussi bien en texte fermé qu’à l’aide du code Morse. Ils ont étudié la cryptographie et maîtrisaient également la radiotriangulation et les dispositifs d’écoute clandestine.

…En dehors de cela, les officiers de Vympel , en tant qu’utilisateurs, participaient eux-mêmes au développement des armes et des équipements et confiaient des tâches techniques aux constructeurs, qui fabriquaient des articles spéciaux selon leurs commandes.

…Tactiques pour les actions de combat en petits groupes. Airborne, formation médicale, descente en rappel. Fondamentaux de l’activité de renseignement et de contre-espionnage. Travail analytique. Surveillance.

L’étude des langues étrangères et la spécialisation régionale. Dans « son » pays, un officier d’une unité spéciale ne doit en aucun cas être « démasqué ». Et pas seulement à cause d’une prononciation incorrecte… Il fallait s’orienter librement dans les affaires quotidiennes, ne pas se sentir comme un mouton noir parmi la population locale, connaître l’histoire de la région, les coutumes nationales, la psychologie nationale. [je] « 

Cependant, il est vite devenu évident que l’idée de former des surhommes était utopique. Ensuite, un programme d’enseignement de trois ans a été développé et des opérateurs d’une spécialisation plus étroite ont commencé à être formés. Il y avait d’abord des tireurs d’élite, des officiers de renseignement et des sapeurs, puis des éclaireurs de montagne, des pilotes de deltaplane, des nageurs de combat et des parachutistes.

L’objectif principal de Vympel était les actions de renseignement au plus profond des lignes ennemies, le travail avec des agents, les raids sur des objets stratégiques, la saisie de navires et de sous-marins, la protection des installations soviétiques à l’étranger, la lutte contre les organisations terroristes, etc. Les opérateurs ont acquis une expérience de combat dans les unités commando de Cuba, le Nicaragua, le Vietnam et d’autres pays ; en Angola et au Mozambique, ils ont agi sous le couvert de conseillers militaires.

En octobre 1985, au Liban, les opérateurs de Vympel ont libéré deux officiers du KGB de la résidence de Beyrouth, Oleg Spirin et Valery Myrikov (le diplomate ArkadyKatkov a été tué par les ravisseurs), qui avaient été capturés par un groupe palestinien Mais Vympel a acquis sa principale pratique en Afghanistan.

Formation au centre spécial de Balashikha du KGB.

Les spetsnaz du FCD opéraient en Afghanistan dans le cadre du détachement spécial Kaskad du KGB, créé par résolution du Comité central du PCUS et du Conseil des ministres de l’URSS le 18 juin 1980. Le détachement avait une double subordination – au Centre de Moscou et au KGB. représentation en Afghanistan, dirigée par le général Viktor Spolnikov puis le général Boris Voskoboinikov. De juillet 1980 à avril 1983, quatre unités du Kaskad ont servi en Afghanistan. Le commandant des trois premiers Kaskads était le colonel Alexandre Lazarenko, et le quatrième était dirigé par le colonel EvgenySavintsev, tous deux officiers du huitième département de la direction S.

La mission de Kaskad était de prêter assistance aux organes de sécurité de la République démocratique d’Afghanistan dans la détection et l’interdiction des activités subversives de la clandestinité contre-révolutionnaire, des formations de bandits et des groupes terroristes, c’est-à-dire en menant pleinement des activités de renseignement, des actions de chasseurs-tueurs et des activités spéciales. opérations. En avril 1983, Kaskad-4 a été remplacé par une autre unité du Vympel – le groupe Omega (commandé par le colonel Valentin Kikot). Ses missions concernaient les opérations de renseignement humain dans l’intérêt du Centre de Moscou, les opérations de combat et spéciales, ainsi que le travail de conseil et d’instruction dans les unités de sécurité de l’État afghan. En avril 1984, les opérateurs d’Omega reviennent à Moscou. Jusqu’en 1987, 94 officiers du Vympel étaient en Afghanistan et 61 opérateurs ont acquis une expérience de combat dans le cadre de leur période probatoire.

Au cours de la seconde moitié des années 1980, le groupe spetsnaz Vympel est devenu « trop grand pour ses propres culottes ». « L’expérience afghane », affirme-t-on dans un livre consacré au 15e anniversaire de la fondation de Vympel , « une formation intensive, une volonté de découvrir les réalisations contemporaines dans le domaine de l’art opérationnel et une conscience politiquement motivée du devoir internationaliste. poussés vers l’expansion des liens avec l’étranger, que ce soit sous forme probatoire ou dans un rôle consultatif et pédagogique. [ii]

Officiers du KGB en Afghanistan. Photo : Viktor Rudenko

Avant tout, les officiers Vympel qui avaient traversé la dure école de l’Afghanistan au sein des détachements de commandos de renseignement Kaskad et Omega ont été envoyés au Laos, au Vietnam, au Nicaragua, en Angola et au Mozambique. Dans ces pays, les conseillers et instructeurs soviétiques pourraient transférer leur expérience du combat aux organes de sécurité locaux et adopter également l’expérience de ces derniers dans la lutte contre l’opposition armée, en tenant compte des conditions géographiques et opérationnelles uniques.

Il existe une opinion selon laquelle l’Union soviétique a imposé ses conseillers et ses instructeurs aux pays en développement, mais c’est loin d’être le cas. On sait, par exemple, que le secrétaire général du Comité central du Parti communiste vietnamien, le camarade Le Zuan, en visite de courte durée à Moscou, a eu une conversation avec Yuri Andropov sur le renforcement des organes de sécurité de l’État vietnamien. « Nos hommes n’ont ni armes ni esprit », se plaignit Le Zuan au président du KGB. On sait également que le président du Mozambique, SamoraMachelle, a personnellement envoyé un télégramme à Andropov lui demandant « d’envoyer dans le pays des conseillers en matière de lutte contre le banditisme et des instructeurs qui formeraient des détachements aux opérations de combat ». [iii] »

D’après une publication du journaliste et officier de renseignement M. Ilyinsky (Vek, 7 août 1998), nous apprenons qu’au Vietnam, dans les résidences du KGB FCD et du GRU, se trouvaient une dizaine de spécialistes connaissant la langue locale.

Un groupe d’ officiers de Vympel a travaillé activement au Mozambique : N. Denisenko, Y. Kolesnikov, A. Suzdaltsev, V. Cheremisin, V. Finogenov et d’autres. En Angola, ont servi A. Mikhailenko, P. Suslov, V. Kikot, K. Sivov, V. Ukolov, ainsi que les instructeurs du cours de qualification du corps des officiers du KGB, Y. Penkov, Y. Semenov, V. Smyslov et A. Evglevsky. 35 officiers Vympel ont effectué une période probatoire au Vietnam. Au Laos et au Nicaragua, plusieurs dizaines d’hommes ont chacun accompli leur période probatoire.

L’activité consultative et pédagogique des officiers soviétiques s’est avérée mutuellement bénéfique. Ainsi, par exemple, à la base vietnamienne de Dokong, les opérateurs de Vympel ont enseigné aux unités spéciales locales l’art de conduire des véhicules sous-marins « Proteus », de piloter des deltaplanes et bien d’autres choses encore. Les Vietnamiens ont également enseigné aux officiers soviétiques Ho Chi Min-Do les techniques de combat et les méthodes de conduite de la guérilla dans les conditions spécifiques de l’Asie du Sud-Est. Au Nicaragua, les opérateurs du Vympel ont appris l’art peu connu mais extrêmement efficace du tir au « flash ». Du Laos, ils ont reçu des informations utiles sur les particularités des activités opérationnelles de combat et sur les questions de survie dans la jungle.

Malheureusement, cette expérience n’a que très peu aidé les opérateurs des Spetsnaz à survivre dans une autre jungle : celle de la politique.

[i] Болтунов М. « Вымпел » – диверсантыРоссии. М, 2003. С. 19.

[ii] Вымпел. Le groupe spécial pour la sécurité sociale КГБ СССР. М, 1997. С. 126.

[iii] Тамже. C. 129.

Oeuvre traduite :  Колпакиди, АлександрИванович. Ликвидаторы КГБ. Спецоперациисоветскихспецслужб 1941-2004. — М. : Яуза; Exmos, 2004.

Le plus grand rôle d’une actrice en difficulté était celui d’une véritable espionne de la guerre civile

Le plus grand rôle d’une actrice en difficulté était celui d’une véritable espionne de la guerre civile

Le plus grand rôle d’une actrice en difficulté était celui d’une véritable espionne de la guerre civile

Les contributions de Pauline Cushman aux efforts de guerre américains lui ont valu le titre honorifique de « Major ».

 Pauline Cushman se fait passer pour une femme du Sud à la recherche de son frère perdu pour accéder à un camp confédéré au Tennessee. MARIE FAURITTE POUR ATLAS OBSCURA

LA JOLIE JEUNE FEMME AUX boucles sombres cherchait son frère perdu. Cela n’était pas inhabituel à l’été 1863. La guerre civile américaine faisait rage depuis deux ans. Des centaines de milliers de personnes sont mortes et le chaos des combats en cours signifie que les membres des familles des deux côtés du conflit sont restés sans nouvelles de leurs proches, vivants ou morts, pendant des semaines et des mois. Cette sœur démunie avait voyagé depuis Nashville, récemment tombée aux mains des forces américaines, vers l’est du Tennessee, toujours détenu par la Confédération, pour retrouver ses proches. Elle n’y découvrit aucune nouvelle de son frère, mais là, elle ne s’y attendait pas : c’était une fiction.

Pauline Cushman, actrice en difficulté et espionne américaine, a inventé cette histoire pour se frayer un chemin sur le territoire confédéré. Là, elle rencontre un sympathique soldat en gris qui dresse une carte des fortifications construites par l’armée du Tennessee. Le colonel américain William Truesdail lui avait ordonné de simplement observer l’ennemi et de rendre compte de ses préparatifs, mais Cushman a plutôt fourré la carte dans sa botte et s’est enfuie pour se mettre en sécurité. Elle avait presque réussi à se mettre en sécurité lorsqu’elle fut capturée le 12 juin 1863 par les troupes confédérées sous le commandement de Nathan Bedford Forrest près de Franklin, Tennessee. «Ses beaux talents sont sans aucun doute occupés à l’heure actuelle à planifier une évasion», a rapporté le Savannah Republican , un journal confédéré.

Avant de rejoindre l’effort de guerre, Pauline Cushman était actrice à Louisville, Kentucky. COLLECTION DE PHOTOGRAPHIES BRADY-HANDY, BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS, DIVISION DES ESTAMPES ET PHOTOGRAPHIES.

La légende de Cushman grandissait déjà et, à l’époque comme aujourd’hui, il était difficile de séparer les faits de la fiction, explique William J. Christen, auteur de Pauline Cushman : Spy of the Cumberland . Comme le raconte l’histoire, Cushman a rejoint l’effort de guerre à Louisville, Kentucky, en avril 1863, lorsque deux soldats confédérés lui ont offert la somme étonnante de 300 $ pour porter un toast au président de la Confédération, Jefferson Davis, dans la pièce qu’elle jouait. . Cushman a rapidement informé le colonel américain Orlando Hurley Moore de la demande, gagnant ainsi sa confiance, et lorsqu’elle a félicité Davis depuis la scène sous la direction de Moore, elle a également gagné la confiance des confédérés. Moore lui propose alors un poste d’espion. Au cours des mois suivants, on lui attribue le fait de se faire passer pour une femme du Sud pour se lier d’amitié avec le propriétaire d’une pension et contrecarrer ses projets d’empoisonnement des soldats américains, ainsi que pour s’habiller en homme et jouer le rôle d’un agent confédéré infiltré pour capturer une femme faisant du trafic de contrebande. aux rebelles

Et, comme le craignait le journal après sa capture en juin, elle a peut-être utilisé sa performance pour planifier une évasion. Reconnu coupable d’espionnage et condamné à mort, Cushman tomba malade, ce que certains pensaient être une ruse. Lorsque les forces américaines ont menacé, les confédérés en fuite l’ont laissée derrière eux. Elle s’est complètement rétablie.

«La plus grande héroïne de son époque», claironnait PT Barnum, son plus grand showman. Avant même la fin de la guerre, il engagea l’actrice pour jouer une pièce solo sur ses exploits en tant qu’espionne audacieuse derrière les lignes ennemies. Un livre de 1865, Life of Pauline Cushman, the Celebrated Union Spy and Scout , de Ferdinand L. Sarmiento, a ajouté encore plus de drame à l’histoire.

Après ses exploits pendant la guerre civile à l’été 1863, Pauline Cushman reçut le titre honorifique de « Major ». COLLECTION DE LA FAMILLE LILJENQUIST, BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS, DIVISION DES ESTAMPES ET PHOTOGRAPHIES.

Quelle que soit la véracité de ses actions, les contributions de Cushman lui ont valu le titre honorifique de « Major » et elle a reçu la permission spéciale des généraux Gordon Granger et James Garfield de porter une robe d’équitation de style militaire qui lui a été offerte par les dames de Nashville. Elle a ensuite emmené son spectacle sur la route, parcourant le Nord et prononçant de fervents discours contre la Confédération. À New York en juin 1864, alors que le général Ulysses S. Grant affrontait le général Robert E. Lee en Virginie, Cushman déclara : « Mes souffrances aux mains de ceux qui sont maintenant alignés contre le drapeau de notre République ont été bien plus que récompensées par voir la cause de la justice triompher. Cette nuit, nos nobles troupes assiègent la capitale de la trahison ; et avec eux et avec vous, j’ai uni ma faible voix pour crier : « Vive l’Union ! »

La renommée de Cushman ne dura pas au-delà de la guerre. Lorsqu’elle mourut dans une pension de famille de San Francisco en 1893 à l’âge de 60 ans, le San Francisco Call écrivait : « Une femme brisée, sans enfants, aux cheveux gris et sans le sou, presque sans amis, est morte hier dans une maison d’hébergement de Market Street. .» Mais un groupe d’anciens combattants de la guerre civile a veillé à ce que Cushman – alors connue sous le nom de son troisième mari, Fryer – soit enterrée avec les honneurs au cimetière national de San Francisco. La pierre tombale indique : « Pauline C. Fryer, Union Spy