par | Avr 3, 2024 | Actualités organisation AICS-SR
Les fondements de la souveraineté
Ce papier est issu d’une intervention lors d’une conférence sur les fondements de la souveraineté,
tenue fin 2023 au Conseil d’Etat. Dans un monde certes interdépendant, les transformations
géopolitiques en cours s’accompagnent d’un renforcement comme d’une reformulation du cadre
et de l’exercice de la souveraineté. L’auteur aborde plus particulièrement la relation entre
l’exercice de la souveraineté et la défense. Une approche en cinq points, contextualisée, pesée, du
caractère de garantie indispensable que constitue la défense pour l’exercice de la souveraineté.
Une défense qui fait fond non seulement sur des capacités ou sur des alliances, mais également sur
des forces morales.
Les raisons de s’intéresser au thème passionnant de la souveraineté ne manquent pas :
augmentation des risques et des menaces ;
contestation d’un ordre mondial façonné à la sortie de la deuxième guerre mondiale ;
dépendances bien réelles révélées par les crises COVID ou ukrainienne : médicaments,
composants électroniques, énergie, denrées alimentaires ;
dépendance financière face au poids de notre dette publique ;
perception que les défis auxquels nous faisons face ne peuvent trouver de solution à l’échelle
de notre pays.
La souveraineté redevient un axe fort des grandes politiques publiques. Les mentalités évoluent en
Europe et je m’en félicite. Tout ceci conduit à s’interroger sur les nouvelles conditions de l’exercice
de la souveraineté dans un monde davantage interdépendant.
Le thème étant particulièrement vaste, j’ai choisi de me concentrer sur 5 points d’attention, tous en
relation avec la raison probable de ma présence autour de cette table : notre sécurité et notre
défense !
Premièrement, il n’y a pas de souveraineté sans une défense robuste
Vous connaissez cette affirmation du général de Gaulle : « La défense est la première raison d’être de
l’Etat ».
Parce qu’elle permet de garantir notre indépendance et notre sécurité contre les menaces
extérieures, la défense constitue l’un des principaux attributs de notre souveraineté au sens où
l’entendait Louis Le Fur à la fin du 19e siècle. Je cite : « la qualité de l’État de n’être obligé ou
déterminé que par sa propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et
conformément au but collectif qu’il est appelé à réaliser ». Définition qui fait toujours référence et,
n’étant pas juriste, je ne m’aventurerai pas davantage sur le terrain du droit !
Il me parait toutefois difficile de parler de souveraineté dans le domaine de la défense sans prendre
en compte un cadre de réflexion plus large. Les crises se limitent rarement au seul enjeu sécuritaire :
énergie, santé, finance, flux d’approvisionnements…
Dans le domaine énergétique, ce n’était probablement pas une bonne idée d’être autant dépendant
d’un régime autoritaire car cela contraint à l’évidence nos choix.
Je ne cherche pas à dire qu’il faut assurer une indépendance totale, illusoire d’ailleurs. Je cherche
simplement à souligner qu’il faut bien mesurer les dépendances concédées et que l’approche de la
souveraineté de défense ne peut s’appréhender isolément.
Elle nécessite une cohérence d’ensemble. Aujourd’hui, face au caractère multidimensionnel des
crises, il me parait nécessaire de réfléchir à un concept de défense globale.
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Nous sommes par ailleurs dans un monde où la violence est libérée, où le droit est remis en cause. Je
juge la situation particulièrement préoccupante autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de nos frontières.
Un seul nombre témoigne de cette préoccupation : 2 240Milliards de $ : c’est le montant des
dépenses de défense dans le monde en 2022. Un nombre qui progresse encore en 2023 et qui a
doublé en 20 ans !
Le recours à la force devient le mode de règlement des conflits. La guerre est de retour. Nos sociétés
ont oublié ce qu’était la guerre. Mais le pire serait d’en avoir peur. Comme Raymond Aron, je pense
que » Ce n’est pas en refusant de penser la guerre possible que l’on a les meilleures chances de
l’éviter. »
Lui faire face, commence par consacrer un effort de défense suffisant autant pour éviter que la
guerre ne se produise que nous défendre si nécessaire. Après des décennies de déflation de nos
capacités militaires, le contexte exige d’élever très sensiblement notre effort de défense.
Ici, je me limiterai à citer Thomas GOMART, président de l’IFRI qui s’exprimait devant la commission
de défense de l’Assemblée nationale : « La LPM constitue un pari optimiste sur le maintien d’un état
de paix ! ». Bien sûr nous devons faire face à de nombreux autres défis dont celui de la maîtrise nos
déficits publics. Mais notre effort de défense n’est toujours pas à 2 % du PIB et sans sécurité, sans
stabilité, il n’y a ni prospérité, ni développement durable !
Compte tenu des niveaux d’attrition dans des scénarios de haute intensité, nous avons, en
particulier, besoin d’une masse d’équipements et de munitions suffisantes. A moins d’accepter de
dépendre de nos alliés… ou de prendre le risque d’être acculés rapidement sans autre alternative
que le recours à la dissuasion. Le volume et la masse des forces comptent. La souveraineté, c’est de
pouvoir rester maître de nos choix et des options d’engagement.
Une illustration : dans toutes les campagnes aériennes réalisées récemment Kosovo, Irak contre
Daech, nous avons eu besoin de recourir aux stocks de munitions alliés.
Tout ceci pour vous dire que notre indépendance et notre souveraineté ont un prix.
Problématique que le général de Gaulle résumait avec ses mots : « Les Français ne pensent qu’à
bouffer et à augmenter leur niveau de vie. Le bifteck pommes frites c’est bon. La Quatre-chevaux
c’est utile. Mais tout cela ne constitue pas une ambition nationale ! »
Deuxièmement, pour se défendre il faut générer des capacités de défense
Et pour être souverain, c’est-à-dire être libre de les employer comme bon nous semble, il vaut mieux
être capable de les produire en toute indépendance !
C’est donc aussi une question d’indépendance industrielle. La France est peut-être le seul pays
européen à avoir conservé la capacité à concevoir et produire la quasi-totalité des équipements de
défense dont nous avons besoin pour garantir notre liberté de choix d’engagement de la force
militaire incluant celle de nos deux composantes nucléaires et de l’ensemble des moyens nécessaires
à l’exercice de notre dissuasion.
L’Ukraine souffre de ce manque de liberté car elle ne peut employer les équipements occidentaux qui
lui sont livrés comme elle le souhaiterait, étant bridée dans leur emploi par ses « fournisseurs ».
Comme chef d’état-major, j’avais l’habitude de dire que notre industrie de défense fait
intégralement partie de nos capacités de défense et de notre indépendance stratégique. Une
industrie souveraine qui nous permet aussi d’exporter nos équipements de défense en toute
indépendance.
Mais une industrie souveraine ne suffit pas, il faut aussi des capacités de production suffisantes.
Juste un chiffre ici pour illustrer cette préoccupation : nous mettons un an à produire les obus
d’artillerie que les Ukrainiens consomment en une semaine !
C’est enfin une question d’indépendance et de supériorité technologique : indispensable pour
assurer la supériorité opérationnelle de nos forces et indispensable pour garantir notre autonomie
stratégique. Citons par exemple les technologies de notre dissuasion ou spatiales.
Sur ce point très important. Je voudrais dire deux choses :
Premièrement, j’entends bien les discours relativisant le rôle de la technologie dans les
conflits d’aujourd’hui à la lumière des tranchées ukrainiennes ou des modes d’action du
Hamas. Attention, ne tirons pas de conclusions erronées de ces conflits. Les chefs militaires
savent que la technologie ne fait pas tout mais les guerres d’aujourd’hui mêlent rusticité et
très hautes technologies.Comment l’Ukraine compenserait-elle l’infériorité de ses forces sans
l’imagerie satellite, les moyens de communication Starlink, les missiles et les munitions de
précision, les systèmes sol-air ? Dans une Interview récente le CEMA ukrainien estimait être
dans une impasse opérationnelle faute de disposer de la technologie lui permettant de faire
la différence.
Deuxièmement, nous assistons à un changement de paradigme technologique : la défense
n’a plus le monopole du high tech, de nombreuses technologies étant désormais largement
tirées par la demande des marchés qui disposent de capacités d’investissement sans
commune mesure avec celles des Etats. Je pense ici aux technologies du numérique dont l’IA,
aux drones ou au cyber mais aussi au spatial, demain au quantique. Il s’agit d’une tendance
lourde qui s’accélère.
J’y vois deux enjeux pour notre souveraineté :
L’apparition de nouvelles menaces, ces technologies étant désormais accessibles à de
nombreux acteurs qui les détournent à des fins militaires (drones, IA).
Deuxièmement, face à une innovation foisonnante, la nécessité de modifier
considérablement notre approche du développement des capacités de défense et de
maîtrise de la base industrielle et technologique de défense : agilité, vitesse d’adaptation,
innovation, relation public-privé, financement public des initiatives innovantes, maîtrise des
prises de participation dans les entreprises stratégiques émergentes, processus d’acquisition
doivent être repensés.
J’estime que nous n’avons pas tiré toutes les conséquences de ce qui me parait constituer une
évolution de fond.
Pour clôturer ce chapitre, je voudrais dire que je trouve sidérant le projet de taxonomie européenne
sur la finance durable qui entrave les investissements dans l’industrie de défense. Cela constitue un
obstacle majeur à l’innovation et à la performance de notre tissu industriel de défense. Je cite
Madame Florence Parly : « Si nous nous mettons à considérer que la défense de nos citoyens n’est
pas une activité durable, alors nous ne durerons pas bien longtemps ».
Ici, nous pourrions proposer des normes ESG soutenant les investissements en faveur de notre
souveraineté.
Troisièmement, l’exercice de la souveraineté est confronté à de nouveaux domaines de
confrontation.
Je pense ici au cyberespace, au spatial, au domaine de l’information ou aux grands fonds sous-
marins.
Quelques considérations sur les enjeux dans chacun de ces domaines :
Bien que très différents ils disposent de caractéristiques communes : des espaces partagés,
une absence de frontières, difficile à contrôler, d’ont les dimensions sont difficiles à
appréhender
une absence de règles communes ou de forme d’ordre
les agresseurs y disposent d’un certain anonymat et donc d’une forme d’impunité
leur exploitation est essentielle à la vie de nos sociétés comme à nos opérations militaires
donc à notre sécurité
la société civile y est davantage ciblée que nos dispositifs de défense parce que plus
vulnérable.
Ces domaines sont ainsi le théâtre de nouveaux scénarios d’agression « hybrides » sous le seuil du
déclenchement des conflits armés, cherchant à contourner nos dispositifs de défense.
Dans ce nouvel environnement, il s’agit d’éviter de perdre la guerre avant de l’avoir engagée ! Je cite
le général Valeri GUERASIMOV, chef d’état-major des armées russes : « Un État prospère peut se
transformer en un théâtre d’affrontements en quelques jours. Les règles de la guerre ont changé. (…)
Des moyens non militaires peuvent se révéler plus efficaces que le recours à la force et servir des
objectifs stratégiques… ».
Ces domaines constituent donc un nouvel enjeu de souveraineté.
Dans le domaine spatial, au moment où je vous parle, le satellite russe Luch Olympe K 2 s’est
rapproché à une distance préoccupante d’un de nos satellites de la constellation Eutelsat.
Dans le domaine cyber, les agressions sont permanentes dès le temps de paix. Les conflits de demain
débuteront par des agressions cyber paralysantes sur nos infrastructures civiles critiques : énergie,
transport, santé, moyens de communication, finance, chaines d’approvisionnement… Avant même le
premier coup de feu en Ukraine, la Russie a neutralisé par une attaque cyber les moyens de
communication spatiaux des forces ukrainiennes.
Le domaine de l’information est, selon moi, le plus préoccupant parce qu’il mine de l’intérieur nos
démocraties, les divise comme il divise nos alliances et affaiblit le moral de nos sociétés.
Je n’hésite pas à qualifier les réseaux sociaux d’outils d’abêtissement de masse et de chevaux de
Troie de nos adversaires. Il y a là un danger existentiel pour nos démocraties et nos alliances.
Tout ceci a parfaitement été théorisé par la Russie depuis 10 ans. Je cite à nouveau le général
GUERASIMOV… « Les ressources de l’information permettent de priver la partie adverse de sa
souveraineté sans que ses territoires soient conquis ».
Parce qu’il touche à nos libertés individuelles et parce que nous sommes tous acteurs de cette
bataille des perceptions jusque dans les likes ou le nombre de followers que nous recherchons, ce
domaine de l’information est très difficile à appréhender. Lorsque j’étais à la tête du
Commandement suprême allié, j’avais cherché à sensibiliser le Conseil de l’Atlantique Nord sur les
agressions que nous subissions dans ce que j’avais appelé la guerre cognitive.
Car il ne faut pas s’y tromper, nos propres cerveaux deviennent le théâtre et l’enjeu de ce nouveau
champ de bataille. La guerre cognitive, c’est l’ensemble des méthodes qui permettent de fragmenter
une population, de développer des émotions, comme la colère, le doute. Nous y sommes !
De fait, nos démocraties doutent d’elles-mêmes, sont divisées et font l’objet de différentes
manœuvres d’ingérence et d’une contestation interne croissante comme l’illustre l’assaut du capitole
américain ou le Brexit. Aussi ce phénomène qui affecte notre cohésion me paraît très dangereux car
il affaiblit notre volonté collective, envoie un signal de fragilité et l’idée d’un modèle en déclin.
Dans ces nouveaux domaines, trois recommandations :
1. Il faut commencer par être capable d’identifier les agresseurs.
2. Ne pas se limiter à être défensif.
3. Renforcer la résilience de la société civile car les armées ne pourront pas se permettre dans
les scénarios les plus graves de détourner des moyens rares.
Quatrième point : Notre sécurité repose aussi sur nos alliances
Il est un fait. L’Europe et a fortiori chacun de ses membres, n’est pas capable d’assurer seule sa
sécurité face à des scénarios de conflit de haute intensité qui ne sont plus de simples hypothèses
d’état-major. A l’évidence, nous pourrions considérer que nous dépendons des autres pour garantir
notre sécurité.
Il s’agit toutefois de dépendances consenties, agréées dans des traités soumis à l’approbation de la
représentation nationale. Dans l’Alliance Atlantique, comme dans l’UE, les décisions d’engagement
de la force militaire se prennent selon la règle du consensus.
Ces deux organisations ne disposent pas (ou très peu) de capacités militaires en propre. Les Nations
sont souveraines pour affecter leurs forces militaires à telle ou telle organisation. Des plans prévoient
les capacités et les volumes de forces que les Etats doivent préparer selon les scénarios
d’engagements approuvés par les Nations.
Dans les opérations menées, le cas échéant, dans le cadre d’une coalition hors OTAN ou UE, chaque
Nation peut enfin réclamer des règles d’engagement spécifiques pour ses propres forces même si
cela ne facilite pas le travail du commandement de l’opération !
Je sais que certains considèrent que l’OTAN constitue un obstacle pour l’émergence d’une forme de
souveraineté européenne, notion qui mériterait au passage d’être explicitée.
Je sais aussi qu’il existe un ADN français qui conduit au mieux à un désintérêt à l’égard de l’Alliance
voire à une forme de défiance. Je considère cette attitude contreproductive. Non seulement parce
que l’actualité démontre que nous avons besoin de l’OTAN mais aussi parce qu’elle laisse penser que
notre agenda européen, auquel j’adhère totalement par ailleurs, vise à affaiblir l’Alliance au profit de
l’Europe. Or ceci est tout simplement inacceptable pour de très nombreux pays européens.
Quelques réalités une fois tout ceci posé :
Pour peser en coalition, il faut disposer des capacités militaires permettant d’exercer un rôle
de leader. Commander une opération nécessite des capacités militaires structurantes en
qualité et quantité.
78 % des acquisitions d’armes des pays européens sont effectuées hors d’Europe. 63 % aux
Etats-Unis. Cela ne facilite ni l’émergence de capacités industrielles de défense souveraines,
ni la liberté d’action de nos forces !
Cinquième et dernier point
Je voudrais terminer par un thème que je rappelais souvent aux hommes et aux femmes que j’ai eu
l’honneur de commander et, pour certains, de mener au combat lorsque j’étais commandant d’un
escadron de chasse ou, plus tard, à la tête de l’armée de l’air, celui de nos forces morales.
Les faiblesses de l’armée russe ont surpris. Elles ne résultent pas de celles de ses équipements ou de
son volume de forces. Tous les attributs de puissance dont je viens de parler, la plus belle armée du
monde, les équipements les plus performants, les technologies les plus sophistiquées ne sont rien
sans forces morales. Je suis assez bien placé pour savoir quelle force de caractère il faut mobiliser au
combat pour prendre l’ascendant sur un adversaire.
Les forces morales ne sont évidemment pas que le fait des militaires. Les guerres ne concernent plus
simplement les armées. Nos sociétés sont soumises également à la violence sous toutes ses formes
comme l’actualité le rappelle tristement.
Je vous dis ceci parce que je ne suis pas certain que les opinions occidentales aient pris conscience de
la gravité de la situation. Elles voient le spectacle de la guerre mais croient-elles véritablement à
cette possibilité ? Ne préfèrent-elles pas se considérer à l’écart ? Un peu à l’image des malheureux
participants à cette « rave party » à 3km de Gaza, en Israël, nous dansons au bord du gouffre !
« L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps » disait Le prince de
Machiavel.
Ce décalage de perception est peut-être lié à la professionnalisation des armées qui fait, peu à peu,
des questions de défense un domaine réservé à des experts et à quelques militaires, de moins en
moins nombreux d’ailleurs et qui occupent de moins en moins de postes de responsabilité dans la
société civile. Ce que le récent rapport du haut comité sur la condition militaire dénonçait. Je pense
que leur expérience pourrait être mieux exploitée, en tous cas mieux employée qu’en commentant
l’actualité des conflits sur les plateaux de télévision !
Ce décalage de perceptions me parait lourd de conséquences. Car en définitive notre souveraineté
repose sur notre volonté collective de nous défendre.
Les armées françaises, les missions qu’elles effectuent, à travers les ordres qu’elles reçoivent de nos
autorités politiques, ne sont que l’émanation de cette volonté nationale conduisant à engager la
violence légitime d’Etat. Nos soldats tirent leur légitimité et leur force de cette volonté. La plus belle
armée du monde ne pourra pas grand-chose si cette celle-ci faiblit.
Ensuite, je souhaite me tromper mais notre société va devoir mobiliser des forces nouvelles pour
faire face aux scénarios que nous avons probablement devant nous. Et là, c’est autre chose. C’est
une question d’éducation, de cohésion nationale, de don de soi, l’idée centrale, la conviction
profonde que nous partageons une communauté de destin fondée sur un idéal de société et de
valeurs à défendre. Et ici, il faudra que nous allions au-delà des formules dénuées de sens de type «
vivre ensemble ».
C’est enfin, à titre individuel, à chacun d’entre nous, d’être prêts à engager l’essentiel pour quelque
chose de plus grand que nous-même. Comme nos soldats qui paient parfois le prix du sang sur les
théâtres d’opérations. Sommes-nous préparés à cela ?
Tout simplement parce qu’à elles seules ces forces morales peuvent dissuader un adversaire ou à
l’inverse, si elles venaient à manquer, le convaincre de passer à l’action.
En définitive en elles, réside probablement le vrai le fondement de notre souveraineté.
par | Mar 31, 2024 | Actualités organisation AICS-SR, Délégation Nord-Ouest
REMISE DE CHEQUE AU COLLEGE GASTON HUET DE VOUVRAY PAR LE GROUPEMENT 67 DE LA FEDERATION NATIONALE ANDRE MAGINOT EN PRESENCE DES AICS-SR
Le 28 mars dernier, Le vice-président de la FNAM et vice-président du GR67 de la FNAM, Jean-Marie GUASTAVINO accompagné de son vice-président Gaël de POULPIQUET du porte drapeau du Groupement 67, Monsieur POMADE et d’Yves FOURNIER Membre du bureau du GR67 et Président de AICS-SR adhérente au GR67 de la FNAM (Association Internationale des Combattants et Sympathisants- Services de Renseignement) , se sont rendu au collège Gaston HUET de VOUVRAY pour procéder à la remise d’un chèque de 1500€ émis par la FNAM pour la réalisation d’un projet de visite à Paris, au Panthéon ainsi qu’au Mont Valérien.
Ce fut en présence d’une cinquantaine de jeunes collégiens que Jean-Marie GUASTAVINO, présenta la Fédération Nationale André Maginot ainsi que l’ensemble des actions qu’elle soutien auprès des anciens et de la jeunesse ainsi qu’une explication des différents symboles figurant sur le drapeau de la FNAM, puis ce fut au tour de Gaël de POULPIQUET de présenter les différentes décorations officielles Françaises. Après quoi, le projet nous fut présenté par les enseignants en présence de Madame Nathalie MARINIER, principale du collège.
Puis après un long échange avec les jeunes collégiens, Jean-Marie GUASTAVINO remis à madame la principale du collège un chèque de 1500€.
Avant de clore la réunion, Yves FOURNIER présenta les différentes actions pédagogiques au programme 2024 qui seront réalisées par les AICS-SR, Une exposition sur « La France au Combat de 1942 à 1945 » exposition labellisée, par la Préfecture, au niveau national, dans le cadre du « 80ème Anniversaire de la Libération. Exposition sur rendez- vous pour les élèves et leurs enseignants des établissements scolaires du département. Ainsi qu’une conférence également ouverte aux mêmes bénéficiaires sur « Comment être un citoyen dans la République Française »
Ces deux évènements étant soutenus par le GR67 de la FNAM, l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) et la Fondation de la France Libre.
Des informations relatives à ces deux manifestations seront transmises à madame la principale du collège.
Il est convenu, avec les enseignants, qu’à l’issue de la réalisation du projet un compte rendu soit transmis à la FNAM.
Yves Fournier
par | Mar 30, 2024 | Actualités organisation AICS-SR
EIGS : État islamique au Grand Sahara
L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) a mené plusieurs attaques au Niger le mois dernier après une longue période d’opérations au Mali, indiquant un retour à ses anciennes capacités, intentions et modus operandi.
Création et reconnaissance
Les racines de l’EIGS remontent à 2013, lorsque la Brigade des hommes masqués et le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) ont uni leurs forces pour créer al-Mourabitoun. Le dirigeant d’al-Mourabitoun était Mokhtar Belmokthar, l’Algérien qui a notamment combattu avec les Moudjahidines en Afghanistan, le Groupe islamique armé d’Algérie pendant la guerre civile algérienne et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). En 2015, l’un des commandants d’al-Mourabitoun, Adnan Abu Walid al-Sahrawi, a prêté allégeance, bay’a , à l’État islamique (EI) peu après la conquête de Palmyre et de Ramadi. Al-Sahraoui lui-même a reçu sa formation militaire alors qu’il était membre du Front Polisario avant de rejoindre le MUJAO. Cependant, Belmokhtar a rejeté l’engagement d’al-Sahraoui, affirmant qu’il s’agissait d’un acte individuel. Cet engagement a divisé les rangs d’al-Mourabitoun, ce qui a effectivement conduit les membres pro-EI à partir avec al-Sahraoui et à créer à leur tour l’EIGS.
Le groupe a mené trois attaques sophistiquées en 2016 dans la région frontalière entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. La dernière en date a été l’attaque contre la prison de Koutoukale, près de Niamey, en octobre 2016. La prison est considérée comme l’établissement de ce type le plus sécurisé du Niger et a été qualifiée de forteresse. Il abrite certaines des personnes les plus dangereuses du pays, notamment des djihadistes affiliés à Boko Haram, à l’EI et à AQMI. L’attaque a été stoppée par les forces de sécurité. Trois semaines seulement après l’attaque de la prison, l’EI a officiellement accepté l’engagement d’al-Sahraoui de 2015, indiquant que le groupe avait fait ses preuves.
Ascension et chute
L’EIGS a largement opéré sous le radar jusqu’en octobre 2017, date à laquelle le groupe a tendu une embuscade à une patrouille conjointe de soldats nigériens et américains. L’embuscade a entraîné la mort de cinq soldats nigériens et de quatre soldats américains, dont deux Bérets verts. Pour les Américains, cette embuscade constitue l’une des attaques récentes les plus meurtrières contre les troupes américaines en Afrique.
Tout au long de l’année 2017, le groupe a mené des attaques dans la région de Tillabéri au Niger, ce qui a incité les Nigériens à demander l’aide des Français dans le cadre de l’opération Barkhane, déclarant la situation à Tillabéri un état d’urgence. Les Français ont répondu et dirigé leurs efforts contre le groupe, aidés par des milices locales coopérant avec les Français, notamment le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA). La campagne menée par la France contre l’EIGS les préoccupait et limitait leur capacité à lancer des attaques typiques de type délit de fuite. La coalition a réussi à détruire une grande partie du bastion de l’EIGS à Ménaka au Mali ainsi que du matériel militaire, notamment des armes et des outils de communication. L’EIGS a été affaibli et contraint de combattre la coalition dirigée par la France au Mali en 2018 et au cours des premiers mois de 2019.
Capacité et intention
Récemment, il semble que l’EIGS revienne à ses anciennes habitudes. Depuis que les Français ont intensifié leurs efforts au Mali et au Burkina Faso ces derniers mois, il semble que la pression sur l’EIGS se soit relâchée et leur ait permis de se remobiliser. De plus, les milices locales de la coalition ont subi de lourdes pertes. Le propre journal de propagande de l’EIGS, Al Naba, estime que l’EIGS a coûté la vie à près de 400 combattants du GATIA et du MSA, bien que ce chiffre puisse être exagéré. Pendant ce temps, le Niger a retiré son approbation de la coopération transfrontalière avec le Niger en février, ce qui entrave les efforts contre des groupes comme l’EIGS qui opèrent au-delà des frontières. Tous ces facteurs ont apparemment donné à l’EIGS la capacité de revenir à son ancien mode de fonctionnement.
Vers la fin du mois de mars 2019, des rapports ont révélé que l’EIGS avait rétabli la communication avec l’EI après ce qui semble être plus de deux ans sans communication. Simultanément, la létalité et la portée des opérations de l’EIGS au Niger ont commencé à augmenter. Le 29 avril 2019, le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, est apparu publiquement pour la première fois en cinq ans dans une vidéo. Dans la vidéo, il a salué l’attaque sri-lankaise et a spécifiquement exhorté ses partisans à intensifier les attaques contre la France.
Depuis lors, l’EIGS a lancé de multiples attaques alignées sur la stratégie de l’EI au Niger et similaires à son modus operandi d’avant 2018, qui sont différentes des échanges de tirs avec les milices locales et des violences à motivation ethnique au Mali. Plus précisément, le 14 mai, l’EIGS a tendu une embuscade à une patrouille nigérienne, ce qui a entraîné la mort de 28 soldats nigériens, la plus meurtrière de la région. L’embuscade a eu lieu à proximité de l’embuscade du Togo contre la patrouille conjointe américano-nigérienne en 2017. La veille, l’EIGS a de nouveau attaqué la prison de Koutoukalé, mais encore une fois sans succès. Ces attaques indiquent un retour à Tillabéri au Niger, un retour aux délits de fuite et aux embuscades, et un retour aux anciennes acquisitions de cibles – en conclusion, un modus operandi éprouvé et dirigé par l’EI central.
par | Mar 30, 2024 | Actualités organisation AICS-SR
La colonie correctionnelle IK-2
Vue satellite de la colonie pénitentiaire IK-2.
L’IK-2, la colonie correctionnelle n°2 du Service pénitentiaire fédéral de Russie pour l’oblast de Vladimir, est située à 60 milles à l’est de Moscou, à Pokrov. Cette prison russe est une colonie de travaux forcés « zone rouge ». Cela signifie que la vie des prisonniers est sous le contrôle de l’administration du camp de correction. Les détenus vivent dans des casernes. Ils passent la plupart de leur temps à travailler au sein de la prison.
Souvent décrit comme « un camp pénal dur avec des règles très strictes, c’est le moins qu’on puisse dire », le camp de correction IK-2 est l’une des prisons les plus redoutées et les plus brutales de Russie. Il vise à affaiblir ses prisonniers par la torture psychologique et la loi du silence.
Emplacement IK-2
Histoire
En 1974 , le ministère de l’Intérieur de l’URSS a créé un dispensaire de travail et médical où les alcooliques et les toxicomanes étaient envoyés pour être soignés par des travaux forcés. En 1994, le chef de la direction des affaires intérieures de l’administration de la région de Vladimir a décidé de réorganiser le dispensaire. Elle est ensuite devenue la colonie pénitentiaire n°2. Le 19 août 1996, l’établissement pénitentiaire a accueilli son premier prisonnier et a désormais une capacité d’accueil de 794 détenus.
La colonie pénitentiaire se compose d’une série de bâtiments en briques grises , de tours de guet et d’une église orthodoxe au dôme doré. Une clôture en fer surmontée de barbelés entoure toute la colonie, qui fait partie d’un réseau de 700 prisons.
L’IK-2 accueille actuellement 800 détenus . La structure comprend douze unités différentes : une avec des conditions de facilité, 10 avec des conditions normales et la dernière avec des conditions strictes. Il y a aussi un atelier de peinture , une production de couture dans la zone industrielle, un atelier de montage et une menuiserie.
La plupart de ces prisonniers étaient accusés de vol et de drogue, mais IK-2 accueille parfois également des prisonniers politiques et des militants nationaux.
La vie au camp
L’IK-2 est non seulement l’une des prisons les plus brutales de Russie, mais aussi la plus dure en termes de « rupture avec le peuple ». Tous les prisonniers doivent subir des « tortures » psychologiques dans le but final de les briser et de les affaiblir. Ces tortures consistent en l’isolement, la privation d’extérieur, la surveillance, les punitions et l’interdiction de parler avec les autres détenus. Les détenus ne sont pas seulement victimes de tortures psychologiques, mais aussi physiques . De nombreux prisonniers, notamment des criminels de droit commun, ont été battus et agressés sexuellement pendant leur détention à l’IK-2.
La négligence médicale est très courante. Lorsque le prisonnier arrive dans l’établissement, les gardiens confisquent son matériel médical. En cas de maladie, le personnel médical ne donne que des analgésiques, sans évaluation approfondie.
Le processus d’isolement et de déshumanisation commence aux portes de la colonie. Là, chaque détenu à son arrivée doit s’accroupir et prononcer son nom, son prénom, son année de naissance et sa peine.
Au sein de la colonie, il y a quelques prisonniers appelés « chèvres » ou « militants ». Ils obtiennent des privilèges tels qu’une douche, des visites conjugales et une meilleure nourriture en échange de l’espionnage des autres détenus. Coopérer avec l’administration et signaler tout type de comportement incorrect est également bien récompensé.
Routine
Selon d’anciens détenus, la journée commence à 6 heures du matin . Tous les détenus doivent réciter l’hymne national russe. A suivre, il y a l’exercice physique. Les détenus doivent mémoriser la liste du personnel pénitentiaire et faire et démonter les lits pendant trois heures. Ce sont généralement les militants qui confient ces tâches aux détenus. Ils ont également le pouvoir de battre et de fouiller un détenu. Les prisonniers doivent toujours rester debout, jusqu’à 22 heures, heure à laquelle ils doivent s’endormir.
Les détenus ont rarement du temps libre. Parfois, ils peuvent s’asseoir et lire pendant une demi-heure, mais la plupart du temps, les détenus politiques ne bénéficient pas de ce privilège. La routine consiste soit à travailler toute la journée, soit à passer de nombreuses heures à regarder des publicités gouvernementales à la télévision sans détourner le regard de l’écran et avec les mains liées dans le dos.
Les détenus ne peuvent pas recevoir d’e-mails et les gardiens de prison doivent lire et vérifier toutes les lettres que les détenus reçoivent. Ce processus peut aussi durer des semaines, voire des mois, et son objectif est d’isoler encore plus le prisonnier du monde extérieur. Le détenu dispose de 30 minutes par semaine pour répondre à toutes les lettres, et un gardien doit s’asseoir avec lui et vérifier ce qu’il écrit.
Il y a des caméras et des gardiens partout et les gardiens de prison surveillent les conversations téléphoniques ainsi que celles avec les avocats. Ces appels téléphoniques sont autorisés deux fois par mois et ne peuvent pas durer plus de 15 minutes. Rien de ce qui se passe dans la colonie ne peut être dit ou écrit aux proches.
Détenus politiques
L’IK-2, l’une des prisons les plus brutales de Russie, a accueilli des militants politiques et des ennemis du régime de Poutine. Dans cet établissement, les gardiens veulent priver les détenus de leur voix et veulent les isoler du monde extérieur.
Kotov et Pereverzine
Konstantin Kotov , arrêté en 2019, est un militant de l’opposition. Il a passé un an et demi dans l’IK-2, où, selon lui, il était constamment victime d’intimidation et d’isolement. Après sa libération, il a déclaré que la plupart des détenus vivaient dans la peur constante d’enfreindre les règles ou de faire quelque chose qui allait à l’encontre de l’administration.
Pereverzin , emprisonné entre 2010 et 2012 pour détournement de fonds alors qu’il travaillait à la compagnie pétrolière Ioukos, a écrit ses mémoires et déclaré que son séjour au sein de l’IK-2 avait été très difficile. La colonie est extrêmement violente, froide, humide et située à proximité d’un marécage. Dans chaque bâtiment, il n’y a que cinq salles de bains qui doivent être partagées avec 60 détenus. Il a décrit son séjour dans la colonie pénitentiaire comme une période caractérisée par le stress, la torture, l’intimidation et l’humiliation.
Kotovo et Pereverzin ont déclaré qu’ils n’avaient jamais été soumis à de graves violences physiques de la part des gardiens, probablement en raison de leur notoriété publique. D’un autre côté, ils ont tous deux vu et entendu des gardiens de prison battre d’autres détenus.
DmitriDemushkine
DmitriDemushkin, un militant national accusé d’incitation à la haine, a été emprisonné à IK-2 pendant deux ans. Il a décrit son expérience dans la colonie pénitentiaire comme étant une sorte de « torture ». Il a déclaré avoir passé les premiers mois de sa détention dans le deuxième secteur. Ce secteur est connu parmi les détenus sous le nom de « suka » (« salope » en russe), où les conditions étaient particulièrement dures et difficiles. Demushkin a également déclaré que les détenus doivent se raser tous les jours, mais qu’ils ne peuvent pas toucher les rasoirs. Tous les détenus sont rasés par les militants, qui utilisent souvent le rasoir comme instrument de torture.
Paul Whélan
Paul Whelan , un détenu américain accusé d’espionnage, a déclaré que les gardiens de la prison le réveillaient toutes les deux heures pendant la nuit, juste pour vérifier où il se trouvait et ce qu’il faisait.
Alexeï Navalny
AlexeiNavalny , fondateur de la Fondation anti-corruption (FBK) a été condamné en mars 2021 à trois ans et six mois dans la colonie pénitentiaire IK-2. Navalny a été accusé de ne pas s’être présenté auprès des autorités alors qu’il se remettait en Allemagne d’une intoxication chimique .
Par l’intermédiaire de ses avocats, il a signalé que les soins médicaux lui avaient été refusés et qu’il était victime de traitements inhumains et illégaux. A travers une publication sur Instagram , il a également qualifié la prison de « camp de concentration ».
Selon Kotov et d’autres anciens détenus, Navalny ne sera ni victime de torture ni de coups, en raison de sa popularité. Néanmoins, les gardiens l’isoleront et le tiendront à l’écart des autres prisonniers.
par | Mar 30, 2024 | Actualités organisation AICS-SR
La réémergence de l’ELN
La Colombie a été secouée le 21 janvier par l’explosion d’une voiture piégée, tuant 21 policiers et l’agresseur, et en blessant 68 autres. L’avenir de la paix et de la sécurité en Colombie est désormais incertain alors que le pays et la communauté internationale attendent la réponse du gouvernement. Alors que le pays cherche désespérément la paix, la question à un million de dollars est la suivante : Cette attaque de l’ELN va-t-elle pousser les parties à la table pour chercher une solution ou le conflit va-t-il devenir incontrôlable ?
Qui est l’ELN ?
Une faction de l’Armée de libération espagnole (ELN) a revendiqué l’attaque en représailles aux attaques du gouvernement à Noël. Cependant, les dirigeants de l’ELN, actuellement à Cuba pour des négociations de paix avec le gouvernement, nient toute implication. Les rapports des services de renseignement et médico-légaux indiquent que l’agresseur était José Aldemar Rojas, qui n’avait pas de casier judiciaire, mais qui était connu des renseignements de « Mocho Kiko » avec un historique clandestin dans une cellule de l’ELN.
Avec environ 2 000 combattants connus, l’ELN est le dernier groupe de guérilla en Colombie après l’accord de paix de 2016 entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement. Le groupe comprend également un réseau de soutien plus large composé de civils qui collectent des renseignements et mènent des attaques à petite échelle. Imprégné d’idéologie socialiste, l’ELN résiste depuis les années 1960 militairement et politiquement à l’État et aux multinationales. Au fil du temps, le groupe a accru ses activités illégales, telles que le trafic de drogue et les enlèvements contre rançon, pour financer ses opérations, et est connu pour opérer à la fois à la frontière du Venezuela et aux alentours.
Une chance pour la paix ?
Les dirigeants de l’ELN ont réaffirmé leur engagement en faveur de négociations pacifiques. Néanmoins, le groupe est assez décentralisé et il est possible que la direction n’ait pas été impliquée ni n’ait dirigé l’attaque, et il semblerait que les partisans de la ligne dure au sein de l’ELN tentent de saboter un accord potentiel. Quoi qu’il en soit, après l’attaque, le président Ivan Duque a demandé l’extradition des dirigeants de l’ELN à La Havane. Cuba a dénoncé l’attaque mais n’a pas encore accédé à la demande du Président.
La majorité de la communauté internationale a répondu en faveur de la poursuite des négociations entre les deux parties et d’une solution pacifique. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a réaffirmé l’urgence de mettre fin au conflit et de mettre en œuvre un accord de paix. Le représentant du secrétaire général de l’ONU, Carlos Ruiz Massieu, a déclaré que « ces événements nous rappellent l’urgence de mettre fin à la violence et de persévérer dans les efforts pour garantir un avenir plus pacifique aux Colombiens ». Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a également exprimé sa solidarité avec le peuple colombien, mais s’est montré moins neutre dans ses opinions publiques, et a réaffirmé le soutien des États-Unis aux efforts antiterroristes et anti-narcotiques dans la région et à « amener les auteurs de l’atroce atteinte à la justice ». Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a affirmé que son pays ne permettrait jamais que son territoire soit utilisé pour planifier des actes terroristes.
La réponse de Duque ?
Cependant, le président Duque a réagi en retardant d’au moins six mois les pourparlers de paix avec l’ELN et a exigé la fin de toutes les attaques et la libération de 16 otages afin de relancer les négociations. Ce n’est pas une surprise étant donné ses débuts précaires en tant que président avec des réformes fiscales et éducatives impopulaires, et les attaques pourraient être utilisées politiquement pour créer une diversion et générer un soutien plus large contre un ennemi intérieur. Il a également fait campagne sur un programme de loi et d’ordre et a récemment nommé des généraux plus radicaux qui pourraient être désireux de remilitariser le pays. Il semblerait également que le gouvernement Duque soit lié à des groupes paramilitaires auparavant associés à l’ancien président colombien Álvaro Uribe.
On ne peut ignorer l’escalade des tensions dans la région et l’éventuelle action militaire des États-Unis contre le Venezuela. Duque a condamné tout gouvernement qui offre un refuge à l’ELN, faisant indirectement référence au Venezuela, et ayant tenté auparavant de persuader les États-Unis de déclarer le Venezuela comme État parrain du terrorisme. Cependant, en fin de compte, une éventuelle attaque militaire des États-Unis contre le régime de Maduro pourrait faire le jeu de Duque. Cette semaine, par inadvertance, le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a révélé sur son bloc-notes, lors d’un point de presse à la Maison Blanche, des plans visant à déplacer 5 000 soldats américains en Colombie pour organiser une invasion du Venezuela. Cela placerait l’ELN dans la ligne de mire d’un conflit dans les zones frontalières entre les deux pays et, dans l’espoir de Duque, de sa possible disparition.
par | Mar 30, 2024 | Actualités organisation AICS-SR
L’ancien chef de la sécurité allemande révèle une enquête sur ses propres activités de droite
Hans-Georg Maaßen en mai 2023 ( Elekes Andor CC.4.0 ).
En août , il a été rapporté que le Bureau allemand pour la protection de la Constitution, le BfV , enquêtait sur l’un de ses anciens chefs, Hans-Georg Maaßen.
Maaßen lui-même a confirmé cette affirmation en publiant la réponse du BfV à une demande d’accès à l’information de son avocat. ¹ La lettre est en allemand , mais d’après ce que je peux comprendre, Maaßen a posé des questions sur les documents le liant au mouvement Reichsbürger, qui a été impliqué dans un complot de coup d’État en 2022. ²
La réponse du BfV consiste en du matériel open source renvoyé par une recherche dans ces paramètres, y compris des déclarations de Maaßen lui-même et de diverses personnalités de droite. Reuters donne la traduction suivante d’un de ces extraits :
L’extrémiste de droite Bernhard Schraub a décrit votre client dans une lettre adressée à Heinrich XIII le prince de Reuss comme un ‘républicain honnête' », lit-on dans le premier exemple du BfV. Seules des informations importantes non classifiées sont publiées dans les communiqués sur la liberté d’information. ³
Il ne me semble pas clair qu’il s’agisse d’une référence particulièrement favorable. Bien qu’un parti d’extrême droite allemand ait utilisé l’étiquette de « républicain », le prince Reuss, le chef présumé du mouvement Reichsbürger, est réputé pour être un monarchiste convaincu.
L’enquête qui ressort de la lettre du BfV ne représente, à première vue, rien de plus qu’une surveillance d’un milieu de droite au sein duquel le nom de Maaßen est apparu. Néanmoins, l’épisode souligne les tensions qui existent en Allemagne, comme ailleurs, alors que l’ordre constitutionnel est aux prises avec la croissance de la droite radicale.
En 2012, le président du BfV, Heinz Fromm, a démissionné au milieu d’une controverse sur le traitement des agents au sein de la clandestinité nationale-socialiste. ⁴ Maaßen a été nommé son successeur, pour ensuite être démis de ses fonctions en 2018 après avoir minimisé l’extrémisme de droite lors des manifestations anti-immigration à Chemnitz. ⁵
Il s’est ensuite lancé dans l’activisme politique en tant que membre de la CDU conservatrice, formant un groupe, WerteUnion, qui opère dans un espace où les partisans de la ligne dure de la CDU se chevauchent avec la droite radicale AFD. ⁶ Ce dernier parti devrait obtenir de bons résultats aux élections de cette année, même s’il est lui-même surveillé car soupçonné d’être anticonstitutionnel. ⁷
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