LES 5 TECHNIQUES: INTERROGATOIRE LEGAL OU TORTURE ?

LES 5 TECHNIQUES: INTERROGATOIRE LEGAL OU TORTURE ?

Les 5 techniques : interrogatoire légal ou torture ?

  • 5 octobre 2024

La collecte de renseignements dans les zones de conflit fournit aux militaires et aux décideurs politiques des informations essentielles pour élaborer des stratégies et prendre des décisions. Sans ces informations, les opérations militaires risquent davantage de faire des victimes et d’échouer. Pendant les « Troubles » (1968-1998) en Irlande du Nord, le personnel britannique a collecté des renseignements pour empêcher les attaques terroristes des militants de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Les services de renseignements britanniques ont utilisé une méthode appelée les « 5 techniques » pour recueillir des renseignements humains. La controverse entourant l’utilisation de ces 5 techniques pendant les « Troubles » et plus tard en Irak remet en question les normes morales des services de renseignements britanniques.

Quelles sont les 5 techniques ?

Les cinq techniques sont des méthodes d’interrogatoire très intensives et énergiques contre les menaces à la sécurité nationale. Les techniques comprennent :

  1. Stationnement prolongé au mur
  2. « Cagoule » (placer une cagoule sur le détenu pendant des périodes prolongées)
  3. Soumission au bruit blanc
  4. Privation de nourriture et de boisson
  5. Privation de sommeil

Les troubles en Irlande du Nord

L’Irlande du Nord est caractérisée par une violence et une polarisation de longue date, les républicains catholiques prônant l’unité avec l’Irlande et les unionistes protestants préférant rester au sein du Royaume-Uni. En 1969, l’armée britannique intervient en Irlande du Nord pour rétablir l’ordre dans un contexte de violences croissantes entre les groupes républicains et unionistes. Cependant, des actions controversées telles que le couvre-feu de Falls et le massacre du Bloody Sunday aggravent la situation. En 1972, la Grande-Bretagne suspend le parlement d’Irlande du Nord et établit un gouvernement direct depuis Londres. La suspension du parlement, destinée à calmer la situation et à ouvrir des négociations, n’a fait qu’intensifier le conflit.
Au cours de cette période, l’armée britannique a mis en œuvre l’internement sans procès, officiellement connu sous le nom d’opération Demetrius, pour détenir les terroristes présumés ou les personnes impliquées dans le conflit sans procès en bonne et due forme ni représentation légale. C’est dans ces centres de détention que s’est déroulée l’affaire des « hommes cagoulés ». 

Photo prise pendant les Troubles, Belfast, Irlande du Nord 1970-1972

L’affaire des hommes cagoulés

L’affaire des hommes cagoulés concerne un groupe de 14 catholiques irlandais arrêtés par les services de renseignements britanniques en 1971. Ces hommes ont été soumis à cinq techniques pour les contraindre à fournir des renseignements sur l’IRA ou d’autres groupes paramilitaires. Le gouvernement britannique a jugé ces méthodes nécessaires à la collecte de renseignements. Cependant, cette année-là, les hommes cagoulés ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne, alléguant que leurs droits en vertu de l’article 3 de la CEDH avaient été violés. L’article 3 affirme que nul ne doit subir la torture ni des peines ou traitements inhumains ou dégradants. 

Les cinq techniques utilisées ont laissé aux hommes cagoulés un traumatisme physique et psychologique durable. Jim Auld, l’un d’eux, se souvient très bien de son interrogatoire, au cours duquel ses interrogateurs l’ont cagoulé, placé dans un hélicoptère et jeté à l’extérieur. Bien qu’il ne se trouvait qu’à quelques mètres du sol, Auld a affirmé n’avoir eu aucun moyen de le savoir, déclarant : « Je croyais sincèrement que le gouvernement britannique ne me permettrait pas de sortir vivant de cette situation. »

Il décrit également les dommages cognitifs durables de la composante bruit blanc des cinq techniques, en disant : « Cela vous empêche de penser, cela vous empêche de faire quoi que ce soit. » Le but de cette méthode était de contraindre Auld à fournir des informations sur l’IRA, avec laquelle il prétendait n’avoir aucune affiliation.

Les conséquences

De nombreuses personnes débattent activement de l’éthique de l’utilisation des cinq techniques sur ces hommes. Sir Dick White, chef des services secrets de 1956 à 1969, a défendu leur utilisation en Irlande du Nord. Il a déclaré : « Il faut démontrer au sujet que sa liberté est désormais entièrement sous notre contrôle. Il faut l’amener à comprendre qu’il est désormais complètement seul. » [ source ]

La détresse mentale et physique endurée par les détenus sous ces cinq techniques était censée être nécessaire pour les rendre plus disposés à divulguer des informations importantes liées aux groupes de l’IRA et aux futurs complots terroristes. Cependant, l’utilisation de ces techniques a suscité une grande controverse et a polarisé les communautés en Irlande du Nord. [ source ]

Bien que les effets sur les détenus aient été préjudiciables à leur bien-être mental et physique, on ne saurait sous-estimer la valeur des renseignements recueillis. Les services de renseignement britanniques ont recueilli des informations sur d’éventuelles opérations de l’IRA, identifié près de 700 membres présumés de l’IRA et contribué à la découverte des individus responsables d’environ 85 incidents non résolus. 

En juin 2023, le Service de police d’Irlande du Nord (PSNI) a présenté ses excuses aux hommes cagoulés pour les sévices qu’ils ont subis pendant leur internement sans procès. Ces excuses ont été présentées avant le décès de l’un d’eux, Joe Clark, à l’âge de 71 ans.

La Cour européenne des droits de l’homme et de la torture

L’affaire des « hommes cagoulés » a été portée devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en 1978. Cependant, la CEDH a estimé que l’étiquette de « torture » dépendait de la gravité des méthodes utilisées. Pour la première fois, qualifier quelque chose de torture était une question de subjectivité juridique dans le droit international des droits de l’homme. La conséquence en a été une « stigmatisation particulière » attachée à la torture en vertu de l’article 3 de la CEDH.

En vertu de cette décision, la Cour implique que la torture est subjective dans la mesure où c’est la gravité de la douleur subie qui détermine le statut. La complexité de cette décision peut être constatée à travers une déclaration faite par le juge honoraire Sir Gerald Fitzmaurice lors des audiences :

Si les cinq techniques doivent être considérées comme impliquant de la torture, comment caractériser par exemple le fait de se faire arracher les ongles, d’être lentement empalé sur un pieu à travers le rectum ou de rôtir sur un grillage électrique ? C’est tout simplement de la torture, n’est-ce pas ? Ou peut-être s’agirait-il d’une torture « grave » ?! Ou quels mots trouvez-vous pour marquer la différence entre un traitement de ce genre et les simples douleurs, tensions, tensions et inconforts des cinq techniques, qui pâlissent en comparaison de l’agonie brûlante et inimaginable des autres ? Ces deux techniques ne sont pas du tout dans la même catégorie et ne peuvent pas être évoquées dans le même souffle.

La stigmatisation de Fitzmaurice à l’égard de la torture suggère que les cinq techniques sont tolérables en comparaison avec d’autres exemples de torture. En 2019, le Lord Chief Justice Sir Declan Morgan d’Irlande du Nord a déclaré que le traitement des détenus « serait, s’il se produisait aujourd’hui, à juste titre qualifié de torture »

Aksoy c. Turquie

Dans l’affaire Aksoy c. Turquie, la Cour a reconnu que les méthodes utilisées étaient suffisamment sévères pour être à la hauteur de leur stigmatisation particulière. Le requérant, ZekiAksoy, avait été placé en garde à vue par la police turque en 1984 pour avoir critiqué le gouvernement. En détention, il avait été déshabillé, les mains liées et pendu selon une méthode connue sous le nom de « pendaison palestinienne ». Après quoi, ils lui avaient attaché des électrodes aux parties génitales, l’avaient aspergé d’eau et l’avaient électrocuté pendant 35 minutes d’affilée. L’affaire
Aksoy c. Turquie est un exemple de la façon dont la Cour a choisi de qualifier de torture une forme d’interrogatoire renforcé. La CEDH a conclu que les méthodes utilisées étaient suffisamment sévères pour aller au-delà des attentes en matière de traitement inhumain.

BahaMousa (à droite) tenant son fils dans ses bras. Image fournie par l’enquête BahaMousa, 2011

Le cas de BahaMousa

L’enquête sur BahaMousa met en lumière un exemple étrange de traitement inhumain suffisamment grave pour entraîner la mort, mais pas assez grave pour être qualifié de torture. En 2003, BahaMousa était l’un des dix hommes placés en détention par les Britanniques lors d’une opération de sécurité dans un hôtel en Irak. Il a été soumis aux cinq techniques qui l’ont soupçonné d’être impliqué dans des attaques contre des troupes britanniques. Il a subi 93 blessures différentes, notamment un gonflement du cerveau, de multiples hématomes et des lacérations sur tout le corps. Le Dr DerykJames, pathologiste agréé par le ministère de l’Intérieur, est arrivé à la conclusion suivante sur la cause du décès de Mousa :

D’après ce que je comprends du contexte, il s’agit d’un animal artificiel vulnérable aux blessures, aux températures élevées et à l’humidité, au manque de nourriture et d’eau et au piégeage – par là, je veux vraiment dire qu’il est retenu dans des manchettes en plastique avec une cagoule sur la tête et soumis à la peur et à la douleur, a subi un événement qui comprend une lutte, des contraintes et des agressions, et qui a agi comme un déclencheur médiant la mort par arrêt cardio-respiratoire. 

Malgré la mort d’un jeune homme de 26 ans, par ailleurs en bonne santé, à la suite de l’utilisation de ces cinq techniques, la CEDH ne considère pas ces conditions comme de la torture. Il s’agit plutôt d’un traitement dégradant et inhumain. Bien qu’elles constituent toujours une violation de l’article 3, les cinq techniques ne sont pas suffisamment graves pour être qualifiées de torture comme l’était la « pendaison palestinienne ». Cette rhétorique est dangereuse car elle sous-entend que certains types de torture sont plus tolérables que d’autres. Elle crée à son tour des incohérences entre les normes morales des agences de renseignement et les droits de l’homme internationaux.

L’avenir des 5 techniques

En 2018, la CEDH a rejeté une demande de l’Irlande de réviser son arrêt dans l’affaire Irlande c. Royaume-Uni. Des documents médicaux ont révélé des preuves soulignant les effets à long terme des cinq techniques. Près de trois décennies après l’affaire Aksoy c. Turquie et la mort de BahaMousa, la Cour doit encore revoir sa stigmatisation particulière de la torture. Les affaires Irlande c. Royaume-Uni, Aksoy c. Turquie et l’enquête BahaMousa illustrent les défis de la définition et de l’application de la torture dans le droit international des droits de l’homme. De nouvelles preuves et des appels à la révision continuent d’émerger. Cependant, la CEDH ne parvient pas à corriger ses erreurs et à réexaminer d’anciens arrêts. Ainsi, elle n’apporte aucun changement positif sur cette question. [ source ]

Conclusion

L’utilisation de ces cinq techniques par les services de renseignements britanniques en Irlande du Nord n’a pas seulement constitué un acte controversé pendant les Troubles, mais a également influencé la subjectivité de la torture dans le droit international des droits de l’homme pour les décennies à venir. L’affaire des hommes cagoulés a créé un précédent important pour les ramifications juridiques des traitements inhumains dans le cadre de la collecte de renseignements. En l’absence d’une définition claire de la torture, la CEDH stigmatise spécifiquement la gravité des traitements inhumains pour les qualifier de torture.

Cette situation a eu des répercussions sur d’autres affaires de droits de l’homme, comme l’affaire Aksoy c. Turquie et l’enquête BahaMousa, qui soulignent la nécessité de définir clairement la torture en droit international. Le rejet de la proposition de l’Irlande de réexaminer l’affaire Irlande c. Royaume-Uni en 2018 montre à quel point l’ambiguïté de la distinction entre traitement inhumain et torture continue d’influencer les affaires.

Les services de renseignement sont confrontés à un double standard, qui les soumet à des obligations morales et juridiques distinctes. L’affaire des hommes cagoulés nous rappelle avec force l’absence de responsabilité et de transparence des agences de renseignement, ainsi qu’un engagement renouvelé envers les valeurs des droits de l’homme et de la dignité.
Il devient évident que la question de la responsabilité et de la transparence s’étend au-delà des services de renseignement britanniques. Les révélations récentes concernant la conduite du SAS en Afghanistan mettent en lumière les inquiétudes concernant d’éventuels crimes de guerre. L’enquête sur les exécutions illégales présumées commises par le SAS entre 2010 et 2013 a révélé des détails troublants, notamment des tirs sur des civils lors de raids nocturnes, certains incidents ayant entraîné la mort de personnes pendant leur sommeil. Cette nouvelle souligne la nécessité de normes plus strictes et d’une plus grande responsabilisation non seulement au sein des agences de renseignement, mais aussi au sein des unités militaires d’élite. L’affaire des hommes cagoulés, ainsi que l’enquête du SAS, soulignent l’urgence d’un engagement renouvelé en faveur du respect des normes éthiques dans les zones de conflit

Les 5 techniques en pratique. Image tirée de l’enquête BahaMousa, 2011

26 septembre 2024 : l’AICS-SR a tenu une conférence sur le thème « Citoyenneté et Esprit de défense » à la Mairie de Cavalaire sur Mer

26 septembre 2024 : l’AICS-SR a tenu une conférence sur le thème « Citoyenneté et Esprit de défense » à la Mairie de Cavalaire sur Mer

1/ Présentation générale

L’AICS-SR a organisé une Conférence sur le thème « Citoyenneté et Esprit de défense  » au sein de la Salle des fêtes de la Mairie de Cavalaire sur Mer. Cette conférence a fait l’objet d’une Convention de Partenariat entre l’AICS -SR et la Maire de Cavalaire sur Mer.

L’organisation de cette conférence s’est faite en collaboration avec :

-Mr Le Maire de Cavalaire sur Mer, Mr Philippe Leonetti et l’équipe de la Mairie de Cavalaire

-Mr Yves Fournier, Président de l’AICS-SR

-Monsieur Alain Guillemin délégué AICS-SR pour le Var.

 Mr Pierre Andres Vice -Président de l’AICS-SR

 L’orateur de la Conférence a été le conférencier des AICS-SR, Mr Thierry Terrier

C’est plus   de 200 personnes, dont 150 élèves de collège, ainsi que les Membres du conseil municipal et de nombreux habitants de Cavalaire  ont assisté à la conférence donnée par Thierry TERRIER

Il  faut saluer la présence de 2 classes de défense et des cadets du Golfe de Cavalaire et des communes environnantes, conduites par leurs enseignants et Monsieur Claude BOIMOND Vice Président AR20 IHEDN VAR, qui montèrent sur l’estrade et furent applaudies par la salle.
2/ VIdéo de la Conférence
                                                                                                                                             
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58:14
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3/ Discours de Mr le Maire de Cavalaire sur Mer , Mr Philippe Léonelli

CONFÉRENCE SUR LA CITOYENNETÉ
JEUDI 26 SEPTEMBRE – 09H00
ORGANISÉE PAR L’AICSR

Association internationale des combattants et sympathisants des services de renseignements

C’est avec un immense plaisir que je vous accueille aujourd’hui pour
cette conférence organisée par l’Association internationale des
combattants et sympathisants des services de renseignements dédiée à
la citoyenneté.
Je salue à cet égard son Président national le Capitaine de corvette
Yves Fournier, son représentant local notre Président des AVF Alain
Guillemin, Thierry Terrier, ancien diplomate qui est le conférencier
aujourd’hui, Claude Boymond, Président du Comité du Golfe de Saint
Tropez, Madame Nazury la principale du collège de Gassin et l’ensemble
des enseignants qui se sont mobilisés sur ce sujet et bien sûr vous tous
les élèves de 3 ème qui participez aujourd’hui à cette conférence.

Vous, les jeunes de notre territoire, représentez l’avenir et les
fondements mêmes de notre démocratie.

La citoyenneté, c’est bien plus qu’un simple statut, c'est un engagement,
un devoir et surtout, une belle opportunité de faire entendre votre voix.
Être citoyen, c’est participer activement à la vie de notre société,
comprendre les enjeux qui nous entourent et contribuer à construire un
monde meilleur.

Être citoyen, c’est comprendre que la liberté n’est jamais acquise mais
qu’elle se conquiert chaque jour. C’est un engagement constant à
défendre ses droits, à se battre pour des valeurs essentielles telles que

la justice, l’égalité, la fraternité, la dignité et la liberté comme l’ont fait les
alliés en 1944 lorsqu’ils ont débarqué sur nos plages.

Aujourd’hui, nous avons la chance d’échanger sur la manière dont
chacun de vous peut s'impliquer, développer un esprit critique, et
défendre vos valeurs.
Je vous encourage à poser des questions, à exprimer vos idées et à-
vous engager pleinement dans ce débat.
Bonne conférence à toutes et tous !

10 septembre 2024 : COMPTE RENDU DE LA REUNION DE BUREAU AICS-SR

10 septembre 2024 : COMPTE RENDU DE LA REUNION DE BUREAU AICS-SR

COMPTE RENDU DE LA REUNION DE BUREAU AICS-SR DU 10 SEPTEMBRE 2024 A 19H00 ETENDUE AUX MEMBRES PRESENTS.

Strictement réservé aux membres de l’association

Présents : Yves Fournier, Elisabeth Caubel, Pierre Andrès, Thierry Terrier, Alexandre Desard, François Baudu,

Invités : Richard CEAUX.

Excusé : L’ensemble des membres non présents se sont excusés. 

Après le traditionnel mot de bienvenu, les points suivants de l’ordre du jour furent abordés.

  • Agendas du Président et des Vices-Président.
  • Président Yves FOURNIER, participation aux cérémonies du 18 juin Tours et Amboise, rencontre avec la DMPA, participation aux réunions avec La France Mutualiste, aux réunions du comité FNAM GR67, AG GR67 FNAM, 80ème anniversaire du débarquement à Cavalaire sur Mer,
  • Prochaine participations : Réunion des délégué de la Fondation de la France Libre, AG Fédération Libre Résistance et SOE, Comité délégation thématique BCRA de la FFL en qualité de membre (AICS-SR titulaire d’une convention avec la FFL), Londres réunion avec les délégués et membres UK.
  • Vice-Présidente Elisabeth CAUBEL, participation aux cérémonies du 80ème anniversaire du débarquement de Normandie, aux cérémonies du 18 juin à Tours et Amboise, à l’hommage aux marins morts en mer, et surtout préparation de l’exposition du 4 au 15 novembre 2024.
  • Vice-Président Pierre ANDRES, participation à différentes cérémonies patriotiques, dont le 18 juin à Tours, AG FNAM GR67, gestion quotidienne du Site Internet et mise en ligne des articles

 

  • Rappel des projets :
  • Exposition : La France au Combat de 1942 à 1945
  • Conférences : Le 26 Septembre 2024 Cavalaire « Citoyenneté et esprit de défense », le 11 décembre Tours « Comment être un citoyen dans la République Française », Paris, Chartres, Londres, Montpellier, dates à définir.
  • En ce qui concerne le projet à Londres, il est souligné l’importance d’organiser des manifestations au profit des enfants d’expatriés parfois défrancisés. Il y a 15 ans il y avait 100 associations françaises en GB il en reste 3.
  • Ceci est aussi valable pour les expatriés dans d’autres pays.
  • Pour la conférence de Tours, il est suggéré d’inviter, le Préfet d’Indre et Loire ainsi que le Directeur de la DMPA.
  • Pour ce qui concerne l’exposition et la conférence à Tours une quarantaine d’adhérents de « La France Mutualiste » en Touraine y assisteront.

 

  • Etat des partenariats en cours et futurs :
  • Convention signées : Fondation de la France Libre, La France Mutualiste Tours, Mairie de Cavalaire sur Mer.
  • A venir : La Fondation de la France Mutualiste (subvention), FNAM (subvention), ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française), DMPA (subvention) (Direction de la Mémoire et du Patrimoine des Armées), AFIO (Association of Former Intelligence Officers US)
  • Vie des délégations : Un rapport d’activité a été envoyé par les délégués de régions et de départements faisant remonter l’ensemble de leurs activités.
  • Pour la délégation du Var suite à un prochain recrutement il est envisagé un partage du département en 3 zones Var Est, Ouest et Centre (préfecture)
  • Création d’une délégation Pyrénées Orientales confiée au Capitaine de Frégate Victor LENGRAND.
  • Pour les autres délégations, le recrutement reste la priorité afin de construire des actions représentatives dans chaque délégation.
  • Depuis sa dotation, juin 2024 le drapeau est sorti 3 fois Porte drapeau Alexandre DESARD, A plusieurs reprises, Roger BOURGOIN à représenté l’association dans le Lyonnais en portant le drapeau de la Légion d’Honneur.

 Le trésorier Charles COSTE excusé, avait communiqué au préalable la situation de la Trésorerie de l’association.

 Un point à été fait par Pierre ANDRES sur le site de l’association, sa visibilité, sa consultation internationale avec dans les trois premières fréquences de consultation la Chine, les Etats-Unis et la Russie.

  • FACEBOOK géré par Stéphane JAH, fonctionne très bien pouvant atteindre des pointes de consultation dépassant 845 consultations/minutes en fonction des articles (nous allons affiner la recherche afin d’évaluer quels sont les articles les plus regardés).

LINKEDIN géré par Stéphane JAH enregistre également un fort taux de consultations.

  • Cercle Cincinnatus : Le projet est en cours de finalisation, Thierry TERRIER cherche un Trésorier, nécessaire pour le dépôt des statuts

LES CRAVATES SONT DISPONIBLES N’HESITEZ PAS A EN COMMANDER CAR ELLES SONT MAGNIFIQUES.

PRIX 25€ frais de port inclus 

 Rédigé le 11 septembre 2024

Yves Fournier Président AICS-SR en collaboration avec Elisabeth CAUBEL Vice-Présidente

Redut PMC : l’armée privée du Kremlin

Redut PMC : l’armée privée du Kremlin

 

Redut PMC est une pseudo-société militaire privée financée et équipée par les services de renseignement militaire russes. Le ministère russe de la Défense utilise Redut comme société écran pour recruter du personnel dans les forces armées et contourner les restrictions liées à la mobilisation. Depuis 2022, Redut a connu une expansion importante et la PMC fait désormais partie intégrante de la stratégie de recrutement de la Russie. Cependant, contrairement au désormais tristement célèbre groupe Wagner, Redut PMC est étroitement sous la coupe du Kremlin.

1.0 Qui est Redut PMC ?

Redut est une organisation-cadre regroupant plusieurs unités et détachements opérant sous sa bannière. Ces unités vont du bataillon hooligan de football néonazis, Española , au bataillon Borz qui recrute des femmes comme tireuses d’élite et médecins. Sans idéologie dominante, l’attrait principal de Redut réside dans les contrats de plus en plus lucratifs proposés par le ministère de la Défense.

Depuis la disparition d’Evgueni Priogjine en août 2023, Redut a été largement présenté comme le successeur naturel de la PMC Wagner en Russie. Alors que le ministère russe de la Défense a largement absorbé les forces de Wagner en Ukraine, la transition a été moins simple en Afrique, où les PMC russes ont soutenu les juntes militaires. Redut est clairement la créature du Kremlin et le manque d’autonomie des PMC rend le remplacement de Wagner difficile à vendre.

2.0 L’histoire de Redut PMC

2.1 Origines obscures 

Malgré diverses enquêtes, les origines de Redut PMC restent floues. On pense que Redut est le successeur spirituel du PMC appelé « Groupe-R » qui a été créé par le GRU lors de l’effondrement de l’Union soviétique. Le Groupe R aurait opéré aux Émirats arabes unis, à Bahreïn, au Zaïre (République démocratique du Congo) et en Irak.

Une autre histoire souvent citée est celle de « Centre-R », une joint-venture créée en 2006 par la « famille antiterroriste » russe pour effectuer des missions à l’étranger. Cette soi-disant « famille antiterroriste » était composée de vétérans du Service de renseignement extérieur (SVR), des Forces aéroportées russes (VDV), de la Direction générale de l’état-major général russe (GRU) et des troupes intérieures du ministère russe des Affaires intérieures (MVD). Il existe des preuves que Redut a formé les forces armées russes pendant la guerre russo-géorgienne de 2008 et a agi en tant que consultant militaire.

Logo et badge du Redut PMC

Après 2008, le nom de Redut a disparu, puis est réapparu en 2017 sous la forme de forces de sécurité protectrices en Syrie. Cette itération de Redut est en continuité directe avec le Redut moderne observé en Ukraine et également dans le monde entier. En Syrie, Redut était principalement chargé de protéger les intérêts pétroliers et gaziers de l’influent oligarque russe, Gennady Timochenko. La PMC était également connue pour lancer occasionnellement des raids sur les cachettes de l’EI. [ Source ]

Avant l’invasion de l’Ukraine, Redut comptait environ 100 membres et n’était guère plus qu’une petite force de sécurité. Comparable à la PMC américaine Blackwater , Redut s’occupait principalement de la sécurité des convois, de la protection des cadres et de la sécurité statique. Bien que les origines de Redut ne soient pas claires, il est évident que dans l’ensemble de la PMC, diverses interactions ont concerné des institutions et des organisations fidèles au Kremlin. [ Source ]

2.2 La guerre en Ukraine et la création de Redut PMC

Fin 2021, Vladimir Alexseev, chef adjoint du GRU et cerveau de Redut, a chargé le chef du PMC, Anatoli Karazi, d’étendre considérablement les capacités de Redut. Alexseev envisageait que Redut joue un rôle décisif dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Karazi s’est lancé dans sa mission, recrutant de nouveaux personnels et recherchant des sites d’entraînement potentiels. En tant qu’ancien chef du renseignement de Wagner, Karazi a commencé à recruter des wagnériens ainsi que de nouvelles recrues de la 16e brigade des forces spéciales du GRU. [ Source ]

En janvier 2022, Redut comptait « plusieurs milliers » de membres, dont un nombre non négligeable d’anciens membres de Wagner. Cela a provoqué la colère d’Evgueni Prigojine, qui a fait irruption lors d’une réunion avec Alexseyev et a exigé une explication sur l’empiétement du GRU sur sa PMC. La querelle a été résolue par une rencontre en tête-à-tête entre Prigojine et Karazi, mais cette querelle à la veille de la guerre était un présage inquiétant de tensions futures entre Wagner et le ministère de la Défense. 

Un vétéran de Redut pose avec une tasse « J’aime Kiev ». Probablement l’un des rares morceaux de Redut à avoir quitté Kiev en entier – [ Source de l’image ]

Lorsque l’invasion de l’Ukraine a débuté en février, la vision d’Alekseyev est devenue réalité et Redut a mené la charge sur Kiev. Le rôle exact de Redut n’est pas clair, mais on pense que des éléments ont été chargés d’assassiner le président ukrainien VolodymyrZelensky. Ce qui est clair en revanche, c’est que l’assaut contre Kiev a presque anéanti Redut, avec des rapports faisant état d’un taux de pertes de 90 % parmi les détachements des PMC. Au cours des 18 mois suivants, Redut a pansé ses blessures tandis que Wagner entrait en scène comme le fer de lance de la Russie dans le Donbass. [ Source , source , source ]

2.3 La mutinerie de Wagner et l’opportunité de la reddition

Après la marche de Prigozhin sur Moscou et la dissolution de Wagner, les médias internationaux ont spéculé que Redut prendrait en charge les opérations internationales des SMP. En juin 2023, le Kremlin a exigé que les anciens combattants de Wagner signent des « contrats de volontariat » avec le ministère de la Défense, nationalisant ainsi Wagner et le système des SMP de Prigozhin. En Ukraine, cette transition s’est faite relativement en douceur, les anciens combattants de Wagner étant répartis entre les forces armées, la garde nationale et, en plus, diverses SMP du ministère de la Défense, dont Redut. [ Source ]

2.3.1 Redut PMC en Syrie

En dehors de l’Europe, le remplacement de Prigojine s’est avéré plus compliqué en raison du réseau complexe d’arrangements informels qui ont soutenu l’influence de Wagner. En Syrie, par exemple, RUSI a observé qu’une fois que Redut a repris les intérêts pétroliers et gaziers de Wagner, « la rentabilité s’est effondrée ».

Le personnel étant resté en grande partie le même, l’effondrement de l’entreprise ne témoigne pas tant d’une incompétence que de la perte des « talents d’entrepreneur de l’ombre » de Prigojine. De plus, pendant le séjour de Wagner en Syrie, le « modèle de capitalisme sauvage » de Prigojine a suscité jalousie et colère au sein de l’élite syrienne.

La guerre s’étant également atténuée depuis 2020, les SMP russes en Syrie ont de moins en moins d’intérêt. Ces facteurs combinés ont rendu beaucoup plus difficile pour le ministère russe de la Défense de proposer un rôle élargi à Redut dans le pays.

Un message d’un membre de la communauté Redut décrivant une publication dans un « pays chaud ». L’emplacement exact n’est pas précisé, mais il s’agit probablement de la Syrie ou de l’Afrique – [ Source de l’image ]

2.3.2 Redut PMC en Afrique de l’Ouest

En Afrique de l’Ouest, l’autonomie de Prigojine et sa capacité à nier les faits ont permis à Wagner d’agir comme un plan de survie sans limites pour le régime. L’approche autoritaire de Wagner en matière de lutte contre le terrorisme et de réduction au silence de la dissidence a été très appréciée par les juntes militaires du Sahel. Le remplacement de Wagner a donc été un défi pour le ministère russe de la Défense. [ Source ]

Au Mali, par exemple, lorsque la Russie a tenté de remplacer Wagner par Redut, le Mali a insisté pour que Wagner reste dans le pays. En fin de compte, la Russie a fait un compromis avec le Mali et 80 % des anciens combattants de Wagner resteront. Néanmoins, Wagner est confronté à des problèmes de recrutement au Mali depuis 2023 et il semble y avoir une forte volonté de subordonner, de consommer et éventuellement de remplacer tous les éléments restants de Wagner. [ Source ]

3.0 Structure et organisation de Redut PMC

Comme mentionné précédemment, Redut n’est pas une entité unique et n’a pas de structure ou d’idéologie globale. Ce qui unit le patchwork disparate d’unités de la PMC, c’est qu’elles sont toutes sous contrat avec la même société écran enregistrée en Russie. Dans une enquête de RFE, des combattants de Redut ont décrit la signature d’un contrat avec une société à responsabilité limitée appelée « Redut » associée au nom d’Igor IvanovichShorikov. Sur les 50 Igor IvanovichShorikov trouvés dans les archives publiques russes, aucun n’avait de lien avec des sociétés portant le nom de Redut. [ Source ]

On estime que 33 unités individuelles ont des contrats avec Redut. Ces unités varient de la taille d’une division jusqu’à celle d’un bataillon individuel. Le manque d’uniformité a conduit Redut à ressembler à un patchwork d’unités avec des identités et des structures uniques. Par exemple, Redut a soutenu des unités néonazies telles que Rusich et Espanola . Simultanément, Redut a également aidé des entreprises telles que Gazprom à remplir les rangs de leurs unités PMC Fakel (Torche), Potok (Flow) et Plamya (Flamme). [ Source ]

Comme mentionné précédemment, le nombre de membres de Redut a considérablement augmenté fin 2021, avant l’invasion de l’Ukraine. À la mi-2023, on estimait que Redut comptait entre 7 000 et 25 000 membres. La dissolution de Wagner a probablement augmenté ces chiffres, Wagner comptant plus de 50 000 personnes au moment de la mutinerie. [ Source , source ]

4 Equipement du Redut PMC

Les unités appartenant à Redut ont un accès complet à l’arsenal du ministère de la Défense. Il est à noter que le personnel appartenant à Redut a tendance à être mieux équipé avec des armes complètes et des gilets pare-balles lourds. Une fois de plus, les unités de Redut ne sont pas structurées de manière uniforme et certains éléments sont spécialisés dans la guerre des drones ou le tir à longue distance. Voici une liste des armes et équipements identifiés que les unités de Redut ont été repérées portant en Ukraine et dans le monde entier. L’arsenal de Redut ne se limite en aucun cas à cette liste et n’inclut pas les armes capturées :

Un membre de Redut connu sous l’indicatif d’appel « Psycho » en patrouille en Ukraine – 

4.1 Armes et équipements

Fusils d’assaut

  • 5,45 x 39 mm AK-74
  • 5,45 x 39 mm AK-74M
  • 7,62 x 39 mm AKM

Fusils de chasse

  • Calibre 12 Vepr-12

Mitrailleuses légères

  • 7,62 x 39 mm RPK-74

Mitrailleuse moyenne

  • 7,62 x 45 mm PKM

Mitrailleuse lourde

  • 12,7 x 108 mm NSV

Pistolets

  • 9x18mm APS
  • Makarov 9×18 mm

Fusils de précision et fusils de tireur d’élite désignés

  • 7,62x54mm SVD Dragunov
  • 7,62 x 54 mm SV-98
  • 6,5 x 47 mm ORSIS T-5000

Lanceurs de roquettes

  • RPG-7

Équipement des membres de Redut – indicatif d’appel « Psycho »

Ci-dessus, une image publiée par un soldat de Redut connu sous l’indicatif d’appel « Psycho » sur Telegram. Dans le message, Psycho énumère les équipements comme suit :

  • StKSS – Système de support cinétique structurel
  • A-20 Titian – Porte-plaques
  • Ceinture Wartech – Pour fournitures médicales
  • Casque balistique Omnitek
  • Oreillettes Pro X

Source , source ]

5.0 Conclusion

Alors que la Russie continue de subir des pertes énormes en Ukraine, la PMC Redut et le système de soldats sous contrat permettent au Kremlin d’éviter une mobilisation de masse politiquement sensible. Bien que de nombreux personnels sous contrat soient contraints ou poussés à se battre, ils sont avant tout des « volontaires » qui ont choisi d’aller au front. Le SWP a qualifié la nouvelle forme de recrutement du Kremlin de « mobilisation secrète ». En contraignant les recrues par l’argent plutôt que par la force, Moscou s’assure que les soldats proviennent des régions les plus défavorisées économiquement et les moins actives politiquement de Russie .

Les indicateurs récents suggèrent cependant que l’offre de volontaires n’est pas infinie. En 2024, le ministère de la Défense offre des sommes d’argent toujours plus importantes aux Russes qui souhaitent se « porter volontaires ». Par exemple, en 2022, le soldat contractuel moyen recevait un salaire mensuel de 330 €. En avril 2024, la moyenne mensuelle était passée à 2 110 € avec des primes de départ de plus de 2 000 €. Il s’agit d’une somme considérable étant donné que le salaire mensuel moyen national est de 800 € et de 400 € dans les régions les plus pauvres. Ayant annoncé en 2023 son souhait d’étendre l’armée à 1,5 million de personnes, le ministère de la Défense semble déjà rencontrer des problèmes d’approvisionnement. Le système de contrat semblant atteindre sa limite supérieure, la pression ne fera qu’augmenter sur le Kremlin pour qu’il appelle à une mobilisation massive pour remplir les rangs en Ukraine.