9 avril 2024 : Remise de distinctions à 3 membres de l’AICS-SR  pour récompenser leur action au sein de l’IHEDN Comité 37 de l’AR7.

9 avril 2024 : Remise de distinctions à 3 membres de l’AICS-SR pour récompenser leur action au sein de l’IHEDN Comité 37 de l’AR7.

Le 9 avril dernier, trois de nos membres actifs et sympathisants se sont vu récompenser de leur investissement au sein de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) dans le cadre de notre partenariat.

Elisabeth CAUBEL,  Vice-présidente de la vie associative et culturelle des AICS-SR, s’est vu remettre par notre Président Yves FOURNIER, la MEDAILLE DE L UNION-IHEDN échelon Bronze promotion 2023 pour la qualité honorable des services rendus à la promotion de l’esprit de défense.

Cette attribution récompense 15 ans d’activité auprès de l’association et tout particulièrement son investissement dans les expositions préparées au profit des élèves de collège et lycées d’Indre et Loire où l’esprit de défense est largement développé.

Fabrice HUGUET, ancien Auditeur de l’IHEDN et « Membre Actif » de notre association s’est vu attribuer un «Témoignage de Satisfaction» pour sa participation de façon permanente aux travaux de synthèse des thèmes proposé par l’IHEDN et pour son implication dans les différentes manifestations en partenariat  IHEDN- AICS-SR.

Jean-Pierre PAQUIEN, s’est vu, quand à lui, remettre une «Lettre de Félicitation » Jean-Pierre, totalise 20 ans de présence en qualité d’Ancien Auditeur et assure la promotion et le rayonnement de l’esprit de défense par sa participation aux activités du Trinôme académique en appuyant les AICS-SR dans la réalisation des expositions et conférences.

L’ensemble des activités récompensées ont été organisées au sein de IHEDN Comité 37 de l’AR7 en partenariat avec l’ONACVG37, la Mairie de Tours, la Fondation de la France Libre et la Section des Anciens et sympathisants-Services de Renseignements du Groupement 67 de la Fédération Nationale André Maginot (SAS-SR-GR67) devenu depuis AICS-SR-GR67 –Association Internationale des Combattants et sympathisants-Services de Renseignements du Groupement 67 de la FNAM

Nous leur adressons toutes nos félicitations ayant fait ainsi honneur à l’IHEDN et aux AICS-SR.

Yves FOURNIERIHEDN

Vice-président AR7 en charge du Comité37

Président AICS-SR

Délégué de la Fondation de la France Libre pour l’Indre et Loire

9 Avril 2024 : L ‘AICS-SR était présente à l’Assemblée Annuelle de la France Mutualiste

9 Avril 2024 : L ‘AICS-SR était présente à l’Assemblée Annuelle de la France Mutualiste

 

Yves Fournier Président de l’AICS-SR et Pierre Andrès Vice-Président de l’AICS-SR,  étaient présents à l’Assemblée Annuelle de La France Mutualiste où les échanges ont permis de mettre en évidence les objectifs communs afin de pouvoir mettre en place une stratégie de partenariat.

Merci à Mme Michele Bernard pour son invitation et la convivialité de cette Assemblée.

CAVALAIRE : Le Délégué du Var  Alain GUILLEMIN représentait les AICS-SR à l’inauguration de l’exposition « De Gaulle une Passion pour la France « 

CAVALAIRE : Le Délégué du Var  Alain GUILLEMIN représentait les AICS-SR à l’inauguration de l’exposition « De Gaulle une Passion pour la France « 

Photo de gauche à Droite : Marielle Goitschel – Philippe Léonelli (Maire de Cavalaire)- Claude Boymond (V Pt de l’IHEDN) et Alain Guillemin

Inauguration de l’exposition   » De Gaulle une Passion pour la France » mise en place par l’Association Varoise de l’Appel du 18 Juin pour la saison. Une très belle exposition sur 200 m² avec des dizaines de photos, de documents, de manuscrits sur le Général. ( l’Homme, puis le Soldats, puis le Président de la République) c’est suivi d’un film (De Gaulle versus Churchill ) : Mémoires de guerre, guerre des Mémoires.

En présence de Pierre Assouline le réalisateur et de Michaël Richard producteur

Jacques Quentin le Vice-Président de l’Association et de Marielle Goitschel,

Du Maire de Cavalaire Monsieur Philippe LEONELLI et du Vice-président de l association régionale AR20 de l’IHEDN Monsieur Claude BOYMOND

 

Photo : de gauche à droite : Marielle Goitschel -Alain Guillemin- Marie-Claude Guillemin

 

15 février 2024 : 73è  ANNIVERSAIRE DE LA BATAILLE DE   JIPYEONG-RI (Guerre de Corée) du 13 FÉVRIER 1951 AU 16 FÉVRIER 1951

15 février 2024 : 73è  ANNIVERSAIRE DE LA BATAILLE DE   JIPYEONG-RI (Guerre de Corée) du 13 FÉVRIER 1951 AU 16 FÉVRIER 1951

73è  ANNIVERSAIRE DE LA BATAILLE DE   JIPYEONG-RI

 Le 15 février 2024 , à YANGPYEONG ( Corée du Sud ) une unité de l’Armée de terre coréenne , a organisé une cérémonie célébrant la victoire de la bataille de Jipyeong-ri ( anciennement Chipyoung-ni) du bataillon français , devant le monument commémoratif  et ce , en présence  de l’Ambassadeur de France Philippe BERTOUX;

La 2ème division d’infanterie américaine et le Bataillon Français de l’ONU ont combattu contre la 39ème division de l’armée chinoise;

 Ce bataillon  Français, rattaché au 23ème égiment d’Infanterie de l’Armée américaine , s’est retrouvé encerclé par des forces chinoises très supérieures en nombre ( de l’ordre de 1 à 10  )et à l’issue d’une bataille meurtrière de  trois jours,  est parvenu à se dégager et même à stopper l’avancée chinoise.

 Cela a constitué la première victoire des forces de l’ONU contre l’Armée Populaire Chinoise.

Il est à noter que ce bataillon  dont les premiers soldats sont arrivés en novembre 1950 a été le premier à incorporer des soldats combattants sud- coréens.

 Texte H.SABATIER

 

 

Les fondements de la souveraineté

Les fondements de la souveraineté

Les fondements de la souveraineté

Ce papier est issu d’une intervention lors d’une conférence sur les fondements de la souveraineté,
tenue fin 2023 au Conseil d’Etat. Dans un monde certes interdépendant, les transformations
géopolitiques en cours s’accompagnent d’un renforcement comme d’une reformulation du cadre
et de l’exercice de la souveraineté. L’auteur aborde plus particulièrement la relation entre
l’exercice de la souveraineté et la défense. Une approche en cinq points, contextualisée, pesée, du
caractère de garantie indispensable que constitue la défense pour l’exercice de la souveraineté.
Une défense qui fait fond non seulement sur des capacités ou sur des alliances, mais également sur
des forces morales.
Les raisons de s’intéresser au thème passionnant de la souveraineté ne manquent pas :
 augmentation des risques et des menaces ;
 contestation d’un ordre mondial façonné à la sortie de la deuxième guerre mondiale ;
 dépendances bien réelles révélées par les crises COVID ou ukrainienne : médicaments,
composants électroniques, énergie, denrées alimentaires ;
 dépendance financière face au poids de notre dette publique ;
 perception que les défis auxquels nous faisons face ne peuvent trouver de solution à l’échelle
de notre pays.
La souveraineté redevient un axe fort des grandes politiques publiques. Les mentalités évoluent en
Europe et je m’en félicite. Tout ceci conduit à s’interroger sur les nouvelles conditions de l’exercice
de la souveraineté dans un monde davantage interdépendant.

Le thème étant particulièrement vaste, j’ai choisi de me concentrer sur 5 points d’attention, tous en
relation avec la raison probable de ma présence autour de cette table : notre sécurité et notre
défense !
Premièrement, il n’y a pas de souveraineté sans une défense robuste
Vous connaissez cette affirmation du général de Gaulle : « La défense est la première raison d’être de
l’Etat ».
Parce qu’elle permet de garantir notre indépendance et notre sécurité contre les menaces
extérieures, la défense constitue l’un des principaux attributs de notre souveraineté au sens où
l’entendait Louis Le Fur à la fin du 19e siècle. Je cite : « la qualité de l’État de n’être obligé ou
déterminé que par sa propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et
conformément au but collectif qu’il est appelé à réaliser ». Définition qui fait toujours référence et,
n’étant pas juriste, je ne m’aventurerai pas davantage sur le terrain du droit !
Il me parait toutefois difficile de parler de souveraineté dans le domaine de la défense sans prendre
en compte un cadre de réflexion plus large. Les crises se limitent rarement au seul enjeu sécuritaire :
énergie, santé, finance, flux d’approvisionnements…
Dans le domaine énergétique, ce n’était probablement pas une bonne idée d’être autant dépendant
d’un régime autoritaire car cela contraint à l’évidence nos choix.
Je ne cherche pas à dire qu’il faut assurer une indépendance totale, illusoire d’ailleurs. Je cherche
simplement à souligner qu’il faut bien mesurer les dépendances concédées et que l’approche de la
souveraineté de défense ne peut s’appréhender isolément.
Elle nécessite une cohérence d’ensemble. Aujourd’hui, face au caractère multidimensionnel des
crises, il me parait nécessaire de réfléchir à un concept de défense globale.
****
Nous sommes par ailleurs dans un monde où la violence est libérée, où le droit est remis en cause. Je
juge la situation particulièrement préoccupante autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de nos frontières.
Un seul nombre témoigne de cette préoccupation : 2 240Milliards de $ : c’est le montant des
dépenses de défense dans le monde en 2022. Un nombre qui progresse encore en 2023 et qui a
doublé en 20 ans !
Le recours à la force devient le mode de règlement des conflits. La guerre est de retour. Nos sociétés
ont oublié ce qu’était la guerre. Mais le pire serait d’en avoir peur. Comme Raymond Aron, je pense
que  » Ce n’est pas en refusant de penser la guerre possible que l’on a les meilleures chances de
l’éviter. »
Lui faire face, commence par consacrer un effort de défense suffisant autant pour éviter que la
guerre ne se produise que nous défendre si nécessaire. Après des décennies de déflation de nos
capacités militaires, le contexte exige d’élever très sensiblement notre effort de défense.
Ici, je me limiterai à citer Thomas GOMART, président de l’IFRI qui s’exprimait devant la commission
de défense de l’Assemblée nationale : « La LPM constitue un pari optimiste sur le maintien d’un état
de paix ! ». Bien sûr nous devons faire face à de nombreux autres défis dont celui de la maîtrise nos
déficits publics. Mais notre effort de défense n’est toujours pas à 2 % du PIB et sans sécurité, sans
stabilité, il n’y a ni prospérité, ni développement durable !

Compte tenu des niveaux d’attrition dans des scénarios de haute intensité, nous avons, en
particulier, besoin d’une masse d’équipements et de munitions suffisantes. A moins d’accepter de
dépendre de nos alliés… ou de prendre le risque d’être acculés rapidement sans autre alternative
que le recours à la dissuasion. Le volume et la masse des forces comptent. La souveraineté, c’est de
pouvoir rester maître de nos choix et des options d’engagement.
Une illustration : dans toutes les campagnes aériennes réalisées récemment Kosovo, Irak contre
Daech, nous avons eu besoin de recourir aux stocks de munitions alliés.
Tout ceci pour vous dire que notre indépendance et notre souveraineté ont un prix.
Problématique que le général de Gaulle résumait avec ses mots : « Les Français ne pensent qu’à
bouffer et à augmenter leur niveau de vie. Le bifteck pommes frites c’est bon. La Quatre-chevaux
c’est utile. Mais tout cela ne constitue pas une ambition nationale ! »
Deuxièmement, pour se défendre il faut générer des capacités de défense
Et pour être souverain, c’est-à-dire être libre de les employer comme bon nous semble, il vaut mieux
être capable de les produire en toute indépendance !
C’est donc aussi une question d’indépendance industrielle. La France est peut-être le seul pays
européen à avoir conservé la capacité à concevoir et produire la quasi-totalité des équipements de
défense dont nous avons besoin pour garantir notre liberté de choix d’engagement de la force
militaire incluant celle de nos deux composantes nucléaires et de l’ensemble des moyens nécessaires
à l’exercice de notre dissuasion.
L’Ukraine souffre de ce manque de liberté car elle ne peut employer les équipements occidentaux qui
lui sont livrés comme elle le souhaiterait, étant bridée dans leur emploi par ses « fournisseurs ».
Comme chef d’état-major, j’avais l’habitude de dire que notre industrie de défense fait
intégralement partie de nos capacités de défense et de notre indépendance stratégique. Une
industrie souveraine qui nous permet aussi d’exporter nos équipements de défense en toute
indépendance.
Mais une industrie souveraine ne suffit pas, il faut aussi des capacités de production suffisantes.
Juste un chiffre ici pour illustrer cette préoccupation : nous mettons un an à produire les obus
d’artillerie que les Ukrainiens consomment en une semaine !
C’est enfin une question d’indépendance et de supériorité technologique : indispensable pour
assurer la supériorité opérationnelle de nos forces et indispensable pour garantir notre autonomie
stratégique. Citons par exemple les technologies de notre dissuasion ou spatiales.
Sur ce point très important. Je voudrais dire deux choses :
 Premièrement, j’entends bien les discours relativisant le rôle de la technologie dans les
conflits d’aujourd’hui à la lumière des tranchées ukrainiennes ou des modes d’action du
Hamas. Attention, ne tirons pas de conclusions erronées de ces conflits. Les chefs militaires
savent que la technologie ne fait pas tout mais les guerres d’aujourd’hui mêlent rusticité et
très hautes technologies.Comment l’Ukraine compenserait-elle l’infériorité de ses forces sans
l’imagerie satellite, les moyens de communication Starlink, les missiles et les munitions de
précision, les systèmes sol-air ? Dans une Interview récente le CEMA ukrainien estimait être
dans une impasse opérationnelle faute de disposer de la technologie lui permettant de faire
la différence.

 Deuxièmement, nous assistons à un changement de paradigme technologique : la défense
n’a plus le monopole du high tech, de nombreuses technologies étant désormais largement
tirées par la demande des marchés qui disposent de capacités d’investissement sans
commune mesure avec celles des Etats. Je pense ici aux technologies du numérique dont l’IA,
aux drones ou au cyber mais aussi au spatial, demain au quantique. Il s’agit d’une tendance
lourde qui s’accélère.
J’y vois deux enjeux pour notre souveraineté :
 L’apparition de nouvelles menaces, ces technologies étant désormais accessibles à de
nombreux acteurs qui les détournent à des fins militaires (drones, IA).
 Deuxièmement, face à une innovation foisonnante, la nécessité de modifier
considérablement notre approche du développement des capacités de défense et de
maîtrise de la base industrielle et technologique de défense : agilité, vitesse d’adaptation,
innovation, relation public-privé, financement public des initiatives innovantes, maîtrise des
prises de participation dans les entreprises stratégiques émergentes, processus d’acquisition
doivent être repensés.
J’estime que nous n’avons pas tiré toutes les conséquences de ce qui me parait constituer une
évolution de fond.
Pour clôturer ce chapitre, je voudrais dire que je trouve sidérant le projet de taxonomie européenne
sur la finance durable qui entrave les investissements dans l’industrie de défense. Cela constitue un
obstacle majeur à l’innovation et à la performance de notre tissu industriel de défense. Je cite
Madame Florence Parly : « Si nous nous mettons à considérer que la défense de nos citoyens n’est
pas une activité durable, alors nous ne durerons pas bien longtemps ».
Ici, nous pourrions proposer des normes ESG soutenant les investissements en faveur de notre
souveraineté.
Troisièmement, l’exercice de la souveraineté est confronté à de nouveaux domaines de
confrontation.
Je pense ici au cyberespace, au spatial, au domaine de l’information ou aux grands fonds sous-
marins.
Quelques considérations sur les enjeux dans chacun de ces domaines :
 Bien que très différents ils disposent de caractéristiques communes : des espaces partagés,
une absence de frontières, difficile à contrôler, d’ont les dimensions sont difficiles à
appréhender
 une absence de règles communes ou de forme d’ordre
 les agresseurs y disposent d’un certain anonymat et donc d’une forme d’impunité
 leur exploitation est essentielle à la vie de nos sociétés comme à nos opérations militaires
donc à notre sécurité
 la société civile y est davantage ciblée que nos dispositifs de défense parce que plus
vulnérable.
Ces domaines sont ainsi le théâtre de nouveaux scénarios d’agression « hybrides » sous le seuil du
déclenchement des conflits armés, cherchant à contourner nos dispositifs de défense.

Dans ce nouvel environnement, il s’agit d’éviter de perdre la guerre avant de l’avoir engagée ! Je cite
le général Valeri GUERASIMOV, chef d’état-major des armées russes : « Un État prospère peut se
transformer en un théâtre d’affrontements en quelques jours. Les règles de la guerre ont changé. (…)
Des moyens non militaires peuvent se révéler plus efficaces que le recours à la force et servir des
objectifs stratégiques… ».
Ces domaines constituent donc un nouvel enjeu de souveraineté.
Dans le domaine spatial, au moment où je vous parle, le satellite russe Luch Olympe K 2 s’est
rapproché à une distance préoccupante d’un de nos satellites de la constellation Eutelsat.
Dans le domaine cyber, les agressions sont permanentes dès le temps de paix. Les conflits de demain
débuteront par des agressions cyber paralysantes sur nos infrastructures civiles critiques : énergie,
transport, santé, moyens de communication, finance, chaines d’approvisionnement… Avant même le
premier coup de feu en Ukraine, la Russie a neutralisé par une attaque cyber les moyens de
communication spatiaux des forces ukrainiennes.
Le domaine de l’information est, selon moi, le plus préoccupant parce qu’il mine de l’intérieur nos
démocraties, les divise comme il divise nos alliances et affaiblit le moral de nos sociétés.
Je n’hésite pas à qualifier les réseaux sociaux d’outils d’abêtissement de masse et de chevaux de
Troie de nos adversaires. Il y a là un danger existentiel pour nos démocraties et nos alliances.
Tout ceci a parfaitement été théorisé par la Russie depuis 10 ans. Je cite à nouveau le général
GUERASIMOV… « Les ressources de l’information permettent de priver la partie adverse de sa
souveraineté sans que ses territoires soient conquis ».
Parce qu’il touche à nos libertés individuelles et parce que nous sommes tous acteurs de cette
bataille des perceptions jusque dans les likes ou le nombre de followers que nous recherchons, ce
domaine de l’information est très difficile à appréhender. Lorsque j’étais à la tête du
Commandement suprême allié, j’avais cherché à sensibiliser le Conseil de l’Atlantique Nord sur les
agressions que nous subissions dans ce que j’avais appelé la guerre cognitive.
Car il ne faut pas s’y tromper, nos propres cerveaux deviennent le théâtre et l’enjeu de ce nouveau
champ de bataille. La guerre cognitive, c’est l’ensemble des méthodes qui permettent de fragmenter
une population, de développer des émotions, comme la colère, le doute. Nous y sommes !
De fait, nos démocraties doutent d’elles-mêmes, sont divisées et font l’objet de différentes
manœuvres d’ingérence et d’une contestation interne croissante comme l’illustre l’assaut du capitole
américain ou le Brexit. Aussi ce phénomène qui affecte notre cohésion me paraît très dangereux car
il affaiblit notre volonté collective, envoie un signal de fragilité et l’idée d’un modèle en déclin.
Dans ces nouveaux domaines, trois recommandations :
1. Il faut commencer par être capable d’identifier les agresseurs.
2. Ne pas se limiter à être défensif.
3. Renforcer la résilience de la société civile car les armées ne pourront pas se permettre dans
les scénarios les plus graves de détourner des moyens rares.
Quatrième point : Notre sécurité repose aussi sur nos alliances
Il est un fait. L’Europe et a fortiori chacun de ses membres, n’est pas capable d’assurer seule sa
sécurité face à des scénarios de conflit de haute intensité qui ne sont plus de simples hypothèses

d’état-major. A l’évidence, nous pourrions considérer que nous dépendons des autres pour garantir
notre sécurité.
Il s’agit toutefois de dépendances consenties, agréées dans des traités soumis à l’approbation de la
représentation nationale. Dans l’Alliance Atlantique, comme dans l’UE, les décisions d’engagement
de la force militaire se prennent selon la règle du consensus.
Ces deux organisations ne disposent pas (ou très peu) de capacités militaires en propre. Les Nations
sont souveraines pour affecter leurs forces militaires à telle ou telle organisation. Des plans prévoient
les capacités et les volumes de forces que les Etats doivent préparer selon les scénarios
d’engagements approuvés par les Nations.
Dans les opérations menées, le cas échéant, dans le cadre d’une coalition hors OTAN ou UE, chaque
Nation peut enfin réclamer des règles d’engagement spécifiques pour ses propres forces même si
cela ne facilite pas le travail du commandement de l’opération !
Je sais que certains considèrent que l’OTAN constitue un obstacle pour l’émergence d’une forme de
souveraineté européenne, notion qui mériterait au passage d’être explicitée.
Je sais aussi qu’il existe un ADN français qui conduit au mieux à un désintérêt à l’égard de l’Alliance
voire à une forme de défiance. Je considère cette attitude contreproductive. Non seulement parce
que l’actualité démontre que nous avons besoin de l’OTAN mais aussi parce qu’elle laisse penser que
notre agenda européen, auquel j’adhère totalement par ailleurs, vise à affaiblir l’Alliance au profit de
l’Europe. Or ceci est tout simplement inacceptable pour de très nombreux pays européens.
Quelques réalités une fois tout ceci posé :
 Pour peser en coalition, il faut disposer des capacités militaires permettant d’exercer un rôle
de leader. Commander une opération nécessite des capacités militaires structurantes en
qualité et quantité.
 78 % des acquisitions d’armes des pays européens sont effectuées hors d’Europe. 63 % aux
Etats-Unis. Cela ne facilite ni l’émergence de capacités industrielles de défense souveraines,
ni la liberté d’action de nos forces !
Cinquième et dernier point
Je voudrais terminer par un thème que je rappelais souvent aux hommes et aux femmes que j’ai eu
l’honneur de commander et, pour certains, de mener au combat lorsque j’étais commandant d’un
escadron de chasse ou, plus tard, à la tête de l’armée de l’air, celui de nos forces morales.
Les faiblesses de l’armée russe ont surpris. Elles ne résultent pas de celles de ses équipements ou de
son volume de forces. Tous les attributs de puissance dont je viens de parler, la plus belle armée du
monde, les équipements les plus performants, les technologies les plus sophistiquées ne sont rien
sans forces morales. Je suis assez bien placé pour savoir quelle force de caractère il faut mobiliser au
combat pour prendre l’ascendant sur un adversaire.
Les forces morales ne sont évidemment pas que le fait des militaires. Les guerres ne concernent plus
simplement les armées. Nos sociétés sont soumises également à la violence sous toutes ses formes
comme l’actualité le rappelle tristement.
Je vous dis ceci parce que je ne suis pas certain que les opinions occidentales aient pris conscience de
la gravité de la situation. Elles voient le spectacle de la guerre mais croient-elles véritablement à

cette possibilité ? Ne préfèrent-elles pas se considérer à l’écart ? Un peu à l’image des malheureux
participants à cette « rave party » à 3km de Gaza, en Israël, nous dansons au bord du gouffre !
« L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps » disait Le prince de
Machiavel.
Ce décalage de perception est peut-être lié à la professionnalisation des armées qui fait, peu à peu,
des questions de défense un domaine réservé à des experts et à quelques militaires, de moins en
moins nombreux d’ailleurs et qui occupent de moins en moins de postes de responsabilité dans la
société civile. Ce que le récent rapport du haut comité sur la condition militaire dénonçait. Je pense
que leur expérience pourrait être mieux exploitée, en tous cas mieux employée qu’en commentant
l’actualité des conflits sur les plateaux de télévision !
Ce décalage de perceptions me parait lourd de conséquences. Car en définitive notre souveraineté
repose sur notre volonté collective de nous défendre.
Les armées françaises, les missions qu’elles effectuent, à travers les ordres qu’elles reçoivent de nos
autorités politiques, ne sont que l’émanation de cette volonté nationale conduisant à engager la
violence légitime d’Etat. Nos soldats tirent leur légitimité et leur force de cette volonté. La plus belle
armée du monde ne pourra pas grand-chose si cette celle-ci faiblit.
Ensuite, je souhaite me tromper mais notre société va devoir mobiliser des forces nouvelles pour
faire face aux scénarios que nous avons probablement devant nous. Et là, c’est autre chose. C’est
une question d’éducation, de cohésion nationale, de don de soi, l’idée centrale, la conviction
profonde que nous partageons une communauté de destin fondée sur un idéal de société et de
valeurs à défendre. Et ici, il faudra que nous allions au-delà des formules dénuées de sens de type «
vivre ensemble ».
C’est enfin, à titre individuel, à chacun d’entre nous, d’être prêts à engager l’essentiel pour quelque
chose de plus grand que nous-même. Comme nos soldats qui paient parfois le prix du sang sur les
théâtres d’opérations. Sommes-nous préparés à cela ?
Tout simplement parce qu’à elles seules ces forces morales peuvent dissuader un adversaire ou à
l’inverse, si elles venaient à manquer, le convaincre de passer à l’action.
En définitive en elles, réside probablement le vrai le fondement de notre souveraineté.

28 MARS 2024 : Le Président d’AICS-SR, Yves Fournier, était présent au Collège Gaston Huet de Vouvray lors de la remise  d’un chèque de 1500 € par la Fédération Nationale André Maginot GR 37

28 MARS 2024 : Le Président d’AICS-SR, Yves Fournier, était présent au Collège Gaston Huet de Vouvray lors de la remise d’un chèque de 1500 € par la Fédération Nationale André Maginot GR 37

REMISE DE CHEQUE AU COLLEGE GASTON HUET DE VOUVRAY PAR LE GROUPEMENT 67 DE LA FEDERATION NATIONALE ANDRE MAGINOT EN PRESENCE DES AICS-SR

Le 28 mars dernier, Le vice-président de la FNAM et vice-président du GR67 de la FNAM, Jean-Marie GUASTAVINO   accompagné de son vice-président Gaël de POULPIQUET  du porte drapeau du Groupement 67, Monsieur POMADE et d’Yves FOURNIER Membre du bureau du GR67 et Président de AICS-SR  adhérente au GR67 de la FNAM (Association Internationale des Combattants et Sympathisants- Services de Renseignement) , se sont rendu au collège Gaston HUET de VOUVRAY pour procéder à la remise d’un chèque de 1500€ émis par la FNAM pour la réalisation d’un projet de visite à Paris, au Panthéon ainsi qu’au Mont Valérien.

Ce fut en présence d’une cinquantaine de jeunes collégiens que Jean-Marie GUASTAVINO, présenta la Fédération Nationale André Maginot ainsi que l’ensemble des actions qu’elle soutien auprès des anciens et de la jeunesse ainsi qu’une explication des différents symboles figurant sur le drapeau de la FNAM, puis ce fut au tour de Gaël de POULPIQUET de présenter les différentes décorations officielles Françaises. Après quoi, le  projet  nous fut présenté par les enseignants en présence de Madame Nathalie MARINIER, principale du collège.

 Puis après un long échange avec les jeunes collégiens, Jean-Marie GUASTAVINO remis à madame la principale du collège un chèque de 1500€.

Avant de clore la réunion,  Yves FOURNIER présenta les différentes actions pédagogiques au programme 2024 qui seront réalisées par les AICS-SR, Une exposition sur « La France au Combat de 1942 à 1945 »  exposition labellisée, par la Préfecture, au niveau national, dans le cadre du « 80ème Anniversaire de la Libération. Exposition  sur rendez- vous pour les élèves et leurs enseignants des établissements scolaires du département. Ainsi qu’une conférence également ouverte aux mêmes bénéficiaires sur « Comment être un citoyen dans la République Française »

Ces deux évènements étant soutenus par le GR67 de la FNAM,  l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) et la Fondation de la France Libre.

Des informations relatives à ces deux manifestations seront transmises à madame la principale du collège.

Il est convenu, avec les enseignants, qu’à l’issue de la réalisation du projet un compte rendu soit transmis à la FNAM.

Yves Fournier