Service de collecte spéciale : la force de mission impossible de l’Amérique

Service de collecte spéciale : la force de mission impossible de l’Amérique

1.0 Introduction

Le Service de renseignement spécial des États-Unis (SCS), dont le nom de code est F6, est un programme conjoint de la NSA et de la CIA, surnommé « la force de mission impossible ». Le gouvernement américain nie l’existence du SCS, mais ses activités et ses capacités ont été révélées au fil des ans. Les fuites d’Edward Snowden et des personnes ayant des informations privilégiées ont permis de faire la lumière sur cette unité hautement secrète.

La mission du SCS est le renseignement des signaux ( SIGINT ). Plus précisément, ils se concentrent sur « la mise en place de micros de très haute technologie dans des endroits incroyablement difficiles d’accès » 

2.0 Histoire

Le SCS a été fondé en 1978 pour permettre à la NSA et à la CIA de coopérer sur des opérations de collecte de renseignements extrêmement sensibles et importantes.

La création du Service spécial de collecte de renseignements a permis une approche beaucoup plus efficace et coordonnée des cibles. Avant sa création, la concurrence était de plus en plus vive entre les spécialistes de l’écoute clandestine de la NSA et ceux de la CIA [ source ]. Avant la création du Service spécial de collecte de renseignements, la CIA et la NSA faisaient double emploi et ne coordonnaient pas efficacement leurs efforts. La coopération entre les deux agences leur a permis de combiner leurs domaines d’expertise en une seule unité hautement performante. 

La valeur du SCS pendant la guerre froide était considérable. Pendant la guerre froide, le SCS a installé des dispositifs d’écoute sur des pigeons perchés au sommet de l’ambassade soviétique à Washington, DC

Depuis les années 1990, le SCS est devenu de plus en plus audacieux et répandu. À la fin des années 1990, le SCS a été l’une des premières unités à lancer des opérations au Moyen-Orient. En 1999, le SCS surveillait les camps d’entraînement d’Al-Qaïda. Au tournant du siècle, les opérations du SCS étaient répandues dans tout l’Irak et n’ont fait qu’augmenter avec l’invasion américaine [ source ].

3.0 Organisation

Le Service de collecte spéciale est organisé de manière à maximiser la coopération entre les experts sur le terrain et les experts SIGINT. Pour maintenir une coopération étroite, la direction du SCS alterne entre le directeur de la CIA et celui de la NSA. Afin de réaliser une synergie entre les agences, quatre unités composent l’organisation : le Bureau des opérations sur le terrain, le Bureau de l’ingénierie sur le terrain, le Bureau de soutien aux missions et le Bureau de l’installation et de la logistique.

Le Bureau des opérations sur le terrain est principalement chargé de l’installation des équipements et de la collecte de renseignements. Les agents de ce département « utilisent les équipements de l’ambassade en plus d’effectuer des opérations plus risquées de type « black-bag », ou des cambriolages, à des fins d’écoute »

La structure de l’organisation lui permet de disposer d’un ensemble complet de capacités de collecte et d’analyse de renseignements. Le personnel du bureau des opérations sur le terrain est en mesure d’obtenir un accès et une dénégation essentiels sur le terrain en utilisant des identités de couverture comme celles d’agents du service extérieur ou de spécialistes des télécommunications diplomatiques.

Ils sont en mesure d’étendre davantage leur portée et leur avantage grâce à des partenariats stratégiques. Le SCS entretient des relations de travail avec diverses agences des États-Unis, notamment la DEA, la DIA, le FBI, les services secrets et les forces de l’ordre, entre autres. Les informations collectées dans le monde entier peuvent ensuite être transmises en toute sécurité à leur siège social situé à l’extérieur de Beltsville, dans le Maryland.

3.1 QG secret

Le siège de la SCS est également particulièrement intéressant. L’organisation opère dans un bâtiment situé à côté d’un centre de communication du département d’État, connu sous le nom de « Beltsville Annex ». Ce bâtiment est l’un des nombreux qui se trouvent sur la propriété de 7 000 acres gérée par le centre de recherche du ministère de l’Agriculture [ source ].

Mike Frost, un ancien employé du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada, a décrit son expérience de travail aux côtés du SCS dans ses mémoires de 1994 :

« Ce n’est pas l’atmosphère habituelle d’un sanatorium que l’on s’attendrait à trouver dans une installation top secrète », écrit Frost. « Des fils partout, des gadgets bricolés partout, des ordinateurs partout, des gens qui bourdonnent en costume trois pièces, d’autres en jeans et t-shirts. [C’était] le centre de test et d’ingénierie ultime pour tout équipement d’espionnage. » L’un de ses espaces les plus extraordinaires était peut-être sa « salle de test », un espace de 9 mètres carrés où les appareils de la NSA et de la CIA étaient testés à blanc, et où les ingénieurs simulaient l’environnement électronique des villes où sont déployés des espions.

 

3.2 Opérations mondiales

En 2013, Edward Snowden a divulgué des documents confidentiels des services de renseignements américains, y incluant des présentations internes au SCS. L’une des pages donne un aperçu de la présence mondiale de l’organisation.

Cette carte montre comment le SCS opère à l’échelle internationale. Les stations sont réparties en cinq catégories : surveillance active, surveillance à distance sans pilote, activité de support technique, localisation avec personnel et inactive. La carte montre également l’étendue de leurs opérations. Les stations sont disponibles pour des missions nécessitant une surveillance étroite des signaux, comme le ciblage d’individus ou de groupes.

4.0 Équipement

L’équipement utilisé par le Service de collecte spéciale est très différent de celui utilisé par d’autres unités spécialisées des communautés militaires et du renseignement. Certains membres de la division des opérations spéciales portent des armes, mais les principaux outils de l’organisation sont la technologie SIGINT.

Les outils qu’ils utilisent leur ont permis de réaliser des « miracles d’espionnage, en livrant des transcriptions mot pour mot de réunions de gouvernements étrangers de haut niveau en Europe, au Moyen-Orient et en Asie »

4.1 Technologie innovante

Dès les années 1980, le SCS utilisait des lasers invisibles qui pouvaient mesurer les vibrations des vitres provoquées par la conversation d’une cible du SCS [ source ]. Le journaliste James Bamford décrit un gadget utilisé, un parapluie qui se transforme en antenne collectant les conversations lorsque des mots-clés spécifiques sont utilisés par les cibles.

Ce qui différencie l’organisation des autres est son équipement de collecte de signaux très innovant. Selon des documents classifiés divulgués par Edward Snowden, le SCS explique certaines de ses capacités techniques. Ces capacités comprennent, sans toutefois s’y limiter :

  • Cloud computing
  • Au-delà des accès traditionnels
  • Automatisation renforcée
  • Présence SIGINT à réponse rapide
  • Infrastructure virtuelle de nouvelle génération

La plupart des technologies utilisées par le SCS sont hautement classifiées et à la pointe de la science. Ils disposent de capacités importantes dans les dispositifs de collecte à courte portée, tels que les micros ou autres dispositifs d’écoute et de collecte. Ils disposent également d’une capacité importante dans la collecte à longue portée. Pour ce faire, ils exploitent des satellites de haute technologie, des postes d’écoute à diUn exemple de la technologie de pointe utilisée par SCS est leur appareil « Stingray ». Cet appareil peut fonctionner comme une tour de téléphonie mobile, « en incitant les téléphones portables à se

connecter à eux plutôt qu’à des tours légitimes. Cela permet aux Stingray d’intercepter les appels et les SMS » [ source ].

4.2 Opérations rendues possibles par la technologie

Selon une présentation divulguée par Snowden, les opportunités offertes au SCS par sa technologie innovante sont vastes et vont bien au-delà des groupes terroristes. 

5.0 Opérations notables

En raison de son caractère secret et de ses capacités, on ne connaît que peu de détails sur les opérations du Service de collecte spéciale. Néanmoins, des exemples de son travail ont été révélés au fil du temps.

5.1 Gare de Berlin

En 2008, les États-Unis ont achevé la construction d’une nouvelle ambassade, située à proximité du bureau de la chancelière allemande. Les fuites de Snowden ont révélé une opération de collecte de renseignements menée par l’ambassade américaine à Berlin.

Au sein même de l’ambassade, une équipe d’agents du SCS a mené une opération active de collecte de renseignements SIGINT. L’opération a notamment permis d’infiltrer le téléphone portable personnel de l’ancienne chancelière Angela Merkel. Cette collecte de données a permis au SCS de surveiller de près les objectifs et l’orientation de la politique intérieure et extérieure allemande.

Dès la révélation de ce programme, la chancelière Angela Merkel a « téléphoné avec des mots très forts » au président Barack Obama. Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a également convoqué l’ambassadeur des États-Unis 

Cette controverse n’a révélé qu’un exemple de l’ampleur et de la profondeur des opérations de collecte de renseignements du SCS.

5.2 Opération Neptune Spear

L’opération Neptune Spear est une opération américaine de 2011 visant à tuer ou capturer Oussama ben Laden dans son complexe au Pakistan. La SEAL Team 6 de la Navy et la CIA Ground Branch ont retenu l’attention, mais le SCS a joué un rôle essentiel dans le succès de la mission.

Les capacités d’interception des signaux du service leur ont permis de suivre la piste du messager de Ben Laden jusqu’à un complexe situé à l’extérieur de la ville. Ils y sont parvenus en surveillant de près ses appels téléphoniques et en écoutant des mots-clés tout en suivant sa localisation. [ source ].

Alors que les services de renseignements se concentraient sur la résidence de Ben Laden à Abbottabad, au Pakistan, des agents du SCS ont mis en place une opération dans une maison sécurisée située à proximité du bâtiment ciblé. À partir de ce poste, les agents ont pu mesurer les vibrations et d’autres signaux pour déterminer le nombre d’individus présents dans les murs de la résidence. Cela leur a permis de déterminer qu’il y avait un individu qui ne sortait jamais de la maison, un élément de preuve utilisé pour suggérer qu’il s’agissait en fait de la résidence de Ben Laden [ source ].

6.0 Résumé

Le Service spécial de collecte de renseignements des États-Unis est le fer de lance de la collecte de renseignements aux États-Unis. L’organisation offre aux États-Unis des informations précieuses sur les menaces potentielles et leur permet d’y répondre.

Le SCS a opéré dans une zone grise, violant parfois les lois et les accords de pays du monde entier, voire de pays alliés. Malgré cela, la valeur ajoutée de l’organisation à l’appareil de sécurité nationale des États-Unis est énorme.

 

 

L’Amniyat : la branche secrète de la sécurité et du renseignement d’Al-Shabaab

L’Amniyat : la branche secrète de la sécurité et du renseignement d’Al-Shabaab

  1. Résumé

L’Amniyat (traduction : Sécurité) est l’aile secrète de sécurité et de renseignement d’Al-Shabaab. Elle compte entre 500 et 1 000 membres. L’unité gère les opérations de contre-espionnage et de collecte de renseignements d’Al-Shabaab, ainsi que les activités clandestines et la planification d’attentats. L’Amniyat rend compte directement à l’émir d’Al-Shabaab, actuellement Ahmad Umar. Le pouvoir et l’influence de l’Amniyat sont tels que s’il n’existait pas, il n’y aurait pas d’Al-Shabaab. ( Source ) L’Amniyat est certainement la faction la plus influente au sein de l’organisation Al-Shabaab. Par conséquent, ses membres sont les mieux payés par l’organisation Al-Shabaab.

  1. Structure de l’Amniyat

Al-Shabaab structure l’Amniyat selon les mêmes principes que les agences de renseignement : ( source )

  1. Commandement central;
  2. Commandants régionaux ;
  3. Unités de soutien financier et logistique ;
  4. Unités de collecte de renseignements ;
  5. Attaques à la grenade/escadrons d’assassinat ; et
  6. Opérations suicides.

L’Amniyat fonctionne avec une structure de commandement centrale. Cependant, ses commandants régionaux et ses unités de collecte de renseignements sont séparés de ce commandement central, chaque unité n’étant potentiellement pas au courant de l’existence des autres. Cela permet ainsi de renforcer la sécurité de l’infrastructure du groupe. Cette séparation joue un rôle important car elle permettrait à l’Amniyat de survivre même si le corps principal d’Al-Shabaab était défait militairement. Par conséquent, cela permet à Al-Shabaab de continuer à exister en Somalie et dans la région.

  1. Cohésion et survie

Comme de nombreuses organisations terroristes, Al-Shabaab consacre des ressources importantes à sa survie. C’est là que les opérations de l’Amniyat sont vitales. Les agents de l’Amniyat ont pour mission d’instiller la peur chez les membres d’Al-Shabaab par tous les moyens nécessaires. Il s’agit d’une organisation omnisciente qui doit limiter la dissidence au sein du groupe et empêcher les infiltrations des services de renseignement de l’État, en particulier de l’Agence nationale de renseignement et de sécurité somalienne (NISA).

Les méthodes qu’ils emploient vont de l’emprisonnement, à l’assassinat et à l’exécution de taupes potentielles et de ceux qu’ils croient ne pas être entièrement fidèles à la cause du groupe.

En 2018, ils ont exécuté cinq membres d’Al-Shabaab qu’ils accusaient d’espionner pour le compte des services de renseignement britanniques et américains. Ils exécutent également des membres qu’ils soupçonnent de soutenir d’autres organisations terroristes salafistes comme l’État islamique, avec lesquelles ils ne sont pas alignés. ( Source ) Ces exécutions se produisent de manière sporadique, jusqu’à dix-huit personnes étant exécutées en une seule fois. Les exécutions font suite à la pression exercée sur le groupe par les frappes aériennes américaines ou aux pertes territoriales subies par le FGS et l’AMISOM. Les Amniyat sont également habiles à utiliser la couverture pour dissimuler leurs actions et à recruter des informateurs au sein de la NISA. Ils le font en utilisant des voitures de luxe sans plaques d’immatriculation, de la même manière que le font les agents de la NISA. ( Source ) Bien que cela ne les mette pas en confrontation directe avec la NISA, cela permet aux Amniyat de recruter des informateurs du gouvernement qui les aident à planifier leurs attaques constantes sur la capitale somalienne.

  1. Renseignements et attaques réussies des Amniyat

Grâce à leur capacité à recruter des fonctionnaires locaux et gouvernementaux comme informateurs, les membres de l’Amniyat remplissent sans aucun doute leur fonction offensive contre le mouvement Al-Shabaab. Ces informateurs fournissent des informations qui conduisent à des attaques réussies à Mogadiscio et dans toute la région africaine.

Mohamed Mao, chef de la sécurité à l’aéroport de Mogadiscio, et Abdessalam Mohamed Hassan, haut responsable de la NISA. Ce sont des exemples d’informateurs recrutés par l’Amniyat. Le gouvernement somalien a ensuite condamné les deux hommes pour avoir aidé) Il est très probable que l’Amniyat ait recruté ces hommes et les ait soudoyés ou menacés pour qu’ils fournissent des informations

L’une des attaques les plus célèbres d’Al-Shabaab a été celle du centre commercial Westgate à Nairobi, au Kenya, en 2013. Cette attaque a entraîné la mort d’au moins 67 personnes. Par conséquent, la complexité d’une telle attaque à l’autre bout de la frontière, dans un pays plus stable, suggère l’implication de l’Amniyat. Des informations leur ont probablement été transmises via leur réseau d’informateurs.

De plus, AdanGarar, l’homme qui était en charge des opérations extérieures de l’Amniyat, a planifié l’attaque de Westgate à Nairobi. Les services de renseignements américains le considèrent comme le cerveau de l’attaque. 

L’implication de l’Amniyat dans des attaques « spectaculaires » comme celle de Westgate n’est surpassée que par les attentats suicides à Mogadiscio, dont certains se produisent à moins d’un kilomètre du siège présidentiel. De plus, ces attaques se produisent une fois par mois et sont sécurisées par le réseau d’informateurs de l’Amniyat, qui fournit des renseignements en temps quasi réel.

L’attaque planifiée du centre commercial Westgate par Amniyat en 2013

  1. Soutien et financement

Les Amniyat sont surtout connus pour leurs méthodes extrêmes de répression de la dissidence et leur interprétation stricte de la charia afin de protéger l’organisation Al-Shabaab. Ils offrent quelque chose aux populations rurales des territoires qu’ils contrôlent. Ce que le FGS ne peut pas offrir. La sécurité et la prévisibilité. Les habitants savent comment ils vont agir et quelles sont leurs méthodes. Cependant, ils se soumettent à leurs ordres par peur des répercussions.

En outre, c’est l’Amniyat qui gère les finances d’Al-Shabaab. La plupart des fonds proviennent des taxes perçues sur les entreprises locales, notamment sur les véhicules qui transportent des marchandises à travers le territoire contrôlé par Al-Shabaab. (source) Les habitants du sud de la Somalie, largement contrôlé par Al-Shabaab, paient trois taxes : la taxe d’Al-Shabaab, la taxe de l’État islamique et la taxe gouvernementale ordinaire. En conséquence, Al-Shabaab engrange 15 millions de dollars par mois en taxes illégales. Même les hauts responsables militaires somaliens ont dû payer une taxe de 3 600 dollars pour la construction d’une maison. ( Source )

Le réseau de financement d’Al-Shabaab et ses moyens de financement sont considérables. On estime qu’en 2019, le groupe a dépensé plus de 21 millions de dollars en renseignements, en sécurité et en armement. ( Source ).

Les Amniyat sont également responsables du soutien logistique au réseau Al-Shabaab. Il est fort probable que cela les ait mis en contact avec les services de renseignements iraniens . L’Iran continue de faire passer des armes en contrebande via le Puntland vers le Yémen , en utilisant le réseau logistique des Amniyat. En conséquence, le soutien de l’Iran a été lié à des attaques contre l’armée américaine, la force somalienne et les forces de l’UA. ( source )

  1. Tactiques, techniques et procédures

L’Amniyat de 2013 s’appuyait sur des tactiques de guerre asymétriques. Elle s’appuyait donc largement sur un certain nombre de techniques de guérilla qui lui permettaient de combattre l’AMISOM selon ses conditions.

Cela comprenait :

  • Attentats suicides
  • Dispositifs explosifs
  • Attaques éclair
  • Menaces politiques et assassinats
  • Attaques à la grenade

Ce changement de tactique par rapport à la force jihadiste traditionnelle de 2007-2008 a représenté un changement de tactique. Al-Shabaab et l’Amniyat ne se préoccupaient plus de contrôler de vastes étendues de territoire, mais utilisaient des techniques de déstabilisation visant à bloquer toute avancée du gouvernement, en particulier dans la capitale. Ils espéraient également que le harcèlement des forces de l’AMISOM finirait par les chasser de Somalie

Par conséquent, ce changement de TTP par Al-Shabaab n’aurait pas été possible sans le réseau Amniyat sur lequel il s’appuie largement pour mener à bien ses objectifs tactiques.

  1. Équipement : Amniyat et Al-Shabaab

L’Amniyat est principalement responsable de l’acquisition des équipements utilisés par ses propres membres et par les branches militaires plus larges d’Al-Shabaab. Le groupe dépense près de 21 millions de dollars par an en armes. ( source )

Les équipements achetés par Amniyat et Al-Shabaab comprennent :

  • Armes de poing, fusils et mitrailleuses
  • Lanceurs de grenades
  • Obus de mortier
  • Fusils de précision
  • Systèmes anti-aériens et mitrailleuses lourdes
  • Véhicules aériens sans pilote

Il s’agit d’armes qui peuvent être déplacées rapidement et ne nécessitent pas de position fixe. Cela permet donc à Amniyat et à Al-Shabaab de mener leur guerre asymétrique.

 

Membre d’Amniyat avec un lance-grenades

  1. Revers et transfuges

Malgré le contrôle exercé par l’Amniyat sur Al-Shabaab, ces dernières années, elles ont subi plusieurs revers, qui ont sans doute affaibli l’organisation. Ces revers comprennent à la fois des défections et des assassinats de ses membres.

Il est important de noter que la plus grande perte en nombre des membres de l’Amniyat a eu lieu lors de la purge de 2013, qui a fait disparaître près de 200 membres de l’organisation. ( Source ) Cette purge était le résultat de luttes intestines entre un membre de haut rang d’Al-Shabaab, le chef Godane, et d’autres dirigeants du groupe. Cela a peut-être affaibli le groupe numériquement, mais Godane a conservé une emprise plus forte sur le pouvoir qu’auparavant.

En outre, en 2020, un haut commandant d’Al-Shabaab soupçonné d’avoir des liens avec l’Amniyat a fait défection en Somalie. Mohamed Abukar Mohamed Dhagole a fait défection en Somalie. Il était l’un des militants les plus recherchés au sein du réseau Al-Shabaab.

Les opérations coordonnées des forces de l’Union africaine et de la brigade Danab, formée par les États-Unis, ont conduit à l’assassinat de hauts responsables de l’Amniyat, affaiblissant considérablement l’organisation. L’assassinat d’AbdazizAwoowe en 2020 a porté un coup dur à l’Amniyat et à Al-Shabaab.

Il est fort probable que ces revers se poursuivent pour l’Amniyat. Cela est dû aux primes placées sur la tête des chefs du groupe. Par exemple, la prime de 5 millions de dollars offerte à Mahad Karate, un membre haut placé de l’Amniyat. ( source ) Les revers subis par l’Amniyat, bien que considérables, ne représentent pas une menace pour le succès continu de sa fonction de fourniture de renseignements et de sécurité à l’organisation Al-Shabaab dans son ensemble. L’Amniyat est si profondément enracinée dans de nombreux aspects du gouvernement somalien et des communautés locales que les meurtres et les défections ne feront probablement que renforcer l’emprise du groupe sur le pouvoir au sein d’Al-Shabaab.

  1. Conclusion

Surtout, sans l’Amniyat, il est fort probable qu’Al-Shabaab ne serait pas devenue l’organisation qu’elle est aujourd’hui, car ils assurent d’importantes fonctions de sécurité et de renseignement qui protègent Al-Shabaab de l’infiltration de ses ennemis et de ceux qui ne sont pas fidèles à la cause du groupe. L’Amniyat continue de planifier des attaques terroristes presque quotidiennes en Somalie et dans la région. Ce succès est susceptible de perdurer car les ressources qui sont canalisées vers l’organisation Amniyat réduisent les éventuels revers auxquels elle est confrontée.

 

Brigade NOHED : les forces spéciales iraniennes

Brigade NOHED : les forces spéciales iraniennes

1 Contexte de la Brigade NOHED

La brigade NOHED (forces spéciales aéroportées) a été créée en 1959 dans le cadre des forces spéciales impériales iraniennes. Formée par les forces spéciales américaines dans les années 1960 avant la révolution iranienne de 1979, elle a été principalement utilisée par l’Iran lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988). La brigade est l’unité d’élite des forces spéciales iraniennes et, le 4 avril 2016 , les autorités ont officiellement annoncé que la NOHED était présente en Syrie pour soutenir le gouvernement Assad dans la guerre civile syrienne. Le discours officiel était celui d’un déploiement « consultatif ». [ Source ]

Des sources non officielles faisant état d’un nombre élevé de victimes parmi l’unité rendent cette hypothèse encore plus peu vraisemblable. Le général iranien Ali Arasteh a soutenu cette affirmation. Il a déclaré que les commandos et les tireurs d’élite de ses forces armées pourraient être utilisés comme « conseillers militaires ».

Il est très probable que NOHED reste en Syrie à titre consultatif et opérationnel.

NOHED, en collaboration avec le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) et la Force secrète Quds, a été très active en Syrie. Cet article de Grey Dynamics analyse l’unité des forces spéciales iraniennes, fournissant des informations générales, des capacités et une présence en Syrie.

Opérateurs NOHED au Kurdistan pendant la guerre Iran-Irak.

1.1 Les bérets verts iraniens

Opérateurs NOHED au Kurdistan pendant la guerre Iran-Irak.

1.1 Les bérets verts iraniens

Les origines de NOHED remontent à 1953, lorsque des officiers de l’armée impériale iranienne ont participé à une formation de parachutistes en France. Le bataillon de parachutistes a été créé en 1959, une réforme de l’unité de parachutistes créée par les officiers formés en France. Cette unité est devenue la 23e brigade des forces spéciales aéroportées en 1970, adoptant les bérets verts de style américain. L’insigne de l’unité reflétait même presque à l’identique (avant la révolution iranienne) l’insigne De oppresso liber des forces spéciales de l’armée américaine. Cela résultait de l’envoi par les États-Unis de quatre détachements opérationnels d’opérateurs des forces spéciales pour former le personnel militaire iranien dans les années 1960. Une partie de cette formation comprenait la 65e brigade des forces spéciales aéroportées iraniennes, qui s’appelle désormais la 65e brigade NOHED, un élément clé des forces spéciales iraniennes. La brigade est divisée en quatre unités clés, le sauvetage des otages, les opérations psychologiques, le soutien et la guerre irrégulière. 

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Commandos bérets verts iraniens.

2 Formation

La réussite de la formation pour les unités des forces spéciales iraniennes , surnommées « fantômes puissants » au sein de l’armée iranienne, est extrêmement difficile. Ceux qui réussissent la formation initiale au parachutisme passent des périodes d’entraînement dans les déserts, les forêts, la neige, la mer et les montagnes. Cette étape vise à cultiver la capacité à engager efficacement des adversaires dans n’importe quel environnement donné. Une fois les points nécessaires obtenus à cette étape, la phase de spécialisation commence. Par exemple, l’unité de sauvetage des otages (unité 110) mettrait probablement l’accent sur les brèches et le déminage. Une autre section de la formation concerne l’espionnage, la reconnaissance et les télécommunications, ainsi que la guerre irrégulière. Cela donne la capacité de mener une guérilla. Ces caractéristiques permettent l’utilisation du NOHED dans une guerre hybride/irrégulière (Irak, Syrie) pour atteindre les objectifs de l’État iranien. Avec environ 5 000 personnes, un rapport de 2019 de l’Agence de renseignement de la défense sur la puissance militaire iranienne a déclaré que la brigade NOHED est la plus élitiste des forces spéciales iraniennes.

 

 Opérations de la Brigade NOHED

Tout au long de l’histoire de l’unité des forces spéciales iraniennes, la brigade NOHED a établi sa réputation dans les cercles militaires iraniens grâce à des actions menées sur les théâtres de guerre.

Il existe plusieurs rapports non confirmés faisant état d’opérations clandestines en Afghanistan et au Pakistan. Néanmoins, on ne sait pas dans quelle mesure les capacités de guerre irrégulière de cette unité ont été mises en pratique au cours de l’histoire récente.

3.1 La Brigade NOHED en Syrie

La guerre civile syrienne de 2011 a entraîné un conflit permanent entre le gouvernement d’Assad, les groupes d’opposition, les forces étrangères mandatées par lui, les Forces démocratiques syriennes kurdes (FDS) et les forces de l’État islamique. L’Iran est l’un des nombreux pays impliqués, fournissant au gouvernement d’Assad un soutien financier, logistique, militaire et diplomatique. En avril 2016, le général de brigade iranien Ali Aratesh a informé l’agence de presse Tasnim que des conseillers de la 65e brigade NOHED étaient stationnés en Syrie. Cela signifie que l’unité des forces spéciales iraniennes était présente dès 2011-2012, lorsque les responsables du renseignement occidental ont déclaré que 150 membres du Corps des gardiens de la révolution iranienne (IRGC) étaient présents en Syrie pour soutenir Assad.

Le 10 avril 2016 , des rapports ont affirmé que des belligérants avaient assassiné un sergent du NOHED en Syrie. Depuis lors, l’activité iranienne a considérablement augmenté en Syrie. Des rapports non confirmés rapportent qu’au moins 30 membres du NOHED ont été tués en 2016 seulement. L’Iran utilise des combattants chiites d’Afghanistan, d’Irak et du Pakistan, ainsi que le célèbre Hezbollah. Les forces militaires soutenues par l’Iran contrôlent la périphérie de Damas, avec plusieurs bases à travers la Syrie. La Syrie souffre d’une guerre en cours dans un environnement très instable et de nombreux intérêts. C’est dans cet environnement irrégulier que la brigade NOHED a été formée pour opérer et sera sans aucun doute utilisée.   

 

14 septembre 2024 : Invitation à la commémoration des 80 ans du maquis de Bir-Hakeim

14 septembre 2024 : Invitation à la commémoration des 80 ans du maquis de Bir-Hakeim

Dans le cadre de la commémoration des 80 ans de la Libération de la France,

l’Amicale des anciens du maquis Bir-Hakeim, en liaison avec les maires de Clermont l’Hérault, de Mourèze et de Canet, la délégation du souvenir français et les associations locales du monde combattant,

a le plaisir de vous convier à la : commémoration des 80 ans du maquis Bir-Hakeim qui se déroulera le 14 septembre 2024 successivement à :

9h00 : Square du général de Gaulle de Clermont-l’Hérault.

10h00 : Mémorial de Mourèze.

11h30 : Grande place – Canet.

Un hommage spécifique aux 80 ans du maquis Bir-Hakeim se déroulera devant et dans la salle polyvalente de Canet av. du Pont –Canet (34 800).

14h00 : Inauguration de l’exposition des 80 ans du maquis Bir-Hakeim

Module 1 : « L’épopée du maquis Bir-Hakeim »

Module 2 : « De Mourèze à la libération de Montpellier »

Module 3 : « 20 portraits de Biraquins »

Module 4 : « Vie et combat au maquis Bir-Hakeim » 10 croquis de 1943- 1944 »

 14h30 : Conférence hommage au commandant Paul Demarne

15h30 : Projection du film Bir-Hakeim de Baptiste Ménage

16h30 : Bivouac des Biraquins  (reconstitution, images drone, radio amateur, témoignages..) et visite libre de l’exposition

17h30 : Vin d’honneur offert par l’Amicale  des anciens du maquis Bir-Hakeim

20h00 : Dîner de gala (sur inscription payante)

Nota-Bene :

Les réponses de participation à la cérémonie sont à nous transmettre par retour de mail.

Les réponses de participation au dîner de gala doivent être transmises selon les procédures détaillées dans le bulletin d’inscription (ci-joint).

Je reste à votre disposition afin de vous apporter toute précision utile.

Cordialement

Merbouha RAMBIL

Secrétaire de l’Amicale

06.13.96.96.99

1er Septembre 2024 : L’AICS-SR était présente à la Commémoration de la libération de la ville de Montpellier

1er Septembre 2024 : L’AICS-SR était présente à la Commémoration de la libération de la ville de Montpellier

Commémoration de la libération de la ville de Montpellier (hérault)

Si le département de l’Hérault a été définitivement libéré le 26 août 1944 la date retenue pour la libération de Montpellier est le 23 août 1944. Ces 80 ans de la libération ont été commémorés ce dimanche 1 er septembre 2024 en trois étapes :

09h30 hommage aux combattants de la résistance au square Bir Hakeim avenue de Lodève 10h15 Hommage aux victimes de la gestapo, villa des rosiers 6 avenue de castelnau

11h00 hommage aux victimes de la milice, cité scolaire François-Combes au 4 rue du 81ème régiment d’infanterie.

Outre la présence de l’association « Mémoires Languedoc 34 », d’associations d’anciens combattants et d’autorités civiles et militaires étaient présents Patricia Miralles, secrétaire d’état aux anciens combattants, Xavier Lauch Préfet, Michäel Delafosse Maire de Montpellier , Jean Pierre grand Sénateur, Fanny Dombre Coste Député. Les AICS-SR étaient représentées par le délégué Départemental Jean-Paul Belloc.

Ces trois cérémonies avec chaque fois un dépôt de gerbes ont été empreintes d’un grand moment de recueillement.

Jean-Paul Belloc   Délégué Départemental AICS-SR 34