Cérémonie de remise du drapeau de l’association AICS-SR  et la médaille d’or de l’AICS-SR à Mr Stéphane Jah Délégué IDF  de l’AICS-SR en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires dont :

  • Mr Yves Fournier Président de l’AICS-SR
  • Mme Elisabeth Caubel Vice-Présidente de l’AICS-SR
  • Mr le Maire de Noisy le Roi Monsieur Marc Tourelle
  • Mr le Maire de Bailly Jacques Alexis
  • Le Directeur de l’ONACVG -78 Monsieur Eric Warnant
  • Le représentant  de la députée Beatrice Piron

Discours de Stéphane Jah  :

Mesdames et Messieurs les autorités civiles et militaires, Chers camarades, chers amis, chers
proches,

Si je me tiens devant vous aujourd’hui, c’est d’abord avec une profonde émotion. Recevoir cette
décoration, c’est voir reconnaître non seulement un parcours, mais aussi l’engagement de tous ceux
qui, comme moi, ont choisi de servir une cause plus grande qu’eux-mêmes. Servir la France, servir
les autres, servir la paix – ces mots ont guidé chacun de mes pas, depuis les bancs de l’École de
Saint-Maixent jusqu’aux missions humanitaires aux Restos du Cœur, en passant par les théâtres
d’opérations extérieures ou les salles de classe où j’ai accompagné des jeunes en difficulté.
Cette médaille, je la dédie à ceux qui m’ont formé, à ceux qui m’ont fait confiance, et à ceux pour
qui j’ai eu l’honneur d’agir : les soldats avec qui j’ai partagé le poids du sac, les collègues des services
de renseignement avec qui j’ai veillé dans l’ombre, les salariés en insertion que j’ai vus se relever, et
ces visages anonymes – enfants, familles, anciens combattants – pour qui un geste, un mot, ou une
main tendue a parfois fait la différence.

L’engagement : un héritage et un choix
Quand j’avais 18 ans, en signant mon engagement pour l’Armée de Terre, je ne mesurais pas encore
toute la portée de ce serment : « Protéger, défendre, et si nécessaire, sacrifier ». Pourtant, c’est ce
serment qui m’a appris la rigueur, l’abnégation, et cette conviction que la force d’un homme se
mesure à sa capacité à élever les autres. Que ce soit sous l’uniforme, en tant qu’inspecteur du
travail, ou en encadrant des équipes aux Restos du Cœur, j’ai toujours cru en une même devise : «
On ne grandit jamais seul ».
Les décorations que je porte aujourd’hui – comme celle que je reçois avec fierté – ne sont pas des
récompenses individuelles. Elles sont le reflet d’un collectif :
 Celui des militaires qui, loin de leur famille, défendent nos valeurs sous d’autres cieux.
 Celui des bénévoles qui, chaque hiver, luttent contre l’exclusion avec la même
détermination que des soldats en opération.
 Celui des formateurs, des soignants, des éducateurs qui, sans tapage, reconstruisent des
vies brisées.
Je pense aussi à ces invisibles : les agents de sécurité qui veillent sur notre quotidien, les artificiers
qui désamorcent les menaces, les travailleurs sociaux qui redonnent espoir. Vous êtes tous des héros
ordinaires, et c’est à vous que je pense en recevant cet honneur.

La paix : un combat de chaque instant
On me demande parfois : « Après les missions extérieures, la protection rapprochée, ou les conflits
sociaux, qu’est-ce qui vous anime encore ? » Ma réponse est simple : la paix n’est pas un état, c’est
un combat. Un combat qui se mène dans les écoles, où l’on apprend le respect ; dans les entreprises,
où l’on construit l’équité ; dans les associations, où l’on tend la main ; et dans les familles, où l’on
transmet l’humanisme.

En 2002, j’ai eu l’honneur d’escorter un chef d’État africain venu recevoir la Croix de la Paix. Ce jour-
là, il m’a dit : « La paix, c’est comme un jardin : si tu ne le cultives pas chaque jour, les mauvaises
herbes reprennent le dessus. » Ces mots résonnent encore. Que ce soit en formant des jeunes à
l’insertion, en luttant contre l’isolement des personnes âgées avec Lecteurs sans Frontières, ou en
veillant à la sécurité de tous, j’ai tenté, à ma modeste échelle, d’être ce jardinier.

Un message aux jeunes générations
À vous, les jeunes qui nous écoutent aujourd’hui – peut-être futur militaire, pompier, infirmier, ou
simple citoyen engagé –, je veux dire ceci : L’héroïsme, ce n’est pas seulement monter au front.
C’est aussi :
 Rester debout quand tout semble s’effondrer.
 Tendre la main quand personne ne le fait.
 Croire en l’autre quand le monde doute.
 Servir sans compter, même quand les projecteurs sont éteints.
La France a besoin de vous. Pas de super-héros, mais d’hommes et de femmes droits, généreux, et
déterminés. Des gens comme Frédéric, que j’ai accompagné vers l’emploi après un licenciement, ou
comme Clara, cette pianiste que j’ai vue transmettre sa passion à des enfants des quartiers**. Leur
succès est ma plus belle médaille.

La fraternité : notre arme absolue
Dans un monde où les divisions s’aiguisent, où les écrans remplacent parfois les poignées de main,
souvenons-nous que la fraternité est notre arme absolue. Elle se vit dans :
 Le regard d’un soldat qui couvre son camarade sous le feu.
 Le sourire d’un bénévole qui offre un café à un SDF.
 La poignée de main d’un patron qui donne une seconde chance.
 Le silence respectueux devant un drapeau ou une minute de recueillement.
C’est cette fraternité qui m’a porté quand, après 8 ans sous les drapeaux, j’ai dû me reconstruire
dans le civil. C’est elle qui m’a poussé à créer des associations, à former des équipes, à transformer
les épreuves en opportunités.

Remercier, transmettre, continuer
Alors aujourd’hui :
 Je remercie l’institution qui m’honore, mais aussi ma famille – ma mère, qui m’a appris la
dignité du travail, et mes enfants, qui me rappellent chaque jour pourquoi je me bats.
 Je transmets ce flambeau aux nouvelles générations : osez-vous engager, osez servir.

 Je m’engage à continuer, parce que tant qu’un enfant dormira dans la rue, qu’un vétéran
sera oublié, ou qu’une menace planera sur notre sécurité, le travail ne sera pas fini.

En conclusion, permettez-moi de citer le général de Gaulle : « La France n’est vraiment elle-même
qu’au premier rang. » Qu’on soit soldat, pompier, enseignant, ou simple citoyen, notre premier rang,
c’est celui du devoir.

Vive la République, et vive la France !