Discours d’Hommage aux Agents des Services spéciaux et des militaires des Forces Spéciales Tombés en Service

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, Chers membres des familles, Chers collègues, agents d’hier et d’aujourd’hui,

Nous sommes réunis aujourd’hui, ici, sous ce monument aux Mort de Noisy le Roi, gardien de notre mémoire collective. Un symbole puissant pour rendre hommage à d’autres soldats, ceux de l’ombre, ceux dont le nom ne s’inscrit pas sur le marbre des monuments publics, mais dont le sacrifice résonne avec une force silencieuse au cœur de notre Nation.

Nous sommes ici pour honorer la mémoire des agents de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure tombés au service de la France. Des hommes et des femmes qui ont fait le choix exigeant de la clandestinité, acceptant par avance que leur engagement, leur courage, et parfois leur mort, demeurent dans la « dignité silencieuse de l’anonymat ».

Souvent, des prénoms, des pseudonymes ont été égrenés. Pas de noms de famille, pas de grades éclatants. Juste l’écho discret mais puissant d’une vie donnée. Cet anonymat n’est pas un oubli. Il est le sceau de leur mission, le respect ultime de l’engagement qui fut le leur, la protection nécessaire pour ceux qui continuent, aujourd’hui encore, sur des théâtres lointains ou proches, à veiller sur notre sécurité, nos intérêts, nos vies.

Ils sont ces « soutiers de la gloire », comme les appelait Pierre Brossolette, héros du BCRA dont la DGSE est l’héritière. Leur sacrifice n’a pas la reconnaissance publique des Invalides, ni la lumière des caméras sur un cercueil drapé de tricolore. Leur nom n’est pas gravé sur le monument aux morts en opérations extérieures.

Mais leur souvenir n’est pas moins vivace, leur courage pas moins admirable, leur perte pas moins douloureuse. Ici, nous affirmons que la République n’oublie aucun de ses enfants morts pour elle, même ceux qu’elle ne peut nommer publiquement.

Nos pensées les plus émues vont vers vous, les familles. Sachez que la « boîte », comme on l’appelle familièrement, mais surtout la Nation tout entière, se tient à vos côtés, dans une solidarité fraternelle et indéfectible. Le monument érigé au cœur du Service, ce mur de bleuets anonymes en apparence mais portant chacun en son sein un nom connu de vous seuls, témoigne de ce lien impérissable.

Aujourd’hui, en ce 8 Mai , en déposant ces roses blanches, symboles de pureté et de mémoire, nous ne faisons pas qu’accomplir un rite. Nous réaffirmons notre gratitude infinie envers celles et ceux qui ont accepté l’ombre pour que nous puissions vivre dans la lumière.

Aux 200 agents du Service morts depuis 1982

Aux 654 Morts pour la France depuis 1963 à travers 130 opérations extérieures

Qu’ils ne soient jamais oubliés.

Vive la République. Vive la France.